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Critique de bananenstrat


Il va m'être difficile de faire une critique à la hauteur de ce monument qu'est Jérusalem. Livre aux dimensions pharaoniques, extrêmement addictif, qui nous emporte dans des mondes fabuleux et d'une très vaste étendue.
Le territoire du livre est pourtant restreint, il est limité au quartier des Burroughs de Northampton.
Mais on voyage, à travers le temps et à travers les vies des habitants qui peuplent ou ont peuplé ce territoire.
Le récit va convoquer certaines icônes de la culture britannique de Oliver Cromwell à Charlie Chaplin en passant par Lucia Joyce.
Le style d'Alan Moore nous prend à bras le corps pour nous emmener dans une prose hallucinée et dense dans un voyage à travers ce mille-feuille qu'est cette construction romanesque gigantesque.
De plus dans la troisième partie du roman, l'auteur tente des variations de style avec un chapitre en forme de pièce de théâtre, ou un chapitre au style très spécial, le fameux chapitre 26, très difficile à lire, sans doute un enfer à traduire, mais un remarquable rendu de la folie.
Derrière ces expériences on ne peut s'empêcher de voir planer les ombres James Joyce ou de Samuel Beckett. D'autres grands auteurs sont cités toutefois, comme John Clare par exemple.
Cependant les personnages centraux du roman sont les membres de la famille Vernall-Warren et les gens avec lesquels ils interagissent. Et tout ce monde est haut en couleur et on fréquente des marginaux, des freaks et autres artistes et poètes locaux. Cette population des marges et son observation minutieuse vont nous permettre de sonder notre monde et de mieux comprendre comment il fonctionne et se construit.
Par ailleurs, j'ai particulièrement apprécié les extrapolations métaphysiques et ésotériques auxquelles s'adonne Alan Moore. Certes il y a un gros travail d'imagination mais il nous expose aussi le fruit des théories physiques de pointe.
Pour conclure, je dirai que la réputation « culte » de ce livre n'est en rien usurpée. A tous les instants on est absorbé par sa lecture, emporté dans le temps et l'espace dans différentes dimensions extraordinaires.
Le temps important de lecture n'est pas perdu et on termine ce livre fasciné et enrichi, avec un léger pincement au coeur de laisser Alma et Mick et leur quartier fantastique.
Un dernier mot pour saluer la qualité de l'édition du livre qui est certes massif, mais qui se manipule te se lit très bien, avec ses pages satinées très agréables à tourner.
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