Jusqu'à avant-hier, j'étais très mitigée sur ma lecture, je n'arrivais pas vraiment à rentrer dans l'histoire, accusais même des longueurs, des « décrochages ». Bref, j'étais complètement à contre-courant des nombreux avis dithyrambiques concernant
Les Suprêmes. Ainsi, pendant une bonne partie du roman, je me traînais, même si quelques passages retenaient mon attention. Comme vous pouvez le lire, cela commençait mal entre les quinquas et moi.
Mais hier, ma lecture de ce roman a évolué, j'étais beaucoup plus intéressée par cette histoire drôle, touchante et décoiffante. Eh oui ! Certains romans peuvent renverser notre avis en moins de deux. Allez savoir pourquoi. Certainement parce qu'il y avait plus de rebondissements même si l'auteur se perdait encore quelques fois dans de longues explications sur le passé des protagonistes. Indéniablement, Odette, Clarice et Barbara Jean ont fini par me faire sourire et m'émouvoir, mais tout en retenue. L'auteur ne verse jamais dans le larmoyant malgré certains sujets difficiles tels que la maladie et le racisme. Il retourne toujours la situation en quelque chose de drôle voire d'exubérant. Il ne s'attarde pas sur la tristesse, il en écrit juste assez pour nous toucher de différentes façons.
Le côté décalé et loufoque est aussi bien dosé. Parler à des fantômes, subir les prédictions aberrantes d'une voyante auto-proclamée, rencontrer un homme magnifique couvert de plumes, supporter une mère hurlant des versets de la Bible dans un mégaphone, fumer de la marijuana parce que maman le recommande, retourner comme une crêpe un mari infidèle, voilà ce que ces sacrées afro-américaines nous offrent. C'est ce que j'appelle un divertissement au sens positif du terme !
La ségrégation raciale s'inscrit en toile de fond du roman sans être omniprésente. Ainsi, l'auteur a su encore une fois parfaitement doser ses propos, nous faire part de cette période terrible des États-Unis sans en sortir une quelconque morale. Vous le savez peut-être, c'est un thème qui m'est cher, et j'étais heureuse de ne pas sombrer dans une pâle copie de
la couleur des sentiments de
Kathryn Stockett que j'aime tant. Même si, je dois l'avouer, il en ressort des ressemblances, des points communs, autant dans son thème que dans la façon de mettre en avant des personnages féminins de caractère. Il en est de même pour
Fannie Flagg qui met également en scène des femmes à ne pas piquer des hannetons. Vous prenez donc tout cela, vous secouez, vous ajoutez un peu de Desperate Housewives, et vous obtenez
Les Suprêmes. Même si, soyons honnêtes, ce roman n'égale aucun d'entre eux, il sait tirer sa part du gâteau. On passe un bon moment. Et si comme moi vous avez du mal avec le premier quart, voire le premier tiers, poursuivez car la lecture va crescendo.
« On appelle miracle ce qui est censé se produire, tout simplement. »
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