fluidité des lettres de rêve
fluidité des lettres de rêve
une fleur flotte à l’envers
unis par le cœur
ses pétales portent
chacun ses propres veinures
aux motifs variés de volutes
par combien d’univers
jumeaux sommes-nous
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à l’étoile le vide
rassemble
nos lumières
calme le cœur
nous sommes le voyage
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un astre s’érode
ses lettres essaiment
aux soupirs du jour
et de la nuit
poudrerie sur le piano
des matins mornes
des morceaux de paysage
prennent racine au fond de la mer
on les appelle
îles
une source jaillit
en pleine tempête
et on l’appelle
bonté
chaque son a une âme
dans la rivière
« Il était un pêcheur venu sur la terre... »
« Il était un pêcheur venu sur la terre... »
tandis que je marchais enivrée par le crachin
les anges de Suzanne sur les clochers
au Vieux-Port la tour de l’horloge
à l’aiguille figée qu’il soit
toujours huit heures dans le poème
du ciel elles m’ont escortée
huit mouettes d’un seul regard
m’ont fait entendre
le silence vivant
sous la peau
la mer
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vivre en marée humaine
dans la démesure
d’une force
fille des vagues
habituée au flux
ne cherche pas la mer
est la vie au vent chaque fois
qu’une démarche chaloupe
de son enfance elles surgissent
les mouettes effilochées
dessinent une phrase
lue au loin
même les anges ont besoin d’amour
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les racines du ciel
les racines du ciel
tombent en cloches
de verre
le vent creuse
la cabane
des anges
●
le nuage évaporant ses lettres
le monde boit selon sa loi
suivons-la sans tarder
le cœur ouvert
miroir juste et constant
le ciel semble stable
lorsqu’il s’écroule
à travers
tout
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