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Critique de Patsales


L'homme pressé, un symbole de notre époque ? Il n'y faut pas penser. Écrit pendant la guerre, entre 1940 et 1941, ce roman évoque le Blitzkrieg, fait le portrait d'un juif aux manières enveloppantes et au nez reconnaissable, et imagine un gynécée créole forcément languide. Pour autant, Paul Morand lorgne du côté du grand siècle. Il se veut moraliste et prétend concurrencer La Bruyère ou Molière. Son personnage est un type immuable, confronté à toutes les situations susceptibles de faire ressortir son vice. Il achète une maison en 2 heures, fait le plein de sa voiture tout en roulant (!), et propose à sa femme enceinte d'écourter sa grossesse. Pourquoi est-il ainsi? On ne sait. Quelques siècles plus tôt, il aurait fait crever ses chevaux sous lui: l'époque importe peu. Et c'est sans doute ce qui fait le charme de cette oeuvre anodine: d'avoir voulu graver dans le marbre un homme qui jamais ne s'arrête, et de pasticher les auteurs classiques pour imaginer ce qui deviendra la plus contemporaine des addictions: la passion de l'urgence.
Et bien sûr, c'est plus ou moins là que le héros finira (aux urgences).
Tandis que Morand évitera la dépression en devenant immortel.
L'Académie, bonne fille, reconnaît ses classiques, quoique antisémites.
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