Citations sur Takeshi Kovacs, tome 3 : Furies déchaînées (12)
Il faut bien comprendre ceci : Toute révolution exige des sacrifices.
C'est toujours personnel.
Cette Quell, bien sûr qu'elle a un truc, quelque chose qui fait réfléchir. Mais bon, il y a ce qui dure, et ce qui ne dure pas. Et parfois, quand ça ne dure pas, c'est pas parce que c'est fini. C'est parce que ça attend son heure. Çà attend peut-être un changement. La musique, c'est comme ça. Et la vie aussi, mon vieux, la vie aussi.
J'ai repensé aux Corps et à Virginia Vidaura. La rage après Inennin. C'était la dernière fois que j'avais fait partie de quelque chose. Un siècle plus tôt. J'en avais ressenti les sursauts, après. La naissance d'une camaraderie nouvelle, d'un but commun - et chaque fois je les avais arrachés par la racine. C'est le genre de conneries avec lesquelles on se fait tuer. Ou manipuler.
- La vie c'est comme la mer. Il y a une marée à trois lunes qui t'attend quelque part, et si tu la laisses faire, elle va t'arracher tout ce qui a pu compter dans ta vie. (Japaridze à Kovacs)
Il avait raison, bien sûr.
Au sol, les équipes de déClass avaient rapporté des engins qui n'étaient pas décrits dans les archives des machines intelligentes militaires, ce qui suggérait qu'au moins une partie des armes encore larguées sur le continent avaient trouvé une façon d'évoluer au-delà de leurs paramètres d'origine. On murmurait que des nanotechs expérimentaux avaient échappé à tout contrôle. Officiellement, les nanotechs étaient trop grossiers et trop mal compris à l'époque de la Décolo pour qu'on les ait déployés en tant qu'armes. La rumeur était niée, traitée de propagande antigouvernementale, mais le point de vue officiel faisait rire partout où l'on trouvait un interlocuteur intelligent. Sans couverture aérienne ou satellite, aucun moyen de prouver l'une ou l'autre version. Le mythe et la désinformation régnaient en maîtres.
Bienvenue sur Harlan.
J'avais rencontré des hommes et des femmes qui vivaient depuis des siècles , et ils ne parlaient pas comme ça . Ce brouillard de pensées ne reflétait pas la sagesse des âges.
Le prêtre, je ne lui ai pas parlé du tout, parce que je ne voulais pas être obligé de cacher son cadavre après coup.
Virginia Vidaura - formatrice pour les Diplos, puis criminelle professionnelle et, parfois, activiste politique. Une sorte de modèle pour moi, même si ça fait des décennies que je ne l'ai pas vue. Sur une dizaine d'autres mondes, déjà, elle s'était rappelée à mon souvenir sans que je lui demande rien, et je devais la vie à ce fantôme sous mon crâne. Au moins une quinzaine de vies, même.
Jusqu'à ce que je sois sorti, je m'en suis inquiété, comme un loup avec une patte prise au piège. Jusqu'à ce que je sois sorti.
En passant entre les danseurs défoncés, sous les hallucinations enregistrées et devant les sourires chimiques. Devant les panneaux translucides où une femme torse nu a croisé mon regard et s'est frottée contre la transparence pour que je la voie. Devant les petits videurs à l'entrée et leurs détecteurs. Le dernier filament de chaleur. Et dehors, dans le froid de la nuit, dans le quartier des entrepôts où il commençait à neiger.