AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 440 notes
C'est un lecteur de la médiathèque dans laquelle je travaille qui m'a conseillé cette lecture et c'est pour cela que j'aime autant travailler dans le milieu des livres (comme le démontra jadis mon expérience en librairie et comme continue à me le montrer chaque jour celle que je vis en ce moment en médiathèque) : c'est que je conseille autant mes lecteurs que ce que eux, me conseillent. Il y a un véritable échange.
Ici, replongeons-nous dans celle qui fut plus tard appelée la Grande Guerre, à savoir la Première Guerre mondiale, celle qui devait être la der des der. Sur une petite île bretonne (toute droit sortie de l'imagination de l'auteur); tous les hommes (ou presque), du moins ceux qui ont encore l'âge de se battre et son aptes au combat, sont réquisitionnés ainsi que leur bétail. Tous les hommes ? Oui, le curé, l'instituteur et tant d'autres. Cependant, restera le jeune Maël qui, avec son pied-bot, n'aurait pas fait long feu face à l'ennemi (jeu de mot mal placé, je le concède mais il faut dire ce qui est). Cependant, pouvant rouler à bicyclette et surtout, ayant la grande faculté de savoir lire, Maël va très vite comprendre tous les avantages qu'il récoltera lorsqu'il acceptera le rôle dont on veut le charger : celui de facteur. N'ayant jamais connu de femmes au cours de sa vie en raison des risées de ses camarades partis au front, Maël va, au cours de ses tournées, apprendre non seulement à réconforter toutes ces femmes laissées seules le temps de cette guerre que tout imaginaient courte, mais ce sont surtout elles qui vont l'initier aux joies de l'amour, chacune pensant naïvement être la saule à bénéficier des grâces de Maël...

Une histoire qui se déroule sur un fond de guerre mais dans laquelle se mêle la découverte de l'amour pour un homme qui a toujours été rejeté pour sa différence - mais qui n'en reste pas moins un homme et surtout un être humain au coeur sensible - ! Un graphisme bien travaillé et une histoire, bien que romancée se déroulant sur un fonds historique qui se laisse lire en un rien de temps ! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          300
L'histoire commence en 1914. L'entrée en guerre de la France dans le conflit appelle les hommes à partir au combat. Tous les hommes ? Non, pas vraiment. Maël a un pied-bot, il restera le seul gars (mis à part de rares vieillards) à demeurer sur l'île. Il sait faire du vélo et a toujours affiché un air nigaud à l'encontre des filles, il deviendra un facteur idéal, gentil et pas trop débrouillard. Oui, mais une fois les maris loin, le temps passant... les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Il deviendra un confident très proche, très complice de la gente féminine. A quel point ? Car ce jeune et vigoureux facteur va très vite comprendre qu'il peut utiliser à sa guise ces épouses esseulées, les manipuler, connaître les secrets des unes et des autres... Mais tout a une fin, même cette maudite guerre...

Il y a là un vrai suspense et je m'y suis laissé prendre ! Car au début, le ton est léger, on trouve bien sympathique chaque personnage. Les dessins et dialogues nous emmènent dans ce coin de pays bien sympathique malgré la guerre en arrière plan. Et puis, les caractères et les enjeux se compliquent (même si l'intrigue reste simple), on sent le vent tourner... alors on ne décroche plus jusqu'à la dernière bulle, jusqu'à l'ultime vignette.

Bref, je recommande cette bande-dessinée à tous ! Je crois que je l'ai savourée comme une nouvelle ! A la fois, simple et efficace. Et le coup de crayon de Morice m'a vraiment séduite. Coup de chapeau aussi pour le choix des couleurs.
Commenter  J’apprécie          40
Nombreuses sont les oeuvres qui retracent l'enfer des tranchées durant la première guerre mondiale, mais un peu moins celles qui s'intéressent à l'envers du décor : à ceux (et surtout celles) qui restent dans les terres. Ce beau roman graphique est de celles-ci et va nous plonger dans le quotidien d'un petite île bretonne désertée de ses hommes.
C'est sur un ton -à priori- léger et dans un décor idyllique que va se construire le récit de Maël, seul jeune homme resté sur l'île, nommé facteur intérimaire, et qui va peu à peu s'encanailler sous le coup de sa nouvelle popularité auprès de la gente féminine. Il se trouve ainsi une nouvelle mission en plus de distribuer le courrier : distribuer de l'affection et du plaisir aux quatre coins de l'île.
Une histoire qui, par sa grivoiserie, peut donc sembler futile. Pourtant, ni la frivolité des femmes ni la désinvolture de Maël ne suffisent pas à masquer le contexte terrible qui entoure sa petite histoire, bien au contraire puisque ce sont même souvent les réactions détachées du jeune facteur face aux abominations du front qui, par contraste, nous renvois de plein fouet à l'horreur des tranchées.
Nous avons là un roman graphique équilibré, qui sous couvert d'une intrigue qui porte à sourire n'en efface pas moins le contexte historique dramatique dans lequel il se situe, avec de-ci de-là des évocations du front par le biais des lettres envoyées par les combattants, et parfois même plus directement comme c'est le cas lorsqu'on retrouve l'instituteur au sein des tranchées.
Message de souffrance double, efficace, qui dénonce l'absurdité de la grande guerre, Facteur pour femmes a également le privilège d'être soutenu par un dessin lumineux et très agréable et il permet de passer un très bon moment en compagnie de femmes esseulées et d'un facteur charmeur, le tout dans les embruns bretons…
Commenter  J’apprécie          70
En me baladant dans une médiathèque, j'ai vu cette bande-dessinée. En voyant la couverture, je me suis laissée tenter. L'histoire se déroule sur une petite île du Finistère. Comme partout en France, les hommes ont été mobilisé pour la guerre 14-18. Ne reste dans les villages que les anciens et les infirmes. Maël est l'idiot du village. Rien ne lui est épargné entre un pied bot, les violences de son père et celles des autres jeunes de l'île. En l'absence du chat, les souris dansent. Les femmes travaillent dures, mais le manque de leur époux se fait sentir. Maël découvrira ce qu'est "être un homme". le récit est amusant, émouvant et parfois coquin. Il est bon de lire ce que tout le monde sait. En temps de guerre, il y avait un homme pour plusieurs femmes ou parfoir l'homme se contentait d'une seule femme. La fin vous réservera quelques surprises.
Je vous conseille de lire cette BD pure beurre et caramel au beure salé.
Commenter  J’apprécie          110
Juin 1914. C'est la guerre. Quoi la guerre ? Où ça la guerre ? En tout cas pas sur cette petite île bretonne. La guerre on en entend vaguement parler mais elle ne touche pas vraiment les insulaires. Enfin jusqu'au jour où le maire annonce la mobilisation générale, tous les hommes de 20 à 50 ans sont conviés à servir la France. Tous ? Sauf Maël car il a un pied-bot, il ne peut pas combattre. Tant pis, il sera patriote autrement, il distribuera le courrier à ceux qui restent et surtout aux femmes qui attendent désespérément des nouvelles de leurs hommes, leurs maris, fils ou amants. La vie sans eux est difficile, le travail est éreintant. Alors que ces hommes racontent la souffrance et la violence du front, Maël est là pour ces lectrices esseulées qu'il faut consoler, réconforter et leur apporter la douceur, parfois l'amour dont elles ont besoin. Une aubaine pour ce jeune homme si longtemps ignoré et repoussé à cause de son handicap, il est maintenant seul homme à bord pour faire le bonheur de ces dames !

C'est une très jolie BD, déjà par ces couleurs ensoleillés, les horizons et paysages bretons abruptes, inhospitaliers mais parfois tout de même chaleureux. Par ses dessins aussi, les femmes sont belles, sans chi-chi dans leur quotidien pénible, pleine de formes, de désir et d'amour. le récit est entraînant, il pourrait s'avérer frivole mais les narrations historiques sont là pour nous rappeler que rien n'était rose pendant la grande guerre. Maël est attachant, bon ce n'est pas bien ce qu'il fait, mais c'est touchant et amusant et puis les femmes se sentent moins seuls. Et comme bon nombre de lecteurs, j'ai beaucoup apprécié la fin, je ne m'y attendais vraiment pas !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
Commenter  J’apprécie          20
La guerre c'est moche, mais pas pour tout le monde. Le jeune Maël l'a très vite compris lorsqu'il se retrouve être le seul homme jeune et vigoureux sur une petite île bretonne peuplée uniquement de femmes. Loin des horreurs des tranchées, le jeune homme va s'épanouir et développer un égo qui va bientôt lui faire du tort. C'est un autre drame qui va se jouer, un drame dû à l'orgueil et à un esprit de revanche mal placé.

J'ai aimé suivre l'histoire de Maël et de ses femmes. Sous le charme et la douceur se développe un esprit retors intéressant, des deux côtés. C'est touchant et malsain: qui se sert de qui ? La fin m'a vraiment surprise. On se retrouve face à un retournement de situation vraiment bien amené.

Quant à l'illustrateur, il a fait du bon travail. Les graphismes sont travaillés, très agréables à l'oeil, précis et vraiment frais.
Commenter  J’apprécie          60
Une belle surprise ! J'ai beaucoup aimé cette BD qui montre la guerre 14-18 sous un angle assez rarement évoqué : celui de la vie des femmes pendant que les hommes sont au front. La vie est dure, les femmes triment et ont peu de plaisirs...jusqu'à la nomination du jeune facteur ! L'atmosphère, à la fois tendre et cruelle est très bien rendue par des dessins et des couleurs de toute beauté. J'aime bien aussi le procédé de la voix off, et la révélation progressive de vieux secrets enfouis.
Commenter  J’apprécie          130
L'histoire d'une petite ile bretonne pendant la Première guerre mondiale (sans doute morbihannaise puisqu'on y reconnaît Vannes.) Les hommes partent à la guerre. Loin du conflit, les femmes et les enfants vivent et survivent au gré des lettres et des courriers venant du Front. Il devient bientôt le confident de ces d'âmes, leur offrant une parenthèse au milieu du contexte géopolitique. Ce récit est drôle. Les personnages sont attachants. On souhaiterait presque que cela ce soit vraiment passé. Les dessins sont très beaux, les couleurs chatoyantes. Un très bel hommage graphique à la Bretagne.
Commenter  J’apprécie          00
"Aucune île n'est à l'abri des continents imbéciles" ... Didier Quella-Guyot plante le décor en quelques mots : une île qu'on imagine au large des côtes bretonnes, un continent qui va peu à peu sombrer dans l'ignominie de la guerre 14-18. Une île balayée par les vents sur laquelle bientôt ne restera plus que les femmes, les enfants, les vieux et les difformes. Un continent qui va charrier tous ces hommes en âge de combattre comme une masse informe. Une île dont le jeune Maël, souffrant d'un pied-bot, va devenir facteur. A la noirceur de ces temps de guerre, Sebastien Morice va opposer la fraîcheur de ces couleurs pastel et nous emmener sur les chemins tortueux de ce bout de terre; de ferme en ferme et de femme en femme. Vers toutes celles dont la guerre a éloigné un mari, un amoureux, un confident, un amant. Et voilà que Maël, petit à petit, va en déposant les lettres, trouver les mots pour les remplacer un à un dans le coeur et le corps de ces belles. Un roman graphique qui sent bon l'iode au fil de ses planches chatoyantes et qui raconte à sa façon un peu légère (mais méfiez-vous des eaux trop calmes dirait tout îlien), une autre page de la Grande Guerre.
Commenter  J’apprécie          160
Cher lecteur,
Je t'encourage vivement à lire cette bande dessinée. Tu y découvriras les frasques de Maël, un jeune breton au pied bot, sommé de devenir facteur de l'île bretonne qu'il habite. Tous les hommes sont partis suite à la mobilisation générale en 1914. Durant quatre années, il devient l'amant de jeunes bretonnes esseulées. Mais de nigaud du village, il se transforme en un monstre au visage double.
Ami lecteur, viens admirer les superbes planches de l'illustrateur Sébastien Morice, plonge-toi dans ces cases qui dépeignent la vie rude du début du XXe siècle sur une île bretonne. Immerge-toi dans ces dessins qui sentent bon le varech, les embruns et le foin coupé. Découvre les merveilleux textes de Didier Quella-Guyot et l'intrigue qu'il a brossée. Tu seras, je te l'assure, étonné par la chute de ce récit, douce comme le ressac des vagues, amère comme une larme qui perle au coin des yeux. Et si, curieux, tu te demandes, sur quelle île bretonne a eu lieu cette singulière histoire, je ne peux que te conseiller de lire l'introduction du dessinateur à son album.
Bien à toi, Yann
Commenter  J’apprécie          30



Autres livres de Sébastien Morice (1) Voir plus

Lecteurs (661) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5283 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}