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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire efficace et bien ficelée, écrite par un ancien commando marine qui sait donc de quoi il parle et qui sait nous décrire toute les phases de préparation d'un assaut, le moment de l'approche. Ce livre nous emmène dans les péripéties que vivent Yann, Eric, son second et Piotr.

Ce qui est également agréable, c'est que les caractères des différents acteurs sont non seulement bien décrits, ce qui nous permet de nous sentir proches de certains d'entre eux, mais, en plus, ils ne sont pas manichéens. Bayo et Obi, même s'ils mettent le feu au poudre, sont avant tout de pauvres gars qui cherchent seulement à survivre. Et on peut légitimement comprendre que l'étalage de richesses qui leur défile sous le nez toute la journée, alors qu'ils crèvent littéralement la faim, et que leurs enfants ne survivent pas assez longtemps pour seulement devenir adultes finisse par leur faire péter un plomb. Les femmes sont également présentes dans l'aventure, et en particulier Usuevie, la femme de Bayo. Bref, on évite la caricature du méchant noir qui s'attaque aux occidentaux, et c'est très bien.

Alors, si vous avez envie de découvrir ces pirates qui sont l'une des plaies du Golfe de Guinée, ne cherchez pas plus loi : Mission Buthacus est fait pour vous. Et, cerise sur le gâteau, le deuxième épisode est déjà sorti, Traque en Océan Indien, qui, comme son nom l'indique, nous emmène dans d'autres eaux. Chronique à venir !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Présenté comme un roman d'aventure, un « thriller », l'ouvrage de François Morizur est en fait la mise en récit d'une triple description, où l'auteur livre une expérience à la fois unique et diverse.
D'abord, l'industrie de l'extraction pétrolière au fond du golfe de Guinée. de Port-Gentil à Port-Harcourt, entre grands fonds et rivages, les compagnies majeures mettent en oeuvre des plateformes de forage et d'exploitation, via des sous-traitants spécialisés sur chacune des opérations. Au premier chef, le transport de toutes sortes d'organes, de sous-ensembles, de tubes de forage, de consommables et de personnels requiert des navires dédiés, aux mains d'armateurs et d'équipages spécialistes.
Escales, relèves, transits, opérations l'auteur montre la nature d'un métier très Hi-Tech, et le niveau requis d'état-majors et de marins qui communiquent dans le sabir de l'offshore, fait d'acronymes et de Pidgin English. Une dimension particulière est le risque né de l'instabilité sociale, tribale, frontalière, caractéristique des rivages du Nigeria et du Cameroun anglophone. le souci de sécurité face à la sauvagerie de bandes mi rebelles mi pirates, en mer comme à terre, impose des pratiques et des routines, des façons d'agir et de vivre très encadrées.
L'auteur décrit également le cadre, de la côte de Calabar aux pentes du mont Cameroun, la touffeur tropicale d'une des régions où il pleut le plus au monde, les villages de pêcheurs et les bases-vie, véritables isolats à l'écart du monde alentour. On sent combien le séjour en ces lieux a peu d'attraits.
L'auteur y montre d'abord une communauté de professionnels civils, marins à bord et à terre, confrontée à un acte de piraterie fortuite qui tourne au drame. La sociologie des équipages est faite de strates hiérarchiques et culturelles : matelots africains, maitres et techniciens d'Europe de l'est, états-majors occidentaux, surtout bretons pour les armements français ; ce sont des gens de mer partagés mois après mois entre leurs missions et leurs congés à la maison, deux mondes à tous égards aussi distants que le golfe de Bonny l'est de la baie de Douarnenez.
Les besoins de l'histoire le mènent à décrire également la vie misérable d'un groupe de pêcheurs, à terre et sur leurs pirogues Yamaha, et les moeurs cruelles d'une bande de sauvages armés comme l'actualité africaine en montre parfois, de guerres tribales en rébellions.
Le troisième groupe est celui des commandos marine, décrit sur deux études de cas. C'est très technique, là aussi. L'aspect documentaire est à peine coloré par des touches d'humanité chez les personnages, pourquoi pas ? le parti pris de l'auteur est de nous montrer une image idéale des capacités de nos forces spéciales en opération. L'occasion est rarement donnée au lecteur de côtoyer ces hommes in situ, et c'est très intéressant de découvrir comment eux-mêmes se voient dans l'appareil et la progression d'une action « nominale ».
Du Sahel à l'Asie Centrale, en passant par l'Océan Indien, on sait combien notre sort de nos jours peut dépendre de la qualité de ces hommes, de leur recrutement, de leur formation. Leur histoire a divergé de celle des fusiliers de notre Marine quand en Angleterre leur troupe s'est intégrée à la Special Service Brigade (ce qui leur vaut de porter encore le béret vert sur l'oreille droite, à l'inverse de l'usage chez nous), avant d'être les seuls Français à débarquer en Normandie le 6 juin 44.
Le livre de François Morizur nous les montre en pleine maîtrise de leur mode d'action, de leur matériel, de leurs liaisons, tels qu'ils s'identifient, au niveau de leur orgueil de soldats d'élite, de leurs efforts, de leur engagement, et des moyens qu'on leur donne. L'histoire est une mise en scène de ce beau portrait ; on aurait pu souhaiter un plus grand rôle à l'imprévu, on sait que souvent il faut y faire face dans la gestion de crise, et c'est là que leur vrai talent est attendu.
Un triple document donc, sur le métier de l'offshore pétrolier et ses hommes, sur l'histoire actuelle du fond du golfe de Guinée, toujours aussi douloureuse depuis les guerres tribales, la traite, la guerre du Biafra, après le passage des empires, anglais, allemand, français ; sur les commandos marine enfin, tels qu'eux-mêmes s'imaginent.
Un récit palpitant, bien écrit et prenant, un tableau pour captiver autant l'initié que le lecteur étranger à ces lieux, ces métiers et ces gens.

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En bref, même si le sujet de la piraterie m'effrayait légèrement au départ, j'ai passé un bon moment de lecture. Certains termes techniques ne mettent pas immédiatement à l'aise mais les connaissances de l'auteur donnent une crédibilité qui poussent à en savoir plus.
Lien : http://rizdeuxzzz.canalblog...
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