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Critique de Pavlik


Paru en 1989 aux Etats-Unis, puis traduit en français en 1990, Arkham Asylum est un roman graphique qui fit date dans l'univers de Batman. Ecrit par Grant Morrison et mis en image par Dave McKean, il se distingue, en premier lieu, par un graphisme sophistiqué, mêlant peinture, collage et photo. C'est sans doute le premier comic book à aller aussi loin dans l'innovation formelle, frôlant l'art contemporain dans ce qu'il a de plus expérimental, mais sans sacrifier la narration et en offrant, à un scénario déjà bien torturé, un écrin d'une noirceur absolu.

Le Joker, et d'autres patients d'Arkham, ont pris le contrôle de l'asile et exigent que Batman les rejoigne, à défaut de quoi ils exécuteront leurs otages. Certes, le synopsis est plutôt mince mais n'est qu'un prétexte aux auteurs pour nous raconter la fondation de l'institution, à travers l'évocation de la vie de son créateur : le Dr Amadeus Arkham. C'est très probablement le récit de Batman qui va le plus loin dans cette voie. Par ailleurs, dans la veine de l'idée récurrente d'une certaine proximité entre le Joker et Batman, Grant Morrison semble poser la question de l'état de la santé mentale de Bruce Wayne, alors que ce dernier ferait plutôt le procès de la psychiatrie et ses méthodes, dans une tentative de protection, somme toute logique. Mais là ou Batman, plutôt Bruce Wayne, apparaît comme un "simple" traumatisé Morrison avance l'idée (et c'est peut-être la première fois dans la continuité du chevalier noir) que le Joker serait au-delà de la folie et donc impossible à comprendre par le prisme des théories classiques.

Un récit sombre, violent, esthétiquement fascinant, mais dont le graphisme novateur ne doit pas faire oublier la qualité du scénario et des réflexions qu'il amène.
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