AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Gertrude Bell, cette femme hors du commun, qui fut appelée la reine du désert, Khatun, la Dame, n'existe plus sur nos écrans radar de la notoriété, l'histoire a balayé son nom, ne retenant que celle de Lawrence d'Arabie, son nom à lui figure ici ou là au Moyen-Orient.

Cette dame exceptionnelle, major à Oxford, parlant les nombreuses langues d'Arabie, s'exprimant parfaitement en français à séduit Christel Mouchard, à travers notamment sa correspondance. Dans cette autobiographie, scrupuleuse, Christel Mouchard restitue l'âme et le coeur
de Gertrude, comblée par ses travaux, mais déchirée par des amours impossibles.


Gertrude Bell naît le 14 juillet 1868 d'une grande famille industrielle de Newcastle, devient orpheline à trois à la naissance de son frère Maurice. Son père se remarie quand elle a huit ans avec Florence Ollife liée à la famille Abot, elle sera dès lors éduquée dans le monde de l'aristocratie anglaise.

Pourquoi ? Pourquoi, aujourd'hui encore on la présente comme une aventurière, même une des plus grandes aventurières. Est-ce un vocable totalement positif, je trouve pour ma part qu'elle est d'abord féministe, une ardente féministe, toujours élégamment habillée, distillant une bonne humeur par délicatesse, couplée à une détermination indestructible, forgée par 5 années d'alpinisme.


Elle a dit dans l'une de ses dernières lettres, j'ai réussi beaucoup de petites choses mais je n'ai pas su réaliser les grandes choses. Quelle modestie ! Dans son coeur la grande chose de sa vie est d'avoir échoué en amour et de ne pas avoir pu fonder une famille.

Féministe elle s'est attachée en toutes circonstances à faire aussi bien, mieux encore que la gente masculine. Nous lui devons la création de l'Irak, et n'a-t-elle pas mis en garde les dirigeants sur la création d'un État juif indépendant. Lucidité encore et toujours de la lucidité et du respect de toutes les personnes qu'elle rencontrait.

Gertrude Belll s'est épanouie dans les voyages, devenant tout d'abord archéologue, puis la grande spécialiste des peuples qui dans cette région du monde ont des origines les plus diverses : les Druzes, les Bédouins, les chiites, les sunnites, les Rachid, les palestiniens, les kurdes, les Hachémites, les juifs, et les autres minorités. Elle connaît personnellement
leurs chefs, leurs cultes, leurs ennemis.


Avec l'éclatement de l'empire ottoman, les cartes du Moyen-Orient sont rebattues et c'est à elle que le Premier ministre britannique et notamment Winston Churchill, demande de participer aux négociations de paix, en mars 1921 au Caire.


La première partie du roman raconte sa jeunesse, ses succès universitaires, et sa très prometteuse première place à Oxford. Elle ne manque pas de soupirant, mais aucun n'a pu recevoir l'approbation morale du clan.
On découvre ainsi après le chapitre cinq l'épopée autobiographie ponctuée de lettres à son père et à sa belle mère. Ce sont ces pages qui construisent pas à pas sa légende.



Quel est le plus bel hommage que celui qu'il a aimé, jusqu'au jour de sa mort d'une balle de fusil en 1917 à la tête de l'armée britannique, le major Charles Doughty : « la femme sage et splendide que vous êtes, sans peur d'aucune entreprise, la plénitude toujours à portée de main, je serai toujours votre », elle répond « quand vous dites que vous m'aimez me voulez, mon coeur chante, et puis pleure de désir pour vous ».

Roman historique éblouissant.

Commenter  J’apprécie          200



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}