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sur 76 notes
Qui aurait pu lui prédire une telle destinée? Qui aurait pu penser qu'elle deviendrait "La reine sans couronne"?

Gertrude Bell nait en 1868 dans le comté Durham. Belle et intelligente, son père, Sir Hugh Lowthian Bell, éprouve pour elle un amour incommensurable. Amour qui s'avérera réciproque tout au long de leurs vies. Malheureusement, sa mère meurt alors qu'elle n'a que 3 ans et son père se remarie avec une certaine Florence Olliffe, une grande dame qui aura beaucoup d'influence sur Gertrude. Jeune fille intelligente, elle fait des études, d'abord au Queen's College puis à Oxford. Il ne fait aucun doute pour sa famille qu'elle fera un beau mariage. Mais, la jeune femme semble destinée à toute autre chose. Elle part pour Téhéran en 1892 où elle rejoint son oncle, ambassadeur auprès du shah de Perse. le début d'une nouvelle vie pour celle qui parcourra le monde et qui sera tour à tour infirmière, globe-trotteuse, géographe, traductrice, archéologue, espionne...

Femme aux multiples facettes, curieuse, enthousiaste, passionnée, organisée, résolue, Gertrude Bell est de ces femmes qui ont pris leur vie et leur destin en main. Parcourant le monde, notamment l'Afrique et l'Asie, elle ira à la rencontre des différents peuples et apprendra leur langue. Femme influente, écoutée, admirée, entourée, elle aura un rôle important auprès de nombreux hommes. Elle n'en oubliera jamais pour autant ses parents avec qui elle correspondra jusqu'à sa mort.

Christel Mouchard, journaliste, met au devant de la scène cette femme au destin incroyable et pourtant méconnue. Ce roman riche, agrémenté de nombreuses références bibliographiques et historiques, est extrêmement fouillé et fort documenté. Peut-être un peu trop, rendant la lecture parfois ardue. L'on a parfois du mal à s'attacher à Gertrude.
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Gertrude Bell, cette femme hors du commun, qui fut appelée la reine du désert, Khatun, la Dame, n'existe plus sur nos écrans radar de la notoriété, l'histoire a balayé son nom, ne retenant que celle de Lawrence d'Arabie, son nom à lui figure ici ou là au Moyen-Orient.

Cette dame exceptionnelle, major à Oxford, parlant les nombreuses langues d'Arabie, s'exprimant parfaitement en français à séduit Christel Mouchard, à travers notamment sa correspondance. Dans cette autobiographie, scrupuleuse, Christel Mouchard restitue l'âme et le coeur
de Gertrude, comblée par ses travaux, mais déchirée par des amours impossibles.


Gertrude Bell naît le 14 juillet 1868 d'une grande famille industrielle de Newcastle, devient orpheline à trois à la naissance de son frère Maurice. Son père se remarie quand elle a huit ans avec Florence Ollife liée à la famille Abot, elle sera dès lors éduquée dans le monde de l'aristocratie anglaise.

Pourquoi ? Pourquoi, aujourd'hui encore on la présente comme une aventurière, même une des plus grandes aventurières. Est-ce un vocable totalement positif, je trouve pour ma part qu'elle est d'abord féministe, une ardente féministe, toujours élégamment habillée, distillant une bonne humeur par délicatesse, couplée à une détermination indestructible, forgée par 5 années d'alpinisme.


Elle a dit dans l'une de ses dernières lettres, j'ai réussi beaucoup de petites choses mais je n'ai pas su réaliser les grandes choses. Quelle modestie ! Dans son coeur la grande chose de sa vie est d'avoir échoué en amour et de ne pas avoir pu fonder une famille.

Féministe elle s'est attachée en toutes circonstances à faire aussi bien, mieux encore que la gente masculine. Nous lui devons la création de l'Irak, et n'a-t-elle pas mis en garde les dirigeants sur la création d'un État juif indépendant. Lucidité encore et toujours de la lucidité et du respect de toutes les personnes qu'elle rencontrait.

Gertrude Belll s'est épanouie dans les voyages, devenant tout d'abord archéologue, puis la grande spécialiste des peuples qui dans cette région du monde ont des origines les plus diverses : les Druzes, les Bédouins, les chiites, les sunnites, les Rachid, les palestiniens, les kurdes, les Hachémites, les juifs, et les autres minorités. Elle connaît personnellement
leurs chefs, leurs cultes, leurs ennemis.


Avec l'éclatement de l'empire ottoman, les cartes du Moyen-Orient sont rebattues et c'est à elle que le Premier ministre britannique et notamment Winston Churchill, demande de participer aux négociations de paix, en mars 1921 au Caire.


La première partie du roman raconte sa jeunesse, ses succès universitaires, et sa très prometteuse première place à Oxford. Elle ne manque pas de soupirant, mais aucun n'a pu recevoir l'approbation morale du clan.
On découvre ainsi après le chapitre cinq l'épopée autobiographie ponctuée de lettres à son père et à sa belle mère. Ce sont ces pages qui construisent pas à pas sa légende.



Quel est le plus bel hommage que celui qu'il a aimé, jusqu'au jour de sa mort d'une balle de fusil en 1917 à la tête de l'armée britannique, le major Charles Doughty : « la femme sage et splendide que vous êtes, sans peur d'aucune entreprise, la plénitude toujours à portée de main, je serai toujours votre », elle répond « quand vous dites que vous m'aimez me voulez, mon coeur chante, et puis pleure de désir pour vous ».

Roman historique éblouissant.

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Rien ne destinait Gertrude Bell à une vie d'aventures et de voyages. Née à l'ère victorienne dans une riche famille d'industrielle, elle était censée faire un beau mariage et vivre une vie tranquille entre sa famille et les mondanités londoniennes. Pourtant, pendant près de 30 ans, ses pérégrinations vont la mener dans les endroits les plus incroyables et les plus dangereux.

Ce livre est une biographie, il a donc certains défauts du genre. La première partie raconte essentiellement l'enfance et le passage à l'âge adulte de Gertrude Bell, elle peut sembler parfois un peu longue, mais reste intéressante du fait de la personnalité de la protagoniste. Les autres parties laissent la place aux voyages et à l'aventure et, s'il y a parfois des longueurs, notamment dues à des extraits de lettres qui se succèdent, c'est vraiment passionnant!

Si j'avais déjà des connaissances sur la condition des femmes à cette époque, je ne savais presque rien des régions inhospitalières explorées par Gertrude Bell et j'ai appris énormément de choses. L'histoire, l'archéologie, les relations internationales et bien d'autres sujets sont abordés dans cette biographie et, si certains m'ont plus intéressée que d'autres, je ne me suis pas ennuyée une minute en suivant les pas de cette femme hors du commun.

Si les vies de femmes ayant brisé les carcans de la société ou les histoires d'explorateurs vous intéressent, foncez, ce livre vous plaira 😉 Une très bonne lecture!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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« Elle ne charme pas, elle subjugue. »

Gertrude Bell, un nom peu connu du grand public (en tout cas il m'était inconnu) et pourtant, quelle femme. Née en 1868 dans une Angleterre très victorienne, elle a eu une vie complètement hors-norme. Elle sortait elle-même totalement de la norme : d'une intelligence aigüe et d'une profonde excentricité, elle a crapahuté dans le désert comme personne et a participé à l'accord du Caire de 1921 « On ne pouvait leur demander d'être assez sages pour se retirer à temps en avouant qu'ils avaient la science pour comprendre mais pas la puissance pour modeler. », sorte de point d'orgue d'une carrière très remplie. le document signé par Christel Mouchard nous la présente tout en détails, et à chaque étape de sa vie elle nous étonne. Ses études à Oxford (c'était l'époque où les filles étaient tout juste autorisées à y suivre les cours, à condition que ce soit de dos ! – il ne fallait pas que leur regard puisse troubler les professeurs…), son seul et tragique amour (advenu à quarante-cinq ans et resté platonique – peut-être sa seule vraie peur ? La chair…), son snobisme (tellement lié à son éducation et son époque), ses rencontres, enfin (le misogyne d'exception qu'était Lawrence d'Arabie qu'elle met si facilement dans sa poche !). Ce document m'a semblé d'une grande actualité car il permet de poursuivre la voie de la compréhension quant à ce qui se passe actuellement en Orient : ça reste très compliqué, mais accéder ainsi à ce qui s'est joué au début du XX° siècle et mieux appréhender le rôle de l'Angleterre dans une situation qui a de tout temps été explosive est passionnant.
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Une biographie de Gertrude Bell (1868 – 1926) – Mis à part quelques phrases un peu curieuses et quelques expressions un peu convenues, c'est un récit passionnant de la vie de cette diplômée d'Oxford, grande voyageuse, alpiniste, archéologue, aventurière et agent secret, et qui savait aussi bien manier le verbe que faire usage d'un théodolite ou mener des chameaux.

Au delà des exploits, l'auteur s'attarde sur la personnalité de cette femme hors normes née à l'époque victorienne.

Issue d'une richissime famille, elle apprend dès l'enfance à composer non seulement avec son intelligence, sa soif d'apprendre et son désir d'excellence, mais aussi avec les comportements qu'une jeune fille de sa classe se doit d'adopter si elle veut briller en société et faire un bon mariage, devenir la propriété soumise, digne et attentionnée d'un mari.

Ce livre apporte un éclairage intéressant sur le rôle des superlatifs, des ‘understatements' et des non dits de ses lettres. Il permet d'apprécier combien cette femme a su composer avec les conventions de son époque, être et rester une dame respectée en toute circonstances.
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Je cherchais ce qui m'ennuyait un peu dans cette histoire intéressante : merci à la lectrice Valérie Lacaille qui a mis le doigt dessus ! cette femme Gertrude Bell méritait un livre beaucoup plus enlevé, drôle, vivant que celui-ci.
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Dans l'Angleterre victorienne où elle est née, rien ne destine Gertrude Bell à devenir une des plus grandes aventurières du XXe siècle. Riche et belle, elle semble promise à un mariage aristocratique mais la jeune femme aime le danger... Elle part à sa rencontre dans les déserts chaotiques qui s'étendent entre Damas et Bagdad. Entre 1900 et 1914, elle y devient archéologue, exploratrice, diplomate, agent de renseignement sans jamais oublier de glisser dans ses bagages robes du soir et cartes de visite. Jusqu'à sa mort tragique, en 1926. Flamboyante et spirituelle, amoureuse et excentrique, Gertrude Belle est surnommée la Reine du Désert, la Khatun, la Dame, ou bien encore la «reine sans couronne d'Irak». Mais il faudrait plutôt dire Bell de Bagdad comme on dit Lawrence d'Arabie, car tous les deux poursuivaient le même rêve, le visage brûlé par les vents de sable et les yeux perdus dans l'horizon trouble d'un lointain qu'ils étaient seuls à voir.
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Quel plaisir de découvrir cette femme d'exception !
Je n'avais jamais entendu parler de Gertrude Bell - je l'ai découverte en lisant la biographie de Lawrence d'Arabie avant mon voyage en Jordanie, et j'ai été intriguée par les références à cette grande dame qui m'était inconnue.
J'ai cherché à en savoir plus, et voilà que cette biographie, avec son sous-titre si accrocheur ("Archéologue, Aventurière, Agent secret" YES PLEASE) m'a fait de l'oeil.
Ce n'est pas une lecture très facile, car truffée de références à la haute société anglaise et à la situation politique en Mésopotamie. Mais quel personnage ! Quelle destinée hors du commun ! Pourquoi n'a-t-on jamais entendu parler d'elle, alors qu'elle est à l'origine même de la création de l'Irak, et était une femme respectée dans tout l'Orient ? Qui plus est, à une époque où la place des femmes n'était certainement pas dans les sphères politiques, surtout sans mari... Bref, j'ai adoré cette histoire, j'ai énormément appris, et je suis tombée un peu amoureuse de cette "reine sans couronne" au cours de ce livre.
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Un destin extraordinaire que celui de Gertrude Bell, en avance sur son temps et d'une intelligence fulgurante. Aventurière en crinoline, elle a sillonné l'Arabie et les déserts, mené des recherches archéologiques puis travaillé pour le Foreign Office ou elle apportait sa grande connaissance de ces territoires. Malgré tout, elle reste en fuite permanente et trouve difficilement le bonheur et la sérénité. Un destin brillant raconté de manière assez classique et même parfois monotone. Il manque un peu de peps dans ce livre. Néanmoins je vous le conseille pour découvrir la personnalité haute en couleurs de Gertrude Bell.
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J'ai choisi Gertrude Bell pour m'accompagner en Jordanie. Je viens de terminer la biographie de TE Lawrence, son presque contemporain, et collègue en archéologie et en espionnage... J'ai lu récemment son récit de son expédition en 1905 de Palestine en Syrie The Desert an the Sown et j'ai eu envie de connaître mieux cette grande dame. Quelle compagne! Globe-trotter, archéologue, puis espionne et diplomate...

La biographie de Christel Mouchard est passionnante. C'est un travail sérieux et minutieux, inspiré de la correspondance de Gertrud Bell qui écrivait pratiquement chaque jour à Florence, sa belle-mère et à ses soeurs ainsi qu'à nombreuses relations. A la fin de l'opus elle livre toutes ses sources avec précision.

Christel Mouchard raconte avec luxe de détails la vie d'une certaine aristocratie britannique pendant l'époque victorienne qui a forgé le caractère de l'héroïne.

Née dans une famille d'industriels, Gertrude Bell, dès l'enfance, a manifesté une indépendance et un caractère bien trempé. Elle a commencé sa "carrière" par de solides études à Oxford qu'elle réussi avec succès. A l'issue de ses études c'est une jeune fille parfaite

"Où trouverait-on une jeune fille plus accomplie? [....] Elle a de la grâce, de l'élégance. elle sait danser, converser, séduire. Sa dot a de quoi faire rêver..."

Elle a le goût des toilettes, fréquente le meilleur monde. elle est même très exigeante, terriblement snob. Les maris potentiels apprécieront peu son érudition et sa force de caractère.

Sa famille l'envoie à Bucarest en compagnie d'un cousin qui est quasiment son fiancé en voyage romantique mais...

"Gertrude a beau répéter qu'elle ne rêve que mariage et enfant, elle n'arrive pas à rester dans son rôle: elle parle comme si elle rêvait aussi d'influer sur la marche du monde"

Après Bucarest, Téhéran, elle apprend le Persan, goûte la poésie, fait des randonnées en compagnie de Cadogan, dont elle tombe amoureuse. Que serait arrivé de Gertrude si son père avait consenti au mariage?

Désormais, elle ne cherchera plus de mari et voyagera ...

"Il est de coutume de dire des femmes qui voyagent qu'elles fuient. elles partent pour éviter le face à face avec elles mêmes, pour ne pas réfléchir sur les occasions manquées...."

"Voyageuse victorienne" ou "globe-trotteuse", elle va sillonner le monde "Curieuse, résolue, enthousiaste...ces qualités, Miss Bell les a en commun avec ses consoeurs..." N'allez pas imaginer une routarde. Attentive à à la mode en toutescirconstances, elle n'a pas peur des bagages volumineux. Dans le désert, elle emporte sa baignoire et son service à thé en porcelaine, son matérielphotographique et "kodake tout ce qui veut bien se laisser kodaker", et les théodolites dees cartographes . Plus encore que des bagages, elle est soucieuse d'apprendre la langue des pays qu'elles visite

"comprendre un beau jour la conversation de deux mendiants; voir le visage d'une vieille marchande à laquelle on demande une pomme s'illuminer de surprise : c'est le bonheur ultime"

De touriste, de globe-trotteuse, elle va devenir orientaliste, elle apprend l'arabe, achète un cheval et affrète une véritable caravane. Elle ne voyage plus seulement our le plaisir : elle devient archéologue. A Kerkemish elle rencontre, entre autres, Lawrence ainsi que les archéologues émérites:

"Ce chantier-là a quelque chose de plus que les autres. Kerkemish n'est pas seulement une antique cité hittite sortie du néant, c'est un carrefour de l'espionnage européen"

Une passion amoureuse, malheureuse, on n'imagine pas comment la sexualité féminine est contrainte dans la bonne société anglaise de l'époque, la conduit près de la dépression. Son remède est encore d'aller plus loin, tenter ce qui n'a pas été exploré : la traversée de l'Arabie, du Hedjaz, mal contrôlée par les Ottomans, sous le règne des tribus bédouines.



"Aujourd'hui je retourne au désert. |...]Puis, traversant les rails, frontière du monde extérieur, je me suis sentie comme cette divinité qui incarne le Destin, armée de ses grands ciseaux - Clotho, devant laquelle nous courbons la tête. j'ai coupé le fil."

"par dessus tout, elle va chercher le rappel omniprésent de la mort. Elle sait combien les Arabes y sont sensibles, et la voyageuse reprend à son compte le fatalisme mystique des nomades"

Malgré son expérience, malgré la fortune, le voyage est difficile. Elle est même retenue prisonnière. Physiquement elle a souffert de cette expédition.

En 1915, l'aventurière sans aventure, sans mari, sans amant croit que sa vie est finie quand elle reçoit un appel du Caire, de David Hogarth, l'archéologue , chef des services secrets. Elle va retrouver ses collègues de Kerkemish, TE Lawrence aussi. sa connaissance du terrain, ses entrées au Foreign office, ses relations avec les tribus arabes font d'elle non seulement une espionne mais aussi une diplomate.

A l'issue de la Première Guerre Mondiale, dans le partage de l'empire Ottoman, elle jouera le rôle de conseillère auprès du roi du nouvel état créé : l'Irak. Elle s'installera à Bagdad, fondera le Musée Archéologique de Bagdad et s'y éteindra le 12 juillet 1926.












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