Citations sur La loterie du ciel (58)
Cet homme qui avait embrassé Maeva devant le restaurant ne pouvait être que Simon ! Tout concordait ! Il était gai comme un pinson, il avait menti sur la façon dont était arrivée la bagarre... Voilà l’explication ! Elle se sentit fébrile tout d’un coup, ses mains devinrent moites, des gouttes de sueur perlèrent sur son front, elle se mit à trembler imperceptiblement. Elle avait l’impression d’imploser. Bien, elle n’avait plus besoin de jouer la comédie avec John, elle lui avait soutiré les informations qui l’intéressaient. Il était temps qu’il parte.
“ Je ne peux plus continuer à vivre comme ça. Trop de mensonges, trop de magouilles, trop de pression sur mes épaules. Le grand boss ne me laissera jamais en paix, je préfère la trouver par moi-même. Quand je lui ai dit que je souhaitais arrêter tout cela, il m'a menacé, il le fait à chaque fois, et je ne le supporte plus. Dites à mon épouse que je l’aimerai toujours et qu’elle veuille bien me pardonner pour mes actes.Voici une liste des femmes mortes que j’ai examinées, et qui portaient un bébé que je n’ai pas déclaré. Un trafic d’embryons a lieu ici, au Japon. Ils sont revendus au marché noir pour des sommes astronomiques. J’espère trouver enfin la paix…
Plus rien ni personne n’existait dans leur espace vital. C’était comme si tout avait disparu autour d’eux, comme un décor de bande dessinée gommé, ne laissant que les deux personnages dans leur bulle d’amour. Ils ne remarquèrent ni les quelques passants qui les frôlaient sans les voir, ni la pluie naissante qui commençaient à tomber en fines gouttelettes.
Simon sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il lui rendit son sourire, et ses craintes s’envolèrent d’un coup. Lui aussi maintenant, savait. Ce sourire… il n’était pas adressé à son soupirant assis face à elle, ce sourire plein de tendresse, était pour lui. Il signifiait qu’elle ne lui en voulait pas, que tout était désormais possible. Il fit discrètement avec ses doigts le signe du coeur en la fixant droit dans les yeux. Elle fit de même.
On a parfois besoin d’un petit coup de pouce pour accéder au bonheur, n’est-ce pas ? On est fait l’un pour l’autre depuis le début, c’est ainsi. Il a juste fallu un peu de temps et de ruse pour le lui faire comprendre, dit Megane en ricanant. Je dois vous avouer que j’ai cru un moment que vous vous intéressiez à lui ! Mais je vois qu’il n’en est rien, et j’en suis profondément navrée. Heureusement finalement, parce que manifestement, il ne s’intéresse pas à vous non plus ! Et elle partit d’un petit rire sardonique.
Je suis sa plus vieille amie et confidente. Nous nous connaissions déjà quand Simon a rencontré sa femme, mais j’ai laissé ma place. C’est de ma faute, je ne m’étais pas montrée assez entreprenante à l’époque. Quand Jessica est morte, je lui ai laissé le temps de se remettre, et enfin notre amitié s’est transformée en véritable amour. Ça a pris du temps, mais il ne pouvait pas se mettre avec une autre femme...
La jalousie fait parfois faire ou dire des choses qu’on n’aurait jamais imaginé être capable d’accomplir ni même de penser...
Ô ma Jessica, je ne veux pas te trahir. Tu es et seras toujours mon premier amour. Et je t’aimerai éternellement. Mais j’ai besoin de vivre, de vibrer, d’aimer une femme bien réelle, en chair et en os. Tu n’es plus là, mais moi je le suis !
Était-ce de l’amour, à nouveau ? Il n’avait jamais aimé qu’une seule femme : Jessica, SA femme, son unique amour. Mais elle n’était plus. Était-ce la trahir que d’en aimer une autre ? Était-ce lui être infidèle que de ressentir à nouveau ce sentiment si fort ?
Il la prit délicatement dans ses bras. Puis il l’enlaça plus fermement, et sentit son corps de femme contre le sien, sensation qu’il n’avait plus connue depuis bien longtemps. Sa main frottait le dos de Maeva, rapidement au début afin de la réchauffer, puis son geste devint de plus en plus lent, jusqu’à devenir une tendre caresse. Maeva, les yeux fermés, blottie contre Simon, se laissa faire. Elle finit par se dégager de son étreinte, troublée, quelque peu gênée, et regarda de nouveau Simon dans les yeux. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.