>
Critique de CzarnyPies
J'en ai eu pour mon argent avec "Le personnalisme". Je l'a lu afin de connaitre Emmanuel Mounier qui était le phare intellectuel de Pierre Elliot Trudeau, le grand premier ministre canadien et j'y trouvé effectivement un manifeste démocrate-chrétienne. Pourtant, le livre contient aussi une défense très bien réussie du catholicisme contre ses critiques de Kant, Hegel, Heidegger et Marx.
Le personnalisme de Mounier, c'est le christianisme en action pour promouvoir les libertés des individus et la justice sociale. Selon Mounier, le premier pas est de reconnaitre que individu possède une âme chrétienne: "Or la personne n'est pas un objet. ... C'est un être crée ex nihilo par Dieu avec un destin unique." pp.9- 12
Mounier commence par rappeler le grand apport de la philosophie grecque (Platon et Aristote) qui ont démontré qu'un Dieu unique a crée un univers bon et que les êtres humains possédaient des âmes immortelles. Les deux choses que les Grecs n'ont pas compris ont été, premièrement que chaque personne reçoit une vocation unique de Dieu et, deuxièmement, que l'on peut voir Dieu dans le visage de son prochain.
Mounier souligne qu'il pense très peu de la philosophie de Kant et Hegel ( "les dégradés spiritualistes") qui promouvaient la doctrine que "l'homme vit dans la nature qui n'est une représentation" p 21. Pour Mounier la nature crée par Dieu est "une réalité absolue." p. 21
Mounier est alors un admirateur de Martin Buber. Comme Buber, il croit le fait d'aimer son prochain est la preuve de son existence: " L'acte d'amour est la plus forte certitude de l'homme, le cogito existentiel irréfutable : J'aime, donc l'être est, et la vie vaut (la peine d'être vécue). Il ne me confirme pas seulement par le mouvement dans lequel je le pose, mais par l'être qui m'y donne autrui.." p. 39
Les deux grands ennemis sont Sartre et Heidegger qui croient que l'individu devient forcément l'esclave des autres. "La communication reste pour eux (Sartre et Heidegger) bloquée par le besoin de posséder et de soumettre. Chaque partenaire y est nécessairement, ou tyran, ou esclave. le regard d'autrui me vole mon univers, la présence d'autrui fige ma liberté, son élection m'entrave. L'amour est une infection mutuelle, un enfer." p. 32
Mounier est plutôt sympathique à Marx qui contrairement à Kant et Hegel n'est pas un "dégradé spiritualiste" dans le sens qui veulent trouver une solution à la pauvreté et le manque des libertés des couches populaires de la société humaine. Aux yeux de Mounier, le seul défaut de Marx est qu'il a nié l'existence de l'âme.
D'après Mounier l'engagement politique était nécessaire: "Refuser pour autant l'engagement c'est refuser la condition humaine. p. 97. Seulement un action collective pouvait remédier aux problèmes de la société. "L'effort vers la vérité et la justice est un effort collectif." p. 91
On voit l'influence de Mounier sur Pierre Trudeau aussi dans l'importance qu'Il accorde à la protection des droits et libertés: "D'abord, que la personne doit être protégée contre l'abus de pouvoir, et tout pouvoir non contrôlé tend à l'abus. Cette protection exige un statut publie de la personne et une limitation constitutionnelle des pouvoirs de l'État : équilibre du pouvoir central par les pouvoirs locaux, organisation du recours des citoyens contre l'État, habeas corpus, limitation des pouvoirs de police, indépendance du pouvoir judiciaire." p. 114
Tous ceux qui s'intéressent sur la carrière de Pierre Elliot Trudeau et l'histoire du Parti Libéral du Canada pendant la deuxième moitié du 20e siècle devra lire ce petit livre éloquent.
Le personnalisme de Mounier, c'est le christianisme en action pour promouvoir les libertés des individus et la justice sociale. Selon Mounier, le premier pas est de reconnaitre que individu possède une âme chrétienne: "Or la personne n'est pas un objet. ... C'est un être crée ex nihilo par Dieu avec un destin unique." pp.9- 12
Mounier commence par rappeler le grand apport de la philosophie grecque (Platon et Aristote) qui ont démontré qu'un Dieu unique a crée un univers bon et que les êtres humains possédaient des âmes immortelles. Les deux choses que les Grecs n'ont pas compris ont été, premièrement que chaque personne reçoit une vocation unique de Dieu et, deuxièmement, que l'on peut voir Dieu dans le visage de son prochain.
Mounier souligne qu'il pense très peu de la philosophie de Kant et Hegel ( "les dégradés spiritualistes") qui promouvaient la doctrine que "l'homme vit dans la nature qui n'est une représentation" p 21. Pour Mounier la nature crée par Dieu est "une réalité absolue." p. 21
Mounier est alors un admirateur de Martin Buber. Comme Buber, il croit le fait d'aimer son prochain est la preuve de son existence: " L'acte d'amour est la plus forte certitude de l'homme, le cogito existentiel irréfutable : J'aime, donc l'être est, et la vie vaut (la peine d'être vécue). Il ne me confirme pas seulement par le mouvement dans lequel je le pose, mais par l'être qui m'y donne autrui.." p. 39
Les deux grands ennemis sont Sartre et Heidegger qui croient que l'individu devient forcément l'esclave des autres. "La communication reste pour eux (Sartre et Heidegger) bloquée par le besoin de posséder et de soumettre. Chaque partenaire y est nécessairement, ou tyran, ou esclave. le regard d'autrui me vole mon univers, la présence d'autrui fige ma liberté, son élection m'entrave. L'amour est une infection mutuelle, un enfer." p. 32
Mounier est plutôt sympathique à Marx qui contrairement à Kant et Hegel n'est pas un "dégradé spiritualiste" dans le sens qui veulent trouver une solution à la pauvreté et le manque des libertés des couches populaires de la société humaine. Aux yeux de Mounier, le seul défaut de Marx est qu'il a nié l'existence de l'âme.
D'après Mounier l'engagement politique était nécessaire: "Refuser pour autant l'engagement c'est refuser la condition humaine. p. 97. Seulement un action collective pouvait remédier aux problèmes de la société. "L'effort vers la vérité et la justice est un effort collectif." p. 91
On voit l'influence de Mounier sur Pierre Trudeau aussi dans l'importance qu'Il accorde à la protection des droits et libertés: "D'abord, que la personne doit être protégée contre l'abus de pouvoir, et tout pouvoir non contrôlé tend à l'abus. Cette protection exige un statut publie de la personne et une limitation constitutionnelle des pouvoirs de l'État : équilibre du pouvoir central par les pouvoirs locaux, organisation du recours des citoyens contre l'État, habeas corpus, limitation des pouvoirs de police, indépendance du pouvoir judiciaire." p. 114
Tous ceux qui s'intéressent sur la carrière de Pierre Elliot Trudeau et l'histoire du Parti Libéral du Canada pendant la deuxième moitié du 20e siècle devra lire ce petit livre éloquent.
