L’âge de raison exige la fin du printemps qui, chez lui, a trop duré. Il doit s’en réjouir. Tant pis si sa jeunesse repose à présent sous des feuilles mortes. L’automne est la saison des fruits.
Il n’y a pas de conversation sérieuse sans accord. Sinon, chacun s’épuise à faire du bruit pour rien.
Deux chandeliers éclairent la table desservie, mais la plus riche lumière vient de la cheminée où crépitent des flammes allongées comme des lances. Chapitre 8, p69
Il soupire et réprouve ce soupir. Un roi n'a pas le droit de geindre, ni d'entretenir des regrets, des remords, ni de battre sa coulpe pour se donner de l'importance et oublier le travail à faire. Gouverner, c'est d'abord vaincre la maladie des scrupules, lutter contre un excès de d'humanité, un excès de compréhension. Sinon, comment venir à bout des ennemis, garder des alliés, conserver des amis ? Tous sans exception, sont à l'affût des hésitations royales, des faiblesses les plus vénielles : "A commencer par mon fils, tiens ! Ah, je le connais bien. Sous prétexte de baisser les yeux, il me guette de son côté, je le surveille à distance."
On peut vouloir se concerter en petit comité sans avoir pour autant l’intention de se mettre d’accord pour agir. C’est en général le cas des hommes d’État. Impatients de distraire leur anxiété ou d’apaiser leur fièvre de pouvoir, ils obéissent d’abord au besoin de parler et comptent sur les hasards de la conversation pour se faire une opinion, celle-ci dictée par les rapports de force. Finalement, il leur importe moins d’aboutir à une solution que de jauger leurs prétendus alliés, de leur soutirer des indiscrétions ou de leur arracher des arrière-pensées.
Je tolère la lenteur d'une rivière, mais j'abomine celle d'un homme.
Il respire. Chaque filet d'air sépare ses lèvres et fait un bruit d'herbe froissée que tout le monde écoute sans un mot. La blancheur molle de l'oreiller avale les contours de son visage et donne à la peau sèche, tendue sur les pommettes, la couleur du sable. Le nez paraît plus long, plus près de la bouche, plus important que d'habitude.
On préfère regarder les paupières closes, les cils collés par la sueur et se persuader qu'il dort, qu'il se repose, en dépit du frisson qui secoue, par moments, sa main droite recroquevillée sur la couverture.
Nous sommes au château des Forges, en Touraine, près de Chinon, le premier vendredi de mars. Le soleil, voilé par la brume du matin, diffuse dans la chambre, à travers le verre épais des fenêtres, une lumière fragile, comparable à celle du givre, qui recouvre, au dehors, les rives de la Vienne.
Autour du lit, personne ne songe à la mort, même si l'idée flotte dans l'air et caresse les draps.
Une pudeur sacrée arrête la pensée.
On refuse d'interroger le visage qui dort. On attend simplement que les yeux s'ouvrent et que les lèvres parlent.
Chacun retient son souffle car ce sont les lèvres du roi de France....
(extrait du premier chapitre)
Autour du lit ,personne ne songe à la mort ,même si l'idée flotte dans l'air et caresse les draps. Une pudeur sacrée arrête la pensée. On refuse d'interroger le visage qui dort. On attend simplement que les yeux s'ouvrent et que les lèvres parlent .Chacun retient son souffle car ce sont les lèvres du roi de France.
Quand on fait la guerre aux fourbes, aux malins, il faut utiliser leurs armes ,mentir avec conscience, se maquiller avec art, jouer l'amitié, simuler la paix.
On devrait parfois se méfier du regard des choses.
Il arrive, par exemple, qu'une maison nous observe et nous donne une leçon, qu'une chambre ou qu'un meuble éveille une émotion qui modifie notre conduite et notre caractère.