Ainsi commence le roman : « Maurice Théaud naquit le 13 avril 1964 à l'âge de trente-neuf ans. Il s'était contenté jusqu'à ce jour de vivre à l'étouffé, comme un oeuf…. ».
Le ton est mis. Maurice, raté, Monsieur Catastrophe Ambulante va d'échec en échec. Il a réussi à épouser une charmante bourgeoise qui n'en peut plus de ce mari "gaffomane" et vivote dans un petit appartement entre sa mère et sa femme. du matin jusqu'au soir, ce ne sont que mésaventures ; un vrai catalogue !!!!. Adulte, il est devenu représentant en laxatif !!!! le Fluvex pour être exact
« Depuis l'école maternelle sa maladresse passait pour exemplaire dans la famille et dans les environs. On citait ses mésaventures chaque fois qu'il s'agissait d'animer un repas et de faire rire un invité taciturne. Un jour, il avait réussi en un tournemain à renverser quatre récipients à la fois. »
La seule chose qui le sortait de son hébètement, était la présence d'Odile et le souvenir du grenadier.
Mais, un jour, il franchit la porte du docteur Kowak et tout changea. Il raconta tout depuis le début. Ce bon docteur lui sortit « Vous êtes bourré d'influx, chargé d'électrons: un radar sur pile atomique, mon cher ! Pardonnez-moi ! Je reconnais que la comparaison manque de poésie. En fait, l'image qui me vient à l'esprit est celle d'un fruit compact, d'une grenade… sous l'écore, on est émerveillé par ces grains translucides répartis dans des alvéoles qui ne laissent aucun espace entre eux… » Est-ce le rappel à
la grenade, est-ce autre chose, toujours est-il qu'il devint talentueux, réussit tout ce qu'il entreprit. Il comprit et admit qu'il pouvait influencer la vie des autres, de comprendre ce qu'ils avaient en tête. Mais, l'instant de griserie passé en est-il pour autant pour heureux ? car il manque quelque chose à Maurice pour entrer dans la plénitude du bonheur, chose que l'on découvre à la fin du livre
C'est avec belle écriture classique que
Pierre Moustiers a concocté ce petit chef-d'oeuvre qui entre dans ma liste « à faire du courage ». Mais ne croyez pas pour cela que ce livre est mièvre, au contraire il y a dedans pas mal de vacheries énoncées calmement « souhaita un bon anniversaire à Aline qui lui tendit la joue d'un air satisfait : tu fais des progrès. L'an dernier tu t'étais trompé de 15 jours… »…. » « Mérite amplement le sobriquet que ses condisciples lui ont donné. Quel sobriquet ? demanda Virginie la gorge sèche. – Lahuri ! répondit Maurice sur un ton neutre. – Comment ? s'écria Virginie – Lahuri sans apostrophe, précisa Maurice »
Les bourses aux livres réservent de bonnes surprises et, si c'est un livre « à faire du courage » et bien je le mets dans mes coups de coeur
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