Les fantômes de l'ancienne forêt se manifestaient encore lorsque le vent soufflait. Le sol regorgeait d'histoires brisées qui tombaient en cascade, pourrissaient puis se reformaient dans les sous-bois de façon à mieux resurgir dans nos vies.
Papa nous avait dit que quand on se retrouvait face à quelqu'un, voilà ce qu'on ne devait jamais oublier : on ne peut regarder qu'une seule personne à la fois dans les yeux.
La justice, c'est une chose. L'autre chose, c'est la vie. Faut ce qu'il faut.
Parfois, on avait l’impression que nos questions embarrassaient papa. Il cherchait à être ouvert, à partager son savoir avec ses enfants, à leur donner des détails sur sa vie avant leur existence, et sa vie actuelle, mais on savait que si des détails étaient trop délicats, il les gardait pour lui. À l’époque, il ne cherchait qu’une chose: nous endurcir contre l’inconnu. Contre les choses sombres du monde. Car plus on en savait, plus on serait armés. Et pourtant, le monde était totalement absent de nos vies p. 69
Le sol regorgeait d'histoires brisées qui tombaient en cascade, pourrissaient puis se reformaient dans les sous-bois de façon à mieux resurgir dans nos vies. on racontait que des hommes verts avec des visages en feuille d’arbre et des membres en bois noueux scrutaient depuis les fourrés.
Je sais assez bien lire pour comprendre les mots. Ce que je comprends pas, c'est qu'il y ait un bout de papier pour dire qu'une terre qui vit et qui respire, qui évolue, qui se mouille et sui sèche, appartient à quelqu'un et que cette personne peut en faire ce qu'elle veut, ou rien en faire, et aussi empêcher les autres de s'en occuper. Tout ça à cause d'un bout de papier.
C'est une terre. Juste une terre. Je paie pour vivre sur un lopin que nous, nous autres, on possédait tous ensemble. Je travaille dur pour réunir l'argent du loyer et occuper cette terre qu'on occupait tous ensemble.
« Je pense à nager, mais je ne nage pas, continua-t-elle.
J’imagine la sensation d’être dans l’eau, surtout dans la mer.
J’imagine plonger mon corps dans de l’eau glacée et salée, être totalement immergée, puis remonter à la surface pour respirer mais je n’en fais rien. Je ne vais jamais voir la mer et je ne vais pas dans l’eau. Parfois je me dis que j’aurais pu devenir comédienne. «
ELMET étais le dernier royaume celtique indépendant d'Angleterre. A L'origine, il s'étirais jusqu'au val d'York...
Au XVIIe siècle ,cette étroite vallée avec ses rebords et ses landes glaciaires était encore une "mauvaise terre", un sanctuaire pour ceux qui souhaitaient échapper à la loi.
TED HUGUES
Vestiges d'Elmet
Il y a les souvenirs, Ewart, et puis, il y a les rêves. Là, on parle juste du souvenir d'un rêve.