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Critique de PatricedeC


Ce livre critique l'idée que le religieux, le rapport au sacré, soit l'explication ultime de l'Histoire politique. Présente dans plusieurs courants de Philosophie politique, cette idée se retrouve en France chez des penseurs comme Luc Ferry, Régis Debray et Marcel Gauchet. Tous admettent le "théorème de la sécularisation" qui affirme que la modernité politique, dans sa diversité, n'est jamais que du religieux transformé. Pourtant, cette idée viole indûment l'un des acquis de la modernité philosophique (Spinoza, Nietzsche, Arendt) et sociologique (Durkheim, Weber), pour lequel le religieux est plutôt un produit du sociopolitique, et non l'inverse.
Alors, pourquoi ce retour du théologico-politique? C'est qu'après la perte de crédibilité des grands systèmes absolutistes (Marxisme, Subjectivisme, Culturalisme), et pour absorber le Totalitarisme, la dimension religieuse vient combler la nostalgie d'une connaissance absolue de l'évolution historique.
Le théologico-politique assouvit ainsi un double désir d'absolu, historique et sacré. C'est pourquoi cette idée, d'une grande complexité, est si difficile à destituer. Comment faire entendre sa critique, se demande Géraldine Muhlmann, et avec quels arguments philosophiques? On peut suggérer alors deux arguments supplémentaires, l'un de logique et l'autre d'épistémologie.
En accord avec "l'air du temps" absolutiste, la pensée théologico-politique "rêve d'un savoir absolu sur L Histoire", dit l'autrice. Or l'absolu n'est logiquement pas pensable, car dès qu'on le pense, on le rend relatif à soi. Alors, penser un savoir théologico-politique absolu, c'est se contredire en le relativisant : L'imposture logique réside ici dans la contradiction entre ce qu'on pense et le fait de le penser.
D'une façon générale, on peut considérer que la Connaissance n'est purement ni absolue ni relative, mais qu'elle relève de "l'absoluité relative", sous forme de pluralisme de vérités relatives dans tous les domaines, y compris les Maths et L Histoire (c'est son "inventivité"). En effet, la pensée rationnelle est "relativement absolue" : Absolument vraie, mais toujours relativement au référentiel dans lequel on se place pour penser ( Principes, axiomes, hypothèses de base, valeurs...).
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