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Citations sur Bomarzo (12)

Qu'on me pardonne cette vanité oursonne, mais je considère les ours comme des parents, ils m'importent beaucoup. Après tout, ma vanité est excusable, elle appartient à cette forme particulière de snobisme qui affligea et exalta indistinctement grands et petits à cette époque et qui n'a rien perdu de son influence sur l'évolution du monde, même dans les pays communistes.
Pages 30 et 31
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Ils rappelaient les héros de l’Antiquité chantés par les rhapsodes ou faisaient songer aux époques primitives, simples et efficaces, quand nos complications raffinées étaient inconnues et que les hommes responsables distinguaient clairement le bien du mal et les plaçaient avec raison dans des camps opposés.
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C’est pourquoi je l’ai véritablement aimée quand elle n’existait pas encore pour moi et quand elle n’exista plus pour personne, c’est-à-dire quand elle ne fut plus qu’une entéléchie seigneuriale, sans corps, sans voix, sans parfum, sans désir, un archétype inaltérable et somptueux.
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Les rapports étaient régis par la célèbre formule de Machiavel sur la justification des moyens par la fin. Le crime et la trahison étaient excusés et même applaudis si les motifs de leur objet dépassaient largement l’horreur qui s’oublie et la nausée éphémère. J’étais un homme de mon temps que les circonstances avaient fait plus mauvais que la moyenne.
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Les artistes sont des dieux à leur manière, ils corrigent les erreurs ou les farces de Dieu.
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Que signifiait ce portrait ? Que m’apprenait-il ? Debout devant l’autel, je m’efforçais d’interpréter son symbole. Voulait-il dire que face à notre vérité, que nous croyons unique, il existe d’autres vérités ? Que face à l’image que nous nous formons d’un être (ou de nous-mêmes) d’autres multiples images s’élaborent, provoquées par le reflet de chacun sur les autres, et que chaque personne, comme le peintre Lorenzo Lotto par exemple, nous recrée par son interprétation et son jugement en nous incorporant un peu de sa propre individualité, de telle façon que, si nous nous plaignons de ce que quelqu’un ne nous comprenne pas, ce que nous repoussons – ne voulant pas le reconnaître pour nôtre – est l’essence la plus subtile de sa richesse qu’il mêle involontairement à nous afin d’accorder ce que nous représentons pour lui à sa vision de la vie ? N’existerions-nous pas comme des entités particulières et indépendantes ? Chacun de nous serait-il le résultat contradictoire de ce que les autres font de lui, de ce que les autres forgent par besoin de transposition harmonieuse ressenti comme moyen de communication, par ce besoin de se voir soi-même en voyant l’autre ? Chacun de nous serait-il tous si nous sommes faits d’échos que les autres emportent avec eux ? Allons-nous de par le monde entre des miroirs déformants, étant nous aussi des miroirs ?
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D’une fourmilière italienne à l’autre, les fourmis allaient et venaient par tous les chemins. Elles avançaient en files ondulantes. Quand leurs caravanes se croisaient, elles s’arrêtaient pour se saluer et parlementer, puis continuaient leur route avec leurs chargements multicolores. Pour Dieu – et pour moi aussi qui revois aujourd’hui cet empressement à une distance qui égalise les orgueils –, les étendards semblaient des brins d’herbe et les seigneurs armés des insectes brillant au soleil d’hiver. Fourmillants, ils montaient et descendaient les collines, pénétraient dans des défilés, passaient à gué des rivières. Était-ce ici une feuille verte ou un dais ? Et là, une ville aux nombreuses tours ou une pierre tombée dans l’herbe ? Ils allaient et venaient, charriant des choses resplendissantes, mais on voyait qu’ils le faisaient sans plaisir, pour obéir à des ordres, à des coutumes, à des vanités. Une de ces fourmilières s’appelait Bologne et abritait une fourmi spéciale appelée Empereur.
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Les noyades, strangulations, intoxications définitives, traitements par le garrot ou le poignard et autres boucheries alternaient dans les récits généalogiques que ma grand-mère m’avait faits durant mon enfance avec la splendeur des prouesses militaires, les triomphes du mécénat des arts et les gloires de la sainteté. J’ai grandi dans une atmosphère où le crime était aussi naturel que l’exploit guerrier ou le mariage avantageux
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Plus qu’ailleurs on sentait à Florence la puissance de la vie ; on sentait battre, vibrer et frémir la ville de porte en porte. On y sentait l’art également, la présence permanente et vitale de l’art. Les visages et les gestes se transfiguraient dans cette atmosphère comme s’ils eussent eu besoin du fond familier de la peinture ou du modelé des marbres et des bronzes pour s’y découper avec une intensité favorable
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Le tendre paysage de la Toscane m’environnait avec ses ondulations soulignées par des rangées de cyprès. Il eût suffi de couvrir d’or le fond bleu du ciel pour transformer notre petit groupe en un de ces cortèges minuscules et bien détaillés qui avancent au-dessous d’anges rigides entre des escarpements, des vignes, des tours et des arbres triangulaires à travers les perspectives abruptes des peintures anciennes.
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