Oniriie, tome 1 : Le dernier Onirigraphe

Nous avons uniquement les épreuves que nous avons la capacité d'affronter, et le fardeau que nos épaules peuvent porter.

- Donc, si je te suis, mon grand-père, le papier rongé par le temps et le poids des épreuves, celui qui assure mes stabilités émotionnelle et financière toutes relatives, le seul membre de ma famille encore vivant, la seule personne au monde qui m'aime d'un amour inconditionnel, cet homme-là est un puissant Onirigraphe et m'a menti toute ma vie ?

- Faire apparaître des trucs, c'est pas normal.
- Bien sûr que si. Tu le fais aussi, je t'ai vu.
- C'est pas parce que je le fais que c'est normal.
- Et ce n'est pas parce que tu dis ça que je suis anormale. Qui définit ce qui est normal ou non, ici ? Je ne suis pas d'accord avec ça. Dans l'autre monde, je ne suis pas 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙𝑒 — et encore — mais ici, je suis qui je suis. J'ai le droit d'être celle que je suis, et personne ne peut me dire que je suis anormale !
- C'est peut-être parce que tu n'y as jamais croisé personne avant ? se risque-t-il.
- Non. C'est parce qu'ici tout est possible alors je peux être normale. Point.

Le voile sombre de la nuit étend ses ailes sur le monde et allume des étoiles dans la voûte.

Ma crise est sous contrôle, présente mais maîtrisée.

Je chéris ces instants simples où je donne tout mon amour à la terre, dans l'espoir qu'elle nous le rendra.