Papa et maman sont dans un bateau

La vie chez les Doisnel suit son cours, avec des hauts et des bas : Marc, le père, lutte pour sauver ses employés des griffes des Hollandais voraces qui ont racheté son entreprise ; Nadine, la mère, gère au quotidien une classe de maternelle bruyante et plus qu'imaginative ; Charlie, la fille aînée fan de mangas, est en pleine quête d'identité et ne trouve pas sa place au collège ; quant à Esteban, le cadet, c'est un surdoué que les grands malmènent à l'école. Les Doisnel, pourtant, vont bientôt, sans le savoir, partager un rêve secret : en feuilletant un magazine, chacun d'eux va découvrir, fasciné, un reportage sur une famille qui vit, en Bretagne, dans une yourte mongole – la tente traditionnelle des nomades d'Asie centrale.

L'avis de Charlotte, 16 ans : J'ai beaucoup aimé cette histoire amusante d'une famille confrontée aux mêmes soucis que tout le monde, mais rêvant à d'autres horizons.

L'avis de la rédaction : Marie-Aude Murail a l'art de transformer le médiocre quotidien en réjouissant moment de lecture, grâce à quelques mots bien choisis, qui résument parfaitement états d'âme et situations.

Chronique ordinaire de la vie ordinaire d'une famille ordinaire. Et c'est là tout l'art de l'auteure, de transformer ce qu'on pourrait penser être une histoire banale en une histoire qui nous entraine.
J'ai adhéré sans limite à la vie de la famille Doinel. Peut-être parce qu'elle pourrait être la mienne, ou la votre...

Dans la famille Doinel, chacun se retrouve bien seul face à ses soucis. Le père doit restructurer (contre son gré) son entreprise ; la mère se questionne sur le sens de son travail de professeur des écoles ; la fille aînée ne parvient pas vraiment à faire sa place au collège et le benjamin se fait bousculer par les grands de son école.

J'ai retrouvé avec grand plaisir le style savoureux et les personnages attachants de Marie-Aude Murail, une de mes auteurs jeunesses préférés. Peut-être légèrement moins prenant et émouvant que certains autres titres (comme Oh, boy ! ; Simple ; 3000 façons de dire je t'aime…), cela reste une excellente chronique de la société actuelle, où les individus, empêtrés dans une course à la montre permanente, en oublient de se dire l'essentiel.
A partir de 13/14 ans.

Très sensible évocation de la crise qui secoue tous les membres d'une famille : le père confronté à de nouvelles méthodes de management dans son entreprise, la mère institutrice qui remet en cause ses habitudes, et les enfants qui rêvent aussi d'ailleurs.
Tous les personnages sonnent juste et à hauteur d'adolescents.

Rien ne va plus chez les Doisnel. Sous les apparences, chacun se fissure gardant pour soi ses inquiétudes et ses doutes. Marc, le père, doit faire face au rachat de l'entreprise où il travaille par des Hollandais. Qui dit rachat dit restructuration et l'entreprise jusqu'ici gérée par un Marc Doisnel protecteur et généreux d'être en passe de devenir une machine à fric dénuée d'humanité. Nadine, la maman institutrice s'interroge sur la vacuité des interminables tests et évaluations imposés à ses petits élèves de maternelle. Esteban, le cadet aux idées géniales, se fait maltraiter à l'école en se taisant. Quant à Charlie, son aînée, elle a un peu de mal à trouver sa place au collège et vit ses amours à travers les mangas aux héros à l'étrange sexualité qu'elle dévore. Tout ce petit monde s'aime mais happés par la vie et les soucis n'a plus vraiment le temps de se le dire. Pour chacun, la lecture d'un article d'un Psychologie Magazine va exacerber l'envie d'ailleurs et d'une autre vie, plus simple, plus saine. Ce rêve d'un nouvel horizon se matérialise pour tous les quatre par une yourte mongole : l'herbe autour y a l'air plus verte, le ciel plus bleu, les sourires plus heureux.
Ce roman de Marie-Aude Murail est d'une richesse incroyable ! En suivant chacun des personnages de la famille Doisnel, on pénètre le monde de l'entreprise aussi bien que celui de l'enseignement, on évoque les difficultés de trouver sa place lorsque l'on est un peu différent (avec Esteban) ou que l'on entre dans l'adolescence (avec Charlie). C'est un livre riche et sans concessions où l'auteur égratigne notre société à travers l'entreprise, la mondialisation et la course au profit qui voudraient que l'homme ne soit plus qu'un travailleur productif. Les interrogations de Nadine posent la question de ces nouvelles méthodes où l'on juge et évalue sans cesse, dès le plus jeune âge, pour mieux mettre dans des cases bien formatées où l'originalité n'est pas la bienvenue. C'est un joli pied de nez à une société de plus en plus aseptisée, un livre rempli d'humanité et intelligent où les rêves ont aussi des limites.
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La famille Doinel a bien des soucis. le père, Marc, directeur d'une entreprise doit affronter un petit jeune qui souhaite tout modifier dans sa boîte. La mère, Nadine, institutrice d'une classe de maternelle, a du mal à accepter les nouvelles théories de l'IUFM. Charlie, la fille aux allures de garçon, préfère le monde des mangas à celui de la réalité. Esteban, le fils, est trop petit et se fait embêter à l'école. Mais tous ont un rêve commun : celui d'une yourte mongole.
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