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Critique de lafilledepassage


Il aura fallu un deuxième confinement pour que je trouve enfin la disponibilité d'esprit pour m'attaquer à cette très longue histoire de Murakami. Comme quoi, le confinement a aussi de bons côtés. Allez, je suis d'humeur optimiste aujourd'hui. Il faut en profiter … (et surtout se garder de rallumer la télévision).

Bon donc cette trilogie qui m'attendait depuis des années dans la bibliothèque communale puis dans ma propre bibliothèque, lorsque les exemplaires de la bibliothèque communale avaient été « archivés ». Avez-vous remarqué qu'on archive de plus en plus tôt ?

C'est bien sûr un plaisir de retrouver les histoires de Murakami. J'aime sa façon de raconter, légère et souple, malgré les sujets abordés. Il prend le lecteur gentiment par la main et l'emmène parcourir les tréfonds de son imagination et revisiter pas à pas chacun de ses thèmes de prédilection. La musique, bien sûr, Janacek et le jazz des années 50. Et aussi la nuit tokyoïte, le temps qui s'écoule (est-il circulaire, comme les Asiatiques les perçoivent ou linéaire, ce qui correspond plus à notre approche occidentale ?) et se déforme, l'impossibilité de saisir la réalité, l'illusion de notre liberté. La question que l'auteur nous pose ici est : sommes-nous plus qu'un simple véhicule ou un vecteur pour les gènes ? Et s'il nous dit que « le sentiment d'impuissance chronique finit par détruire un être humain », il s'attachera tout au long de cette trilogie de … mais bon je n'en dis pas plus.

J'aime retrouver chez un écrivain ses obsessions, ses lubies, ses angoisses qu'il trimballe d'oeuvre en oeuvre, comme des valises dont on ne peut se délester, et qu'il aborde sous un angle différent à chaque fois. Je trouve ça mille fois plus intéressant que les écrivains qui changent de sujets ou de thèmes comme de chemise, au gré des modes. Ou peut-être est-ce que parce que les questionnements de Murakami sont proches des miens ? Oui, probablement, il faut le reconnaitre.

Face visible de la lune : une jeune femme instructrice d'art martiaux bien sous tous les rapports, une honorable vieille dame richissime et un jeune professeur de mathématiques aspirant romancier. Face cachée de la lune : un éditeur peu conventionnel, une jeune fille qui s'exprime comme un robot, un étrange donateur à tête de crapaud qui veut absolument attribuer une bourse au jeune professeur.

L'histoire se tisse peu à peu, comme une chrysalide de l'air (ah quelle beauté, que cette chrysalide de l'air) et hésite entre romance, roman fantastique, science-fiction ou thriller, refusant de se laisser enfermer dans un style ou l'autre. Histoire protéiforme, donc, et le lecteur oscille d'une impression à l'autre. Personnellement, je ne suis pas fan des romans fantastiques ni des thriller, et donc je me suis parfois ennuyée … mais très vite Murakami m'a repris la main pour m'emmener un peu plus loin, un peu plus profondément dans les méandres de son inconscient. Ou était-ce le mien ?

Ce n'est pas la meilleure des trois parties, mais c'est agréable à lire, et puis surtout on se laisse entrainer par l'histoire, bien rythmée, et on passe un agréable moment, dans ce passé si proche et si lointain à la fois …. 1Q84 !
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