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Critique de kuroineko


Valentin Musso m'avait déjà séduite avec Les cendres froides. J'avais apprécié cette intrigue où les racines des meurtres plongent dans le terreau de la France occupée des années 1940.

L'auteur rejoue avec brio la carte de l'Histoire en inscrivant le murmure de l'ogre dans le contexte post première guerre mondiale. 1922: si le terrible conflit est terminé depuis trois ans et demi au début du roman, si une vie "normale" tend à reprendre son cours, les traumatismes demeurent prégnants.
1922, c'est aussi le contexte des "mobilards", les Brigades du Tigre Clemenceau, instaurée depuis 1907. Un grand bravo à Valentin Musso pour avoir fait revivre sous sa plume le quotidien et les principes de ces brigades à travers celle de Nice, dirigée par Louis Forestier. La reconstitution de l'époque est de qualité et l'on se retrouve plongé littéralement dans le début des années 1920. On s'attache tout de suite à cette équipe de policiers investis et unis, secondé par Frédéric, médecin psychiatre de Ste Anne. Cette association rappelle celle mise en scène par Caleb Carr dans son brillant Aliéniste. L'amitié forte entre Louis et Frédéric, qui remonte aux boucheries de la guerre, leur permet de tenir bon dans cette enquête hors norme qui bouleverse la ville par l'atrocité de ses crimes. Elle met à mal également les considérations des policiers face à un psychopathe et à son schéma mental si différents et difficile à appréhender. Les débats font rage, même au sein de la communauté scientifique psychiatrique, sur la nature congénitale ou déterministe des pulsions meurtrières de ce type d'individus. Ce qui induit également la question de la potentielle déresponsabilisation pénale du coupable.

Autant de questions et réflexions qui émaillent le récit captivant de Valentin Musso. Les personnages sont bien campés, le rythme dynamique et soutenu, l'écriture efficace et permettant de découvrir quelques termes peu usités (ithyphallique notamment que je n'avais jamais vu et qui est l'adjectif qualifiant le fait d'être en érection; je me coucherai moins bête ce soir :D).

Une vraie réussite donc pour ce roman aux multiples qualités.
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