AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 387 notes
En 1922, Frédéric Berthellon, médecin psychiatre parisien, est appelé par Louis Forestier, commissaire des brigades mobiles de Nice, pour l'aider dans une terrible affaire où un individu a sauvagement tué deux prostituées, avant de s'attaquer à des enfants. Les deux hommes ont sympathisé au cours de la Grande guerre. Forestier pense que l'assassin est atteint d'une forme de maladie mentale et que seul son ami peut tenter d'en décrypter les motifs, et ainsi de parvenir à l'identifier. Cette théorie s'appuie sur les premiers liens entre la mise en scène des meurtres et l'Enéide mis en lumière par un riche dandy, ami de Forestier, Raphaël Matheson. La traque commence, mais le tueur, désormais surnommé « l'Ogre » par la presse locale, se fait plus intelligent que ses poursuivants…

Ce livre est une demi-réussite. Réussite dans le contexte d'époque, remarquablement restitué : l'immédiat après-guerre à Nice, les riches étrangers commencent à reprendre leurs habitudes sur la Côte d'Azur, la vie redémarre, la ville bouge et se modernise. A coup sûr, les Niçois y trouveront leur compte.
La police de son côté évolue aussi : des brigades de « mobillards » (brigades mobiles) sont déployées en Province pour lutter contre la criminalité organisée, la police vient tout juste d'être étatisée, les fiches anthropométriques d'Alphonse Bertillon sont peu à peu mises de côté au profit de la dactyloscopie, générant des fiches par milliers et de grandes difficultés de tris. La police scientifique commence vraiment.
Quant à la psychiatrie, face aux criminels atteints de troubles mentaux, elle se divise entre ceux qui croient à un traitement et ceux qui jugent ces individus comme devant dépendre des tribunaux.
Les ressorts de l'intrigue sont assez simples, mais pas vraiment de surprises et de moments forts pour maintenir l'intérêt et le suspense sur la durée. Le livre par moments ralentit. Les chapitres issus du passé interviennent de façon décousue, et viennent confirmer ce que lecteur devinait déjà. L'ensemble, malgré quelques belles scènes de fuites sur les toits ou d'intervention dans un local cerné, manque au final un peu de souffle.
Commenter  J’apprécie          260
Valentin Musso m'avait déjà séduite avec Les cendres froides. J'avais apprécié cette intrigue où les racines des meurtres plongent dans le terreau de la France occupée des années 1940.

L'auteur rejoue avec brio la carte de l'Histoire en inscrivant le murmure de l'ogre dans le contexte post première guerre mondiale. 1922: si le terrible conflit est terminé depuis trois ans et demi au début du roman, si une vie "normale" tend à reprendre son cours, les traumatismes demeurent prégnants.
1922, c'est aussi le contexte des "mobilards", les Brigades du Tigre Clemenceau, instaurée depuis 1907. Un grand bravo à Valentin Musso pour avoir fait revivre sous sa plume le quotidien et les principes de ces brigades à travers celle de Nice, dirigée par Louis Forestier. La reconstitution de l'époque est de qualité et l'on se retrouve plongé littéralement dans le début des années 1920. On s'attache tout de suite à cette équipe de policiers investis et unis, secondé par Frédéric, médecin psychiatre de Ste Anne. Cette association rappelle celle mise en scène par Caleb Carr dans son brillant Aliéniste. L'amitié forte entre Louis et Frédéric, qui remonte aux boucheries de la guerre, leur permet de tenir bon dans cette enquête hors norme qui bouleverse la ville par l'atrocité de ses crimes. Elle met à mal également les considérations des policiers face à un psychopathe et à son schéma mental si différents et difficile à appréhender. Les débats font rage, même au sein de la communauté scientifique psychiatrique, sur la nature congénitale ou déterministe des pulsions meurtrières de ce type d'individus. Ce qui induit également la question de la potentielle déresponsabilisation pénale du coupable.

Autant de questions et réflexions qui émaillent le récit captivant de Valentin Musso. Les personnages sont bien campés, le rythme dynamique et soutenu, l'écriture efficace et permettant de découvrir quelques termes peu usités (ithyphallique notamment que je n'avais jamais vu et qui est l'adjectif qualifiant le fait d'être en érection; je me coucherai moins bête ce soir :D).

Une vraie réussite donc pour ce roman aux multiples qualités.
Commenter  J’apprécie          260
Dès les premières lignes, nous plongeons dans l'innommable : le meurtre d'un enfant. Puis, ce seront des prostituées que l'on retrouvera égorgées, et encore des enfants. Aucun lien ne semble relier ces affaires mais l'inspecteur Forestier est convaincu du contraire. Une enquête difficile et douloureuse commence alors.
Nous sommes au début des années 20. Les principes de Bertillon à propos de la police d'identification criminelle ne sont pas encore généralisés mais donnent déjà de bons résultats. Les brigades mobiles, créées par Clemenceau, sont constituées d'agents expérimentés qui appliquent et développent les méthodes d'Alphonse Bertillon et utilisent la psychanalyse pour tenter de définir le profil des tueurs. Pas d'informatique pour centraliser les données, ni de mobiles pour se contacter rapidement, ce sont les prémices de la police scientifique.
L'enquête, orchestrée avec minutie, se suit avec plaisir malgré l'horreur des crimes perpétrés. le meurtrier nargue la police, laissant volontairement des indices derrière lui et tuant ses victimes selon un calendrier précis et des rites organisés. le récit des événements est chronologique, émaillé à l'occasion de flashbacks permettant de comprendre le passé du criminel. L'écriture de Valentin Musso est agréable, précise et ses propos très documentés. Ainsi, les enquêtes auxquelles il est fait référence.
Pour les besoins du roman, il prend quelques libertés avec la vérité historique (Nice n'a jamais eu de Brigade mobile. Elle était installée à Marseille) mais sa description de la ville à l'entre deux guerres (son atmosphère, ses habitudes…) est précise et très intéressante : richissimes villas, résidences secondaires de quelques nantis ; fous volants rivalisant dans le ciel de Nice ; vieux quartiers miséreux peuplés d'émigrés italiens… On s'y croirait.
Un polar historique bien ficelé, de la littérature populaire comme l'aurait aimé Gaston Leroux.

Lien : http://argali.eklablog.fr
Commenter  J’apprécie          220
Très bon suspense, qui nous plonge au début du XXème siècle. Georges Clemenceau va former la fameuse brigade spéciale des tigres .Pour pouvoir rentrer dans ce corps de police tout-à-fait spécial, il ne faut pas mesurer plus d'un mètre soixante-sept comme ça ils ressemblent à tout le monde. Quoi de plus naturel que de se fondre dans la foule sans inquiéter les voleurs et surtout les assassins .Cette histoire nous amène dans le vieux Nice ou deux prostituées ont été assassinées .Bien que la brigade est sur l'affaire c'est au tour d'enfants de disparaître et de les retrouver morts. le commissaire Louis Forestier va faire appel à son ami le docteur Frédéric Berthellon spécialisé dans les maladies pathologiques mentales de l'hôpital Sainte – Anne qui se trouve à Paris. Ils mettent leurs efforts en commun, avec l'équipe du commissaire ils vont tout entreprendre pour que ce cauchemar finisse .
Commenter  J’apprécie          190
Double intérêt de ce roman policier : un titre accrocheur qui fait d'emblée frissonner (réminiscence du petit Poucet sûrement) et un auteur dont le nom de famille me rappelle vaguement un autre auteur français très prolifique... Dans le mil, Valentin Musso est le frère (oserais-je dire plus talentueux, oui je l'assume !) de Guillaume Musso et son truc c'est le roman policier. Pari réussi j'adhère.
Valentin Musso nous sert donc une intrigue macabre dans le Nice des années folles : le corps de deux prostituées et des enfants égorgés sont retrouvés un peu partout, mettant en branle le commissaire Louis Forestier, assisté de son ami, un psychiatre parisien appelé en renfort pour « profiler » ce monstre qui sème la terreur. Assez vite, ces fins limiers déduisent que notre tueur en série suit un rituel s'inspirant de l'Odyssée. Résultat combiné de la psychologie et du travail de terrain, l'enquête mènera les protagonistes à affronter un monstre intelligent, dont le passé explique bon nombre de choses. Mais chut je n'en dévoile pas plus.
Aux amateurs de policiers historiques, je ne peux que recommander ce roman, bien ficelé et documenté, d'un style précis, qui sait installer progressivement une atmosphère oppressante jusqu'au dénouement final qui laisse perplexe (mais dans le bon sens du terme cette fois). Personnellement je suis fan des approches psychologiques dans la littérature policière, d'autant plus quand l'auteur (ce qui est le cas ici), alterne enquête et point de vue du tueur, ce monstre dont on comprend peu à peu les motivations. Ce qui est original est que de tous les personnages, c'est encore le Monstre que j'ai le plus apprécié, ou du moins dont je trouve le portrait le plus juste et sensible. J'avoue ne pas avoir particulièrement accroché avec les forces du bien :) (mon côté dark sans doute). J'aurais quasiment préféré que le roman se centre plus sur ce tueur en série mais bon… Il est aussi intéressant d'un point de vue historique d'assister aux prémices de la police scientifique, la science des empreintes notamment ; Valentin Musso s'est bien documenté.
Pour autant, je reconnais que le murmure de l'ogre s'attarde trop à certains passages et aurait mérité bien 100 pages en moins selon moi. Certains moments m'ont lassée et je trépignais sur mon séant pour que Valentin Musso accélère le rythme et donne plus d'entrain et de punch, cette petite touche qui fait la différence encore un bon et un TRES bon roman policier.
Mais dans l'ensemble cela reste un roman policier plus qu'honorable , d'un genre particulier qui ravira les amateurs d'histoire et donnera quelques frissons. C'est garanti !
Lien : http://livreetcompagnie.over..
Commenter  J’apprécie          160
Quel plaisir de retrouver la plume de Valentin Musso, ce livre dormant dans ma bibliothèque depuis un certain nombre d'années.

J'ai aimé que ce récit débute rapidement par de nombreux meurtres de prostitués qui sont rapidement suivis de par des meurtres d'enfants. J'ai aimé l'ambiance décrit par la plume de l'auteur et le fait que le ou les tueurs s'inspirent de l'Antiquité pour ces meurtres.

Le vrai plus de ce livre est l'immersion totale que l'on a dans le Nice de cette époque, on sent que l'auteur connait très bien la région et s'est bien documenté sur cette époque.

Cependant le reste de l'enquête reste cependant plutôt classique, une lecture donc plutôt en demi-teinte de mon côté même si les personnages sont plutôt réussis à mes yeux.

Commenter  J’apprécie          140
Autant le roman "Sans faille" du même auteur m'avait emballé, autant pour celui-ci j'ai eu un peu plus de mal. Pourtant le titre accrocheur faisant référence à plusieurs contes classiques pour enfants laisse place à une intrigue policière bien menée. V. Musso nous transporte dans le Nice des années 20 et nous présente les prémices de la police judiciaire au travers de la traque d'un serial killer surnommé l'Ogre. le commissaire Forestier aidé de son ami Frédéric, spécialiste en psychiatrie, vont poursuivre sans relâche ce tueur sanguinaire qui tue selon unmode opératoire très complexe. Rien à dire sur le style d'écriture de V. Musso, il maîtrise parfaitement son sujet ; je regrette néanmoins quelques longueurs dans la la 2ème partie du roman. Bon moment de lecture tout de même.
Commenter  J’apprécie          120
Je peux désormais le dire : j'adore Musso ! Je suis une grande fan ! Il faut juste que les ardentes fans de Guillaume ne me demandent pas de préciser le prénom – même si je me dis qu'elles ignorent, la plupart du temps, l'existence de ce petit frère et son talent. Moins médiatisé, moins connu, moins vendeur (je ne l'ai jamais vu en tête des ventes), Valentin est cependant un grand auteur de romans policiers, que j'ai vraiment envie de suivre et de continuer à lire.
Revenons à ce murmure de l'ogre, qui démontre déjà la culture de son auteur. Attention ! Ce livre n'est pas un pensum ennuyeux, dans lequel un auteur nous rase littéralement avec ses connaissances en oubliant d'écrire une intrigue. Non ! Nous sommes plongées littéralement dans cette France de l'après-guerre, avec aussi beaucoup d'étonnement. le XXIe siècle n'a pas inventé les serial killers, ils étaient simplement pas médiatisés, pas connus, peu identifiables. Imaginez une série actuelle sans ADN, sans profiler. Inimaginable pour un scénariste ! Et pourtant, les policiers, les juges ont longtemps travaillé ainsi. Regardez à nouveau la série Les brigades du Tigre, ou lisez ce roman, qui n'est pas sans les évoquer.
Deux prostitués ont été assassinés, deux enfants ont été kidnappés et assassinés à leur tour, avec une « logique » sous-jacente, que détecte Louis, vaillant enquêteur à Nice. Il est marié, il a un fils, il a fait la guerre, comme son ami Frédéric, médecin à Sainte-Anne, qui se remet mal de l'agression qu'un de ses patients lui a fait subir. Aider son ami est une bonne chose, du moins, je le dis du bout des lèvres : il n'est jamais simple d'évaluer la « folie » d'un homme, encore moins de l'empêcher d'agir. « le drame, conclut Frédéric, c'est que le seul moyen que nous ayons de l'arrêter est d'attendre qu'il agisse à nouveau. » Je ne saurai mieux dire.
S'il est un personnage qui apporte une bouffée d'oxygène, c'est Raphaël. Riche, cultivé, gay (et envisageant le mariage), il est un aviateur émérite et ne manque pas d'humour : Si je mourais dans mon lit, vous seriez encore capable de me reprocher mon intrépidité …. dit-il à sa gouvernante, toujours inquiète pour son maître, qu'elle connaît sans doute depuis qu'il est tout petit.
Bien que le roman mesure 442 pages, le rythme est vraiment enlevé, nous sommes avec les policiers dans leur course contre la montre pour identifier le coupable et sauver le troisième enfant qu'il a enlevé… à moins qu'il n'y en ait plus d'un. Il faut, toujours, se méfier des apparences, même si l'auteur se garde bien de sombrer dans les clichés, ce que j'avais craint un instant. Ainsi, parfois, nous sommes dans la tête du tueur, ou plutôt dans son passé, ce qui nous permet de découvrir comment il s'est construit, ou plutôt comment sa personnalité s'est désagrégée petit à petit, face aux épreuves qu'il a endurées. Attention ! Jamais un des personnages ne justifie l'horreur de ses actes par le passé de cet homme, comprendre ne signifie pas excuser, et le chemin est long qui mène (ou pas) à la connaissance.
Je ne peux que vous recommander chaudement cette plongée dans le Nice des années 20.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          120
Pour ce troisième roman de Valentin Musso, l'auteur se frotte à plusieurs genres; polar psychologique, historique et régional ainsi que la chronique de faits divers de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle tels que:
Les Apaches
les "chauffeurs"
L'affaire Landru,
l'affaire Vacher, plus connu sous le surnom de "tueurs de bergers" ou "Jack l'éventreur du Sud-Est
ainsi que certains des faits développés dans ce récit qui en forment le coeur , et qui nous font revisiter les grandes histoires judiciaires.
Vient aussi pèle-mèle et donnant du corp à l'histoire, la première guerre mondiale, la naissance des brigades mobiles et la vie en villégiature sur une Côte d'Azur depuis quelques années devenue française et prisée par les aristocrates et nouveaux riches nationaux et internationnaux.
Commenter  J’apprécie          113
Dans son troisième roman Valentin Musso nous livre un polar haletant dont le suspense va crescendo de rebondissement en rebondissement.
Le commissaire arrivera-t-il à arrêter "l'ogre" dont la liste des victimes s'allonge avec le temps qui cours, ce qui l'a incité a demander l'aide de son ami psychiatre ?
Un livre qui plaira aux adeptes du genre.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (956) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2875 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}