Citations sur Par-delà les ténèbres blanches : Enquète historique (11)
Wat is verby, verby ... Ce qui est passé, est passé.
Pour les Sud-Africains, Chaka représente toujours celui qui a forgé l'âme de la résistance à l'invasion étrangère. Mythe ou réalité, il est même devenu, à tort ou à raison, le symbole de la grandeur, voire d'une certaine fierté des peuples noirs. Pourtant le souverain zoulou n'était pas que ce héros, bâtisseur de nation et révolutionnaire social. Il était aussi l'homme ordinaire poussé à ses extrêmes qui a révélé tout ce qu'il avait de bestialité inspirée et de démesure. S'il fut incontestablement un génie militaire visionnaire et un grand rassembleur, l'homme n'en demeurait pas moins, quels qu'aient été ses objectifs, un impitoyable cavalier nègre de l'apocalypse.
Le nouvel hymne national, Nkosi Sikelel'i Afrika, traduit dans les onze langues officielles du pays dit : De nouveau, à l'histoire blanche, l'histoire noire ne se substitue pas, elle s'y ajoute.
Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique, dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. Nelson Mandela
En Afrique du Sud l'infériorité des Noirs était systématiquement théorisée par les colons. Ils prétendaient que les Bantous occupaient les derniers degrés de l'échelle évolutive des peuples.
Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. Nelson Mandela
Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l'étroitesse d'esprit. Nelson Mandela
Le darwinisme social offrit ainsi à la puissance victorienne un fondement prétendument scientifique, qui légitimait le racisme et la discrimination.
Ce système généralisé de l'apartheid, ses horreurs carcérales et ses lois niaient tout simplement le principe même sur lequel s'ouvre la Déclaration universelle des droits de l'homme. Mais le pouvoir blanc de ce pays n'en avait cure. Pour les plus extrémistes des Afrikaners, le Noir était l'«autre». [...] Par leur manière d'être, leur mode de vie et leurs croyances religieuses d'un autre temps, ces Afrikaners refusaient de comprendre que l'unité du genre humain est un fait et pas seulement un droit. Leurs compatriotes des autres ethnies avaient beau partager le même univers qu'eux, voire la même religion, et cela depuis des générations, ils se voyaient toujours ramenés à une identité réduite à la couleur de la peau et à une civilisation méprisée parce que différente. Comme si une distinction ou une différence était forcément discriminatoire. En fait ce qui entretenait l'obsession du pouvoir des ces Afrikaners et faisait le ciment de leur racisme était invariablement la peur de la différence. Comme la différence engendre elle-même la peur et l'agressivité, celles-ci se renforcent mutuellement dans une spirale infernale. Leur attitude était l'antithèse même de la cohabitation et du dialogue qui auraient pu conduire leur pays sur la voie d'une vie commune, basée sur ces valeurs universelles qui structurent toute société moderne.
«Je regarde les peuples et ils tremblent. Voilà pourquoi je ressemble à ce grand nuage où gronde le tonnerre. Alors mon peuple qui me ressemble et s'identifie à moi s'appellera Zoulou, c'est à dire les fils du ciel.» C'est par ces phrases que Chaka proclama officiellement, en novembre 1820, la naissance de la nation zouloue.