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Critique de Ambages


« Loujine avait maintenant recouvré toute sa lucidité et sa pensée, débarrassée de tout élément impur, s'organisait rigoureusement ; les échecs couvraient pour lui le champ du réel, tout le reste n'était que rêve – un rêve délicieux où flottait, immatérielle et évanescente comme une nuée d'or traversée de lune, l'image d'une charmante jeune fille au regard clair et aux bras nus. »

Voilà des personnages que je ne vais pas oublier. Je n'avais jamais rencontré un homme comme Loujine, ni une femme comme Mme Loujine. J'admire le talent de Vladimir Nabokov. Découvert avec Feu pâle, je ne m'attendais pas à une histoire aussi dure et sensible. Un livre qui parle plus d'un petit garçon qui n'a que les échecs, que des échecs.

« il prit conscience des abîmes affreux où le plongeaient les échecs, jeta, malgré lui, un nouveau regard sur l'échiquier – et sa pensée s'alourdit sous le poids d'une fatigue qu'elle ne connaissait pas. » 

Dire que Loujine a eu des réussites dans sa vie ? Non ou très peu car il cherchait une défense, la défense Loujine pour survivre. Une vie qu'il transpose comme sur un jeu d'échecs, avec les signes annonciateurs d'un mat par des coups venus du passé. La construction du roman est terriblement intelligente et la plume me plait car elle fait ressortir les caractère de Loujine tant par ses pensées, ses mots (rares) et sa physionomie. Un très beau roman.

« Depuis que ce monde, où tant de choses n'étaient pas intelligibles, s'étaient évanoui comme un mirage et qu'il n'avait plus à en tenir compte, les rayons de sa conscience, jusqu'alors éparpillés sans force, avaient, en se concentrant, retrouvé toute leur acuité. Comme cette vie réelle, celle des échecs, était belle, claire et fertile en aventures ! »
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