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Critique de Charybde2


Superbe imbroglio policier contemporain autour de l'achèvement de l'Enéide et de la mort de Virgile.

Publié en 1997, le septième roman d'Alain Nadaud garde un petit air familier pour les lecteurs de son admirable "Archéologie du zéro" (1984). Loin des fouilles égyptiennes et de l'histoire de la secte des adorateurs du chiffre-néant, c'est d'Enée, de Virgile et d'Octave Auguste qu'il est ici brillamment question.

Un journaliste contemporain est chargé, quelque peu en urgence, de rendre compte du mystérieux incendie criminel d'un petit musée archéologique tunisien, disparu ainsi avant même son ouverture. En quelques jours, il se retrouve plongé dans le tourbillon des rivalités, des rancoeurs, voire des haines, entre une jeune archéologue de terrain, un historien muséographe de grand renom, et un attaché culturel latiniste émérite, qui finira par mourir bien mystérieusement quelques semaines plus tard, quasiment sous les yeux du journaliste...

Le véritable enjeu ne se situe toutefois pas dans les mesquineries bien contemporaines des cercles de la recherche en Antiquité, mais bien, à travers la mise à jour d'une correspondance oubliée entre les deux "éditeurs" de l'Enéide de Virgile, d'accéder, peut-être, à la vérité sur la mort tragique de Virgile, sur les impacts attachés à son Enéide, et sur le sombre rôle potentiel de l'empereur Auguste, il y a plus de 2 000 ans.

Présenté avec brio sous forme d' "organisation du matériau" rassemblé par le journaliste, au fil de la brochure descriptive des 8 vitrines consacrées à l'Enéide dans le musée avorté, des 8 cassettes d'entretiens avec l'attaché culturel et des 8 lettres échangées entre Varius et Tucca, cet étonnant roman policier constitue surtout une superbe fable, redoutable, sur le lien entre l'écrivain-poète et le pouvoir politique, aujourd'hui comme hier et avant-hier...
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