Si l'on jette un coup d'oeil à vol d'oiseau ou simplement du haut de l'observatoire municipal, au sommet de notre Mont-Royal, on se rend aisément compte de la situation exceptionnelle qu'occupe la Métropole, baignée qu'elle est par les eaux du Saint-Laurent et entourée de toutes parts par des banlieues et des campagnes où l'industrie et le commerce se développent à grand train, tout à côté des cultures intensives et des vergers à perte de vue, qui font de l'Ile de Montréal une des régions les plus riches du Canada.
Montréal, comme toutes les grandes cités, Londres, New York, Paris, éprouve le sentiment de sa force, subit les impulsions de sa croissance ; il déborde de son enceinte, il est déjà maître de maints endroits de l'Ile, qui n'ont pu échapper à l'intensité de son expansion.
Les hommes en charge, aujourd'hui, du gouvernement de la Cité de Montréal, tenus par conséquent, de lui garder son rang de Métropole du Canada, de la faire triompher de ses rivales de l'Ontario et de l'Ouest, qui ne poursuivent qu'un but, la supplanter ; ces hommes manqueront à leur premier devoir s'ils se dérobent à leur tâche. Et cette tâche, c'est de donner à Montréal, par toutes les annexions, par tous les agrandissements, le demi million d'habitants et le territoire qu'il lui faut.