Orchidéiste

L'orchidée quand on l'offre symbolise la tendresse, la confiance voir l'amour pur.
Ce sont exactement les sentiments qu'a le narrateur Sylvain pour ces orchidées.
Au fil des pages on apprend beaucoup de choses sur cette fleur noble, sur ces admirateurs qui@sont les clients de la boutique spécialisée en orchidée que tient Sylvain dans un quartier chic de Paris, sur la difficulté de vivre au dépend de la mondialisation et aussi sur la difficulté d'être commerçant.
C'est un livre qui parle aussi beaucoup de filiation, de passion et de deuil en essayant de réparer les racines.
L'écriture est fine et recherchée, j'ai beaucoup utilisé mon dictionnaire !!!

« L'orchidée est l'accessoire des privilégiés » p. 20
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Difficile pour moi d'écrire une critique, car mon impression n'a cessé de varier au fil de la lecture. Je vais essayer de la retranscrire ici.

J'ai été d'abord attirée par le titre et la 4e de couverture, car j'adore les orchidées et je trouve leur culture passionnante. La promesse du résumé avait donc de quoi séduire. Cependant, le début du livre m'a déçu; je l'ai trouvé confus, difficile à suivre, et certaines tournures de phrases me laissaient perplexe (j'y reviendrai). J'ai été tentée d'arrêter, mais j'ai voulu persister car je me suis dit, si j'arrête je n'y reviendrai pas, et ce serait dommage. Alors j'ai poursuivi, et je ne l'ai pas regretté, car la suite m'a davantage séduit, et j'ai enfin pu adhérer au récit. Ceci dit, mon enthousiasme a été refroidi par les dernières pages, que j'ai trouvées, comme les premières, un peu obscures, opaques.

La narration est par endroit très convaincante, puissante même: on a l'impression de lire une vraie biographie, de lire des histoires, de véritables anecdotes d'un patron de magasin d'orchidées. On apprend des choses, on est aussi transporté à diverses époques et dans divers milieux sociaux (l'orchidée étant surtout prisée des puissants pour qui cette fleur est un symbole de luxe et un signal de statut). En terme de style, on se régale, c'est vraiment bien écrit. Même si à ce sujet, certaines phrases et tournures m'ont parfois semblé indigestes ou juste franchement étranges, d'où mes difficultés de début de lecture. "De temps en temps, entre mes cils mouillés comme des toiles d'araignées de sous-bois, j'apercevais des aurores possibles" (p.15) en est un exemple. Ou encore, p. 34: "Je lève les yeux, c'est tout un cimetière qui s'étend devant moi, vaste comme notre capacité de fascination, notre opiniâtreté à vouloir saisir quelque chose d'aussi fragile et minuscule qu'une fleur." Voilà, j'ai eu un peu de mal avec ce type de phrase, je trouve que ça part un peu dans tous les sens, ça pourrait presque être de l'écriture automatique. Peut-être ne suis-je juste pas sensible à un style qui plaît à d'autres.

Au delà des orchidées, c'est la famille qui est la véritable colonne vertébrale du récit, la famille et le deuil impossible, celui qui est consécutif au suicide d'un parent et contre lequel on a rien pu faire. On comprend que le narrateur en est prisonnier, que cette prison est certainement éternelle et que rien ne sera assez puissant pour l'en délivrer.

Au-delà de mes réserves, mon impression de ce livre est plutôt positive, et j'espère que beaucoup le découvriront, car son succès serait mérité. J'espère aussi que l'autrice reprendra la plume, car c'est un début très prometteur.

Ce roman fut une lecture particulière. Sans mon travail, je n'y serais sans doute jamais allé je pense. Je n'arriverai pas à dire si j'ai apprécié ou non ma lecture.

Le début du roman est assez technique pour quelqu'un qui ne s'y connait pas bien horticulture comme moi. Il est question de la reproduction des orchidées, des croisements et des plantations...et au milieu de tout ça, c'est l'histoire d'un homme qui apprend le métier et reprend une boutique d'orchidées...

Après, on arrive sur un passage écrit presque comme des petites chroniques de vie (comme ce que j'ai pu lire dans les ouvrages de littérature japonaise). On rencontre les clients de la boutique et leurs histoires. J'ai beaucoup apprécié ce passage, un petit moment hors du temps.

Par contre, j'ai moins apprécié la fin et tout le passage sur le père du personnage principal. Je me suis un peu perdu dans ma lecture. J'ai terminé le roman avec une pointe de déception...

Un livre assez fascinant qui montre les limites de l'érudition, l'incroyable richesse des orchidées, plante étonnante, et l'équilibre nécessaire entre vie affective et vie de l'esprit pour être heureux. Cependant, l'auteur est rattrapé par la tentation de l'exhaustivité par endroits, et un manque de naturel qui correspond à l'artifice du titre, "l'orchidéiste". Cela nuit à la crédibilité de son histoire, et on ennuie un peu en finissant le récit, sans surprise.