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Critique de camati


Moi en double est la première BD autobiographique de Navie : elle raconte à la première personne donc l'histoire de cette jeune femme qui, partie de 59 kg, en pèse maintenant 127 pour 1,54m.
Même si elle mange beaucoup, on est tout de même amené à se demander comment elle a pu arriver à prendre 70kg, soit une prise de poids supérieure à son poids d'origine ! Qu'est-ce qui fait que l'on puisse ainsi se maltraiter ? Voire se tuer ? Car en dehors de l'aspect plastique, prendre un tel poids fait courir de gros risques à l'organisme, aux divers organes, bref met la vie de la personne concernée en danger, comme si elle se suicidait à petit feu.
Le personnage principal (de couleur noire) ne parvient pas à résister à l'emprise de son « double » (en rouge) qui la pousse à manger. Elle ne se trouve pas belle ni attirante, malgré une vie sexuelle satisfaisante et un conjoint qui l'aime.
Elle déploie des efforts importants pour perdre du poids (elle fait du sport entre autres) et cela finit par payer jusqu'au jour où elle subit une abdominoplastie qui, en plus des abominables souffrances physiques qu'elle engendre, a également pour effet de la changer sur le plan psychologique et mental. Elle n'est plus la même, cela lui coûte son couple, elle n'est pas heureuse, alors que jusque- là, elle était plutôt enjouée et cachait sa tristesse. Elle se mentait comme elle mentait aux autres.
Mais un jour, son double revient à la charge pour lui faire comprendre qu'elle (le double) n'est pas son ennemie mais qu'elle est elle-même sa propre ennemie. Une prise de conscience s'opère alors et l'écriture de cette BD sera salvatrice, même si l'histoire ne dit pas combien de poids elle a repris, peut-être parce que cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est son rapport à son poids, à son corps, à son Moi.
Le sujet est délicat à traiter, souvent tabou, que l'on soit obèse ou dans l'environnement immédiat d'un obèse. L'auteure et l'illustratrice sont parvenues à rendre ce sujet accessible à tous, à le rendre émouvant et peut-être à changer la perception que le lecteur peut avoir de ce problème.
Je ne suis pas une grande fan de BD, mais je reconnais que j'ai aimé l'angle d'attaque de ce duo de femmes. J'avais déjà un peu exploré la question, notamment avec le livre de Wally Lamb, le Chant de Dolorès. L'un et l'autre confirment l'opinion que je me suis faite : il faut beaucoup souffrir pour en arriver à se malmener de la sorte. Peut-être ce format permettra-t-il une plus large diffusion du message ?
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