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Critique de Tchippy


Tout le monde a entendu parler d'Alexandre le Grand, fils de Philippe de Macédoine et conquérant des terres d'Orient. Tout le monde a aussi entendu parler de Jules César, le tribun romain qui a conquis l'Europe et défait l'empire Carthaginois.
Tous deux sont morts assassinés.
Et s'ils s'étaient rencontrés ?

Ce à quoi je m'attends en ouvrant ce livre, c'est la confrontation entre le jeune Juluis Caïus Caesar et Alexandre le Grand, empereur de Macédoine. C'est un peu le mythe de Tyson contre Ali, le choc des titans qui aurait pu avoir lieu.

Je suis donc emballée par la perspective alléchante d'un duel à mort entre ambition et stratégie, entre deux mondes et deux époques si différents et si semblables à la fois. C'est dans cet état d'esprit que j'ouvre le livre pour atterrir directement dans le lit de l'épouse d'Alexandre. Lit qu'elle partage avec son amant. Cette femme, c'est Roxane, qui par dépit a décidé de jouer le rôle de la Parque au ciseau et d'abréger la vie de son mégalomane d'époux. En comptant sur l'aide de son amant, qui n'est autre que le bras droit d'Alexandre…

Ça commence fort. Et ça ne s'arrête pas : sans temps mort, l'auteur plante le décor de ce qui a été pour les historiens la fin décadente de la vie d' Alexandre le Grand. Sauf qu'un imprévu qui renverse la situation arrive quand on ne s'y attend pas, en la personne d'un médecin qui sauve le roi de l'empoisonnement. Les conséquences de cet acte déroulent un chapitre de l'histoire inconnu de nous, qui n'a pas eu lieu dans notre monde…


Le style est fluide, les personnages réalistes. Leurs motivations et ambitions diverses, leurs regrets et espérances, donnent plus de corps au roman.
Au début tout semble un peu décousu : on suit Roxane, puis Alexandre, puis Nestor le médecin, puis César, puis un soldat dont le nom est resté enfoui dans les sables de l'oubli… Un peu brouillon, donc. Puis au final ce « brouillon » se justifie, tout se recoupe, comme si on partait des différentes extrémités d'une toile d'araignée pour arriver au centre par différents chemins… Et on suit l'intrigue de différents points de vue, ce qui enrichit la perception du roman, donnant un éclairage nouveau à une histoire qui autrement aurait pu être banale.
Et même la couverture impressionne par son réalisme. J'ai du mal à imaginer qu'on aurait pu trouver une meilleure couverture pour ce roman, en rapport avec l'histoire qui y est relatée.


Un seul regret : la fin. Quitte à transformer la réalité historique, l'auteur aurait pu tricher un peu sur l'âge de Jules César pour faire en sorte qu'au moment de sa confrontation avec Alexandre le Grand, il soit un tacticien reconnu avec plusieurs victoires à son actif, et non un patricien désargenté qui essaye comme il peut de grimper les échelons de l'ascenseur social. le « choc des titans » tel que je l'imaginais n'a finalement pas eu lieu.
Dommage aussi que la personnalité De César n'ait pas été plus développée en profondeur à l'instar de celle d'Alexandre : le romain apparaît comme un bon stratège, mais pas comme le génie qu'il a été, et son ambition d'être à la tête de Rome est présentée comme pour sa gloire personnelle, alors que selon d'autres documents, tous ses actes étaient dirigés dans l'optique de faire de Rome la première et unique puissance mondiale : il agissait donc plus par patriotisme conquérant que par des mesquins objectifs personnels.


La fin m'a donc laissée un peu sur ma faim (xD) d'autant que le lecteur est mis sous pression pendant tout le roman par l'annonce de la fin du monde prochaine (scientifiquement prouvée), c'est-à-dire une bombe à retardement qui assure le suspense et ne s'avère être finalement qu'un pétard mouillé…

Cependant, le livre reste captivant, réaliste, et encore une fois très bien écrit. Les éléments d'époques sont expliqués et décrits pour que le lecteur comprenne quelles que soient ses connaissances en matière d'Antiquité.
Je le conseille donc à tous ceux qui aiment les romans historiques, d'intrigues politiques et de stratégie. Ou, tout simplement, à tous celles et ceux qui sont curieux de savoir ce que révèle cette réalité alternative à celle des livres d'histoire.

Je tiens également à remercier Babelio et les éditions de L'Atalante pour m'avoir permis de découvrir Javier Negrete, et d'avoir appris qu'on peut aussi perturber le cours de l'histoire par la force de l'imagination.

Bonne lecture ;)
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