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Citations sur Poésies complètes (79)

Laissez-le vivre ainsi sans lui faire de mal!
Laissez-le s'en aller; c'est un rêveur qui passe,
C'est une âme angélique ouverte sur l'espace,
Qui porte en elle un ciel auroral.
...
(Le Poète)
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À Georges Rodenbach


Blanc, blanc, tout blanc, ô Cygne ouvrant tes ailes pâles,
Tu prends l’essor devers l’Éden te réclamant,
Du sein des brouillards gris de ton pays flamand
Et des mortes cités, dont tu pleuras les râles.

Bruges, où vont là-bas ces veuves aux noirs châles ?
Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament !
Le long de tes canaux mélancoliquement
Les glas volent, corbeaux d’airain dans l’air sans hâles.

Et cependant l’Azur rayonne vers le Nord
Et c’est comme on dirait une lumière d’or
Ô Flandre, éblouissant tes funèbres prunelles.

Béguines qui priez aux offices du soir,
Contemplez par les yeux levés de l’Ostensoir
Le Mystique, l’Élu des aubes éternelles !

p.189
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C’est un vase d’Égypte à riche ciselure,
Où sont peints des sphinx bleus et des lions ambrés :
De profil on y voit, souple, les reins cambrés,
Une immobile Isis tordant sa chevelure.

Flambantes, des nefs d’or se glissent sans voilure
Sur une eau d’argent, plane aux tons de ciel marbrés :
C’est un vase d’Égypte à riche ciselure
Où sont peints des sphinx bleus et des lions ambrés.

Mon âme est un potiche où pleurent, dédorés,
De vieux espoirs mal peints sur sa fausse moulure ;
Aussi j’en souffre en moi comme d’une brûlure,
Mais le trépas bientôt les aura tous sabrés…

Car ma vie est un vase à pauvre ciselure.
(Potiche)
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...Vois-tu sur le coteau des années
Choir mes illusions fanées.
Toutes fanées?
...
(Tarentelle d'automne)
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Rêve de Watteau

Quand les pastours, aux soirs des crépuscules roux
Menant leurs grands boucs noirs aux râles d’or des flûtes,
Vers le hameau natal, de par delà les buttes,
S’en revenaient, le long des champs piqués de houx ;

Bohèmes écoliers, âmes vierges de luttes,
Pleines de blanc naguère et de jours sans courroux,
En rupture d’étude, aux bois jonchés de brous
Nous allions, gouailleurs, prêtant l’oreille aux chutes

Des ruisseaux, dans le val que longeait en jappant
Le petit chien berger des calmes fils de Pan
Dont le pipeau qui pleure appelle, tout au loin.

Puis, las, nous nous couchions, frissonnants jusqu’aux moelles,
Et parfois, radieux, dans nos palais de foin,
Nous déjeunions d’aurore et nous soupions d’étoiles...

p.63
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Sérénade triste

Comme des larmes d'or qui de mon coeur s'égouttent,
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.


Vous tombez au jardin de rêve où je m'en vais,
Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.

Vous tombez de l'intime arbre blanc, abattues
Ça et là, n'importe où, dans l'allée aux statues.

Couleur des jours anciens, de mes robes d'enfant,
Quand les grands vents d'automne ont sonné l'olifant.

Et vous tombez toujours, mêlant vos agonies,
Vous tombez, mariant, pâle, vos harmonies.

Vous avez chu dans l'aube au sillon des chemins;
Vous pleurez de mes yeux, vous tombez de mes mains.

Comme des larmes d'or qui de mon coeur s'égouttent,
Dans mes vingt ans déserts vous tombez toutes, toutes.
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Là donc, oiseaux sauvages,
Contre tous les ravages,
Vous aurez vos rivages ...
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Je sens voler en moi les oiseaux du génie,
Mais j'ai tendu si mal mon piège qu'ils ont pris
Dans l'azur cérébral leurs vols blancs, bruns et gris,
Et que mon coeur brisé râle son agonie.
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Poèmes posthumes

Frère Alfus
I


Ce fut un homme chaste, humble, doux et savant
Que le vieux frère Alfus, le moine des légendes.
Il vivait à Olmutz dans un ancien couvent.

Il avait un renom de par beaucoup de landes,
Son esprit était plein d’un immense savoir
Car la Science lui fit ses insignes offrandes.

De tous bords l’on venait pour l’aimer et le voir ;
Son chef s’était blanchi sous des frimas d’idées
Mais son penser restait sur un point sans pouvoir.

Parmi les grandes paix des retraites sondées,
Dès l’aube, tout rêveur il venait là souvent
Quand les herbes chantaient sous les primes ondées.

Il écoutait la source et l’oiseau, puis le vent,
Et comme en désespoir de solver le mystère
Il retournait pensif toujours vers son couvent.

On le vit se voûter comme l’arbre au parterre.
Peu à peu dans son âme une tempête entra
Car le Doute y grondait comme un rauque cratère.

Du glaive de l’orgueil l’humble foi s’éventra
Et le vieux moine allait portant sur ses épaules
Les douleurs que l’enfer sans doute y concentra

Parfois il se disait marchant sous les hauts saules,
L’index contre la tempe et le missel au bras,
Dieu peut-être est chimère ainsi que vains nos rôles.

À quoi nous servirait ainsi jusqu’au trépas
De cambrer nos désirs sous les cilices chastes
Et vivre en pleine mort pour un ciel qui n’est pas ?

Son cœur confabulait avec des voix néfastes,
Le ciel, l’arbre, l’oiseau, la terre étaient joyeux
Et le Moine était triste au fond de ces bois vastes.

p.215-216-217
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Soir d'hiver

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai!

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...
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