Je suis estomaquée par tant de malveillance de la part d’un être avec qui je n’ai pas échangé et à qui je n’ai pu causer aucun tort, hormis celui d’exister. Internet, meilleur allié des libertés et du savoir, porte ouverte à mille dérives et harcèlements moraux. Ce qu’écrit cet homme est diffamatoire, infondé, voilà, j’en frissonne car une rumeur aujourd’hui se répand plus vite et salement qu’une épidémie. Quarantaine pour celui qui en est le centre.
Ce sont les gens qui ne crachent pas qui sont recouverts de dégueulis à la fin. Les gentils, les discrets, ceux qui restent dans les clous et qui veillent à "bien faire" et bien se comporter, style papa, on leur écrase la gueule. Les divas, les condescendants et les tapageurs, ceux qui vocifèrent et savent magouiller, on les respecte. Je veux qu'on me respecte.
Qui n'aime pas séduire ? Lire dans les prunelles face à soi que l'on compte, que l'on plaît, que l'on vaut, qu'on peut respirer le sel de l'existence et le mériter, n'est-ce pas délicieux ?
L'enveloppe charnelle, un véhicule dont il faut prendre soin, un costume à bichonner, une façade à ravaler.
Un enfant a besoin d’un amour exprimé avec les bras, des mots, une berceuse ; et pas d’une tendresse de carte postale.
Je refuse les demandes en mariage, nombreuses ; me produire à moitié dévêtue, avec plumes et paillettes, maquillage outrancier, m'attire des moues offusquées, voire des ennemis, et ça m'amuse. Seigneur, que c'est bon de choquer les petits-bourgeois et d'afficher la latitude de s'en foutre ! L'opinion des autres m'indiffère. J'ai toujours eu cette conscience qu'il faut jouir, là, sous peine de mourir vite vieux et ennuyeux. Scandale ou cercueil, j'ai fait mon choix.
Si en revêtant un masque, on en disait plus sur soi parce que, enfin, on se sent libre ? Protégé par une fiction ?
« Il est en nous des moments d’excès : ces moments mettent en jeu le fondement sur lequel notre vie repose ; il est inévitable pour nous de parvenir à l’excès dans lequel nous avons la force de mettre en jeu ce qui nous fonde. C’est bien au contraire en niant de tels moments que nous méconnaîtrions ce que nous sommes. »George Bataille.
Mais la nudité est jugée, à travers les âges et quel que soit le degré de tolérance de mise, comme une forme de primarité impudique. Parce que la nudité, c'est le sexe. La nudité n'est pas la norme. Tantôt elle choque, tantôt elle séduit : elle n'est pas et ne sera jamais banale.
Je suppose qu'un parent, quelle que soit sa philosophie existentielle, privilégiera pour son rejeton l'ennui du confort aux risques de l'aventure...