AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 23 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Gesuino Nemus est un pseudonyme. Nemus en sarde, cela signifie "personne". Dans ce premier roman d'un auteur venu à l'écriture sur le tard, le personnage principal s'appelle également Gesuino Nemus. C'est un gamin la plupart du temps, mais certains passage du roman montrent au lecteur Gesuino Nemus en clinique psychiatrique, la cinquantaine bien frappée... comme l'auteur du roman... J'espère que vous suivez... Ajoutons que le petit Gesuino Nemus du roman écrit des "livres"... et on aura compris que la réalité et la fiction s'entrechoquent pour la plus grande mystification du lecteur.

Gesuino et Matteo sont deux enfants de choeur. Ils aident Don Cossu, le curé. Matteo est surdoué. Gesuino est plutôt attardé. Il parle à peine. Il connaît cependant tous les bois des environs. Il sait débusquer un sanglier. Trouver des champignons. Et bien des choses encore avec des herbes, plus ou moins légales.

Les "livres" de Gesuino consistent en une seule page le plus souvent. le tout écrit en sarde. Il y révèle ce qu'il sait... Et ce qu'il sait, Don Cossu s'empresse de le faire disparaître. Car cela relèverait presque du secret de la confession. le père de Matteo est un malfrat en cavale. Enfin, en cavale "à la sarde"... c-à-d que tout le monde ou presque sait où il est à tout moment. Sauf les carabinieri, et encore! D'ailleurs, les seuls étrangers dans le village, ce sont les carabinieri. Car on ne va jamais remplir le poste de gendarmerie avec des locaux. On prend un Milanais, ou un du Nord en tout cas.

Mais un jour, le père de Matteo est retrouvé, mort. La mère de Matteo se suicide et c'est l'omerta qui s'installe. Qui? Comment? Et qui a vu quoi? Qui sait quoi? Tout le monde va se regarder et se jauger "à la sarde".

Jouissif mais complexe, voilà un roman policier qui ne dit pas vraiment son nom. Lecture pas évidente du tout. Mais très intéressante. On pase d'un narrateur à un autre. de Gesuino jeune à Don Cossu, puis d'un narrateur omniscient à Gesuino adulte, pour revenir sur Carlo, un journaliste touristique qui vient couvrir les beautés des paysages sardes...

Ce roman est aussi un sacré plaidoyer pour la Sardaigne. Entre le vin, le peccorino, les plats typiques et l'âme sarde... quel ravissement.

Perturbant et fascinant à la fois.
Commenter  J’apprécie          80


Est-ce un roman policier?

Certes, il y a d'abord un disparu, une femme qui attente à ses jours, un autre disparu, un enfant….Nous suivrons l'enquête que mènent les autorités. Les autorités? le Maréchal, un gendarme piémontais dans un village de la campagne sarde est un parfait étranger, il ne parle pas la même langue, se heurte à l'omerta et se trouve plus souvent moqué que de raison.

Une chronique villageoise?

Le petit village est presque coupé du monde à l'heure où l'homme pose son pied sur la lune. Ses habitants vivent dans la misère :


A Telévras, le médecin est vétérinaire, et le curé Don Cossu sont les notables avec l'instituteur, un propriétaire terrien, le chauffeur de l'autocar….En dehors de la mortalité non élucidée, les évènements les plus notables sont les parties de chasse au sanglier et les soirées à boire le vin local : le cannonau ou d'alcool loccal plus fort le fildeferru.

Le sanglier est une prière. Avec les chiens c'est un rosaire. Sans chiens, un Te Deum. Sans chiens, de nuit et
illégalement, c'est l'Hosanna. C'était, à peu de chose près, l'incipit du texte contenu dans le cahier noir à liseré rouge, qu'il avait provisoirement intitulé Théologie du sanglier (selon Cossu don Egisto). Une oeuvre unique, écrite sous forme de journal intime qui, en d'autres temps, eût été vouée au bûcher.



Ce sont donc les écrits de Don Cossu qui ont donné le titre au livre. Don Cossu est un jésuite lettré, humaniste qui essaie de donner une bonne éducation à Matteo, le fils d'un bandit, et véritable prodige, et Gesuino, incapable de s'exprimer à l'oral qui a une vocation d'écrivain.


J'ai beaucoup ri et j'ai apprécié la couleur locale alors que j'ai lu ce livre en Sardaigne. Les nombreuses phrases en sarde ajoutent encore à la saveur du livre. La construction un peu compliquée avec des sauts dans le temps m'a un peu perturbée, mais pas plus que cela!

Une lecture très dépaysante!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          61
« La théologie du sanglier » de Gesuino Némus . En juillet 1969 pendant que l'homme pose le pied sur la Lune , on découvre des cadavres à Télévras au Sud de la Sardaigne . Les carabiniers mènent l'enquête en vain , seul Don Cossu sorte de Don Camillo sarde ,et deux enfants Matteo dont les parents sont les victimes et Gesuino ,fils de personne, sont à même de résoudre l'énigme . Un roman sidérant , qui plonge le lecteur dans les arcanes d'une société à la fois fruste et raffinée , où l'étranger qui y débarque est d'une certaine façon sur la Lune aussi. le livre est aussi remarquable par son humour corrosif et l'étrange poésie portée par une langue et une culture fascinantes.
Commenter  J’apprécie          60
Voilà un ouvrage qui vous transporte dans une narration aussi déconstruite qu'intelligemment structurée, avec un jeu sur la langue qui offre des logorrhées exceptionnelles ! Chapeau bas à la traduction, soit dit en passant. Avec ce roman, vous plongez dans un univers aussi festif qu'ambigüe, tout en vous offrant une intrigue de roman policier malgré tout, un vrai tour de force ! Cela m'a rappelé que j'avais un compte Babelio, alors hop, une petite critique pour remettre en avant un ouvrage qui le mérite. Grouik !
Commenter  J’apprécie          40
Un merveilleux roman anthropologique, où tout tourne autour de la disparition d'un enfant. Ce n'est pas seulement un roman polar, mais un vrai roman qui parle de la Sardaigne d'une manière merveilleuse. J'ai eu la chance de pouvoir le lire également en italien il y a 3 ans et j'ai apprécié la traduction magnifique de M. Pozzoli.
Commenter  J’apprécie          40
Magnifique voyage en Sardaigne, on y mange beaucoup et picole aussi pas mal chez le curé (très) haut en couleur de ce petit village.
J'ai adoré les personnages hyper attachants, le roman pour moi est constitué de deux parties. La première est d'emblée intéressante même si il faut un petit temps d'adaptation au style, la seconde est superbe et émouvante.
Commenter  J’apprécie          40
Tombée par hasard sur ce livre, attirée par le titre et la couverture dans sa livrée de la collection "Actes noirs", j'en ressors conquise par le style et la chaleur de cet écrivain mystérieux, d'autant plus qu'il se place lui-même en tant que narrateur, sans doute pour nous faire douter, entre réalité et fiction.
Auteur à suivre, j'attends les prochaines traductions de deux romans déjà parus en italien.
Commenter  J’apprécie          21
Ce n'est pas souvent que cela m'arrive, mais je me suis ennuyé et au bout. d'un moment, j'ai considéré que le jeu n'en valait pas la chandelle, et que ma pile à lire était trop importante pour gaspiller du temps avec ce livre.

Il est peut-être très bien, j'ai du en lire plus d'une centaine de pages, mais sans jamais arriver à vraiment entrer dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Gesuino Némus (1) Voir plus

Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}