je compris enfin comment notre révolution, d’avant-garde du changement politique, s’était transformée en arrière-garde accaparant le pouvoir. De ce point de vue-là, nous n’étions pas les seuls. Les Français et les Américains n’avaient-ils pas fait exactement la même chose ? Jadis révolutionnaires, ils s’étaient mués en impérialistes, avaient colonisé et occupé notre petit pays rebelle, et, au prétexte de nous sauver, nous avaient volé notre liberté
Vivre, c'était être hanté par l'inexorabilité de sa propre déchéance, et être mort, c'était être hanté par le souvenir d'avoir vécu.
D'habitude, les chansons des Temptations, de Janis Joplin et de Marvin Gaye rendaient le pire supportable et le meilleur merveilleux.
Ainsi donc, après nous être passé le corps au savon de la tristesse, nous nous rincions avec des flots d'espoir.
J’avais à peine l’occasion de dormir, car un agent dormant est presque toujours victime d’insomnie. Peut-être James Bond arrivait-il à dormir tranquillement sur ce lit de clous qu’est la vie d’espion – pas moi. Ironie du sort, c’était ma tâche la plus « espionne » qui finissait toujours par me faire dormir : le décodage des messages de Man et le codage des miens à l’encre invisible.
Ce qui est bien avec la défaite, c'est qu'elle t'empêche de faire une nouvelle guerre, au moins pendant un temps
Prenez un boudoir, me dit-elle en me les mettant sous les yeux. Je connaissais ces biscuits, de la même marque que celle qui fabriquait les petits écoliers de mon enfance. Les Français n'avaient décidément pas leur pareil pour inventer des plaisirs coupables.
J'avais devant moi plusieurs spécimens représentatifs de la créature la plus dangereuse de tous les temps: le blanc en costume-cravate.
Mais, une fois la bouteille vidée, dans la nuit, il ne me restait rien d’autre que moi et mes pensées, ces taxis louches qui m’emmenaient là où je ne voulais pas aller.
A dormant agent suffering of insomnia.