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Citations sur Fragments et aphorismes (34)

Nos pensées sont les ombres de nos sentiments, - toujours plus obscures, plus vides, plus simples que ceux-ci.
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Qui lutte avec des monstres doit veiller à ne pas devenir un monstre lui-même. Et si tu regardes longuement l'abîme, l'abîme finit par regarder en toi.
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Un moyen capital de se rendre la vie plus légère est d'en idéaliser les événements ; mais il faut se faire d'après la peinture une idée claire de ce que c'est qu'idéaliiser....
Tout homme donc qui veut idéaliser sa vie ne doit pas vouloir la regarder trop précisément et doit toujours reculer son oeil à une certaine distance.
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Lorsque l'on est mal compris en bloc, il est impossible de supprimer complètement un malentendu de détail. Il faut se rendre compte de cela pour ne pas user inutilement sa force à se défendre.
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Victoire et raison. Malheureusement, dans les guerres esthétiques que provoquent les artistes par leurs œuvres et leurs discours destinés 'à les soutenir, c'est aussi en définitive la force qui décide, et non pas la raison. Tout le monde admet maintenant comme un fait historique que Gluck avait raison dans sa lutte contre Puccini; en tout cas, il a remporté la victoire; la force était de son côté.
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La presse. - Si l'on considère qu'aujourd'hui encore tous les grands événements publics se glissent secrètement et comme voilés sur la scène du monde, qu'ils sont cachés par des faits insignifiants, à côté desquels ils paraissent petits, que leurs effets profonds, leurs contrecoups ne se manifestent que longtemps après qu'ils se sont produits, - quelle importance peut-on alors accorder à la presse, telle qu'elle existe aujourd'hui, avec sa quotidienne dépense de poumons pour hurler, assourdir, exciter et effrayer ? - la presse est-elle autre chose qu'une fausse alerte permanente qui détourne les oreilles et les sens dans une fausse direction ?
OS, n° 321
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La foi en la vérité commence avec le doute au sujet de toutes les "vérités" en quoi l'on a cru jusqu'à présent.
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En amis de la musique. Pour finir, nous sommes et resterons amis de la musique, comme nous restons amis du clair de lune. Ni l'un ni l'autre ne veulent évincer le soleil, ils veulent seulement, aussi bien qu'ils peuvent, éclairer nos nuits. Mais il nous sera néanmoins permis, n'est-ce pas ? de plaisanter et de rire à leur propos ? Un peu tout au moins ? Et de temps en temps ? A propos de l'homme dans la lune ! Et de la femme dans la musique !
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Sentimentalité dans la musique. Malgré tout le goût que l'on pourra avoir pour la musique sérieuse et riche, on n'en sera peut-être, à certaines heures, que davantage subjugué, envoûté et presque fondu en extase par son contraire, je veux dire par ces mélismes d'opéra italiens les plus simples qui soient et qui, en dépit de leur uniformité rythmique et de leur puérilité harmonique,semblent parfois chanter à nos oreilles comme l'âme même de la musique. Accordez-le ou non, pharisiens du bon goût, c'estainsi, et mon propos est ici de donner à débrouiller cette énigme et de tourner moi-même un peu autour pour essayer de deviner. Quand nous étions encore enfants, nous avons pour la première fois goûté au miel vierge de bien des choses; jamais plus le miel ne fut aussi bon qu'alors, où il nous conviait aux séductions de la vie, de la plus longue vie, sous la forme du premier printemps, des premières neurs', des premiers papillons, de la première amitié. C'est l'époque peut-être vers la neuvième année de notre âge où nous entendîmes la première musique, et ce fut celle que nous comprîmes d'abord, la plus simple et la plus enfantine, donc, et qui n'était guère plus qu'une continuation du chant de la nourrice, de l'air du ménétrier. (Il faut en effet être préparé et exercé pour recevoir même les plus minimes " révélations " de l'art: il n'y a absolument pas d'effet " immédiat " de l'art, malgré les contes bleus des philosophes àce sujet.) C'est à ces premiers ravissements musicaux, les plus intenses de notre vie, que se relie notre émotion à l'audition de ces mélismes italiens; le bonheur de l'enfant et la perte de l'enfance, le sentiment que ce qui est aboli sans retour est notre bien le plus précieux, tout cela fait alors vibrer les cordes de notre âme, avec une force dont n'est pas capable à elle seule la présence la plus grave et la plus riche de l'art. Ce mélange de plaisir esthétique et de peine morale, que l'on a maintenant l'habitude d'appe ler " sentimentalité",. un peu trop dédaigneusement, il me semble (c'est l'état d'âme de Faust à la fin de la première scène), cette "sentimentalité" des auditeurs sert la musique italienne, que les gourmets expérimentés de l'art, les purs " esthètes ", se plaisent d'habitude à ignorer. Au demeurant, presque toute musique ne commence à exercer un charme magique qu'à partirdu moment où nous l'entendonsparler la langue de notre propre passé; et c'est ainsi. que toute musique ancienne semble au profane gagner sans cesse en qualité, et celle qui vient de naître n'avoir que peu de prix; car elle n'éveille pas encore la " sentimentalité" qui est, comme nous l'avons dit, l'élément essentiel du bonheur de la musique pour quiconque n'est pas capable de prendre plaisir à cet art en pur esthète.
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ù la musique est chez elle. La musique n'exerce toute sa grande puissance que parmi des gens auxquels il est impossible ou interdit de discuter. Au premier rang de ses promoteurs se trouvent ainsi les princes, qui veulent qu'on ne critique guère, que même on ne pense pas beaucoup autour d'eux; puis les sociétés qui, sous quelque pression (princière ou religieuse), doivent s'habituer au silence, mais n'en recherchent que, des enchantements plus forts contre l'ennui du sentiment (d'ordinaire, la passion éternelle et l'éternelle musique); troisièmement, des peuples entiers chez lesquels il n'existe pas de " société ", mais d'autant plus d'individus portés à la solitude, aux pensées crépusculaires et à la vénération de tout l'ineffable: Ce sont les âmes proprement musicales. Les Grecs, peuple loquace et querelleur, n'ont pour cette raison toléré la musique qu'à titre d'assaisonnement des arts sur lesquels on peut réellement discuter et disputer, alors que sur la musique on peut à peine penser honnêtement. Les pythagoriciens, ces Grecs exceptionnels sur bien des points, étaient aussi, à ce qu'on rapporte, de grands musiciens: ceux-là mêmes qui inventèrent le silence de cinq ans, mais non la dialectique.
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