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Critique de jcjc352


Un livre « new weird », livre à la croisée du policier, de la SF et fantasie : SF pour le cadre, ville sous dôme et le thème du temps fragmenté, de fantasie pour certains personnages ,vif argent tueur invisible, lieux et de policier pour l'intrigue classique.
Une énigme policière migraineuse menée lymphatiquement par un privé de style Marlowe alcoolisé, fripé, angoissé et bagarreur grand amateur de sparadrap dans une ville futuriste .
Cette ville sous dôme a pour particularité d'être coupée en deux hémisphères.
Soliade perpétuellement éclairée par une lumière artificielle et hyperactive dans laquelle les saisons et les successions du nuit et du jour ont été supprimées. le temps a été de facto aboli. Libérée du temps Soliade permet à chaque individu d'avoir son temps particulier, une chronologie personnelle et d'y vivre à son rythme. Seul persiste l'horloge biologique interne de chacun qui doit rester en symbiose avec les temps extérieurs sous peine de perte chronique de notion du temps voire plus de perturbations psychologiques létales.
Soliade est « the city that never sleeps » appellation datée déjà mais aussi Les Champs Élysées anciens
Elle est rythmée par des milliers de TIC-TAC d'horloges, montres et réveils
Noctura ténébreuse dont la voute céleste est composée d'ampoule grillées un véritable tartare région de purgatoire où on ne voit pas grand-chose.
Un entre-deux le crépuscule: la zone grise crépusculaire une sorte de no man's land, l'interface : l'Erèbe ? Et le plein-noir là en revanche j'ai décroché
Cette ville n'est pas sans rappeler Besźel et Ul Qoma de « the city & the city » (excellent) de Miéville deux villes qui coexistent dans le même temps et sur le même lieux alors que Soliade et Noctura sont un seul et même lieu mais vécu dans des temps fragmentés avec pour chacun un univers/temps particulier (compris?)
Le thème rappelle aussi « le club des policiers Yiddish » (excellent aussi) Une histoire d'anticipation comme celle du livre ou se déroule une intrigue policière
Qu'avons-nous lu ?
Coté SF (anticipation est plus juste):
Ville sous dôme éclairée en permanence dans la lumière poussiéreuse et ville sous dôme dans le noir sans ampoules Rien de nouveau en SF le nombre d'ampoules ni change rien
La drogue orange ….ça change des éléphants roses … ou bleus! Rien de nouveau la DMT d'aujourd'hui n'a rien à lui envier
Un concept le temps aboli, fragmenté à sa guise par chaque utilisateur à chacun son fuseau horaire et seulement une horloge interne pour soi : Ah voilà une chose qui est très intéressante mais bien qu'assez précisément décrit , ce n'est pas facile à comprendre, ce thème a été parasité par une utilisation excessive et incessante du « tictac » des horloges et autres machines à temps
- Me vint alors à l'esprit celui du capitaine Crochet TIC TAC Crochet ,Crochet TIC TAC …Croche, crocheti, crocheti, crocheta, croche, Accroche Crochet!
Et je voyais le crocodile goguenard se lécher la lippe cassant ainsi l'angoisse dans laquelle m'avait plongé le récit. Bref.
… Thème parasité aussi par l' incessant et frénétique besoin de mise à l'heure du héros. Quelques pages plus loin le lapin blanc de Carroll m'apparaissait consultant son réveil , tressautant en tenant son haut de forme « je suis en retard...je suis en retard... » Bref.
TIC TAC ...TIC TAC Crochet TIC TAC ...Lapin blanc Ah le bad trip et pourtant on n'a pas fumer de la beuh ça doit venir du livre!
Un coté polar noir assez convenu et même plutôt ringard
Privé qui se rince dès proto-minet au whisky ce n' est pas nouveau Marlowe le faisait il y a quatre-vingts ans et Dave Robicheau aussi et d'autres donc…Et là aussi toujours le même carburant. Pas de Spirytus Rektyfikowany à 96% ou d'Absinthe 45- 90% dite « la fée verte »(avec la drogue orange Ah le flash !) non et non que du whisky. le bolloss mais bon avec un Anglais!
L'intrigue une lolita richissime en fugue à la recherche de son supposé père géniteur Rien de nouveau sous l'ampoule de Soliade! On ne sait pas trop ce qu'on cherche mais on trouve ce qu'on n'a pas cherché Bon d'accord c'est comme pour Agatha Christie. Là ça baigne
Policiers lourdingues et corrompus (pléonasme) nervis musculeux, poursuites automobile! Que du suranné
Un assassin appelé vif argent qui tue plus vite que son ombre et qui surfe dans le temps (vous voyez)ici c'est assez novateur.
Scène insoutenable et inoubliable du privé attaché évanoui sur une chaise qu'on réveille avec un seau d'eau et avec paires de claques par un musculeux (oh là là c'est osé! du jamais vu !)
Coté fantastique voire fantasie voire onirisme amphétaminé:
Un peu de « légende » (Matheson) pour les monstres nocturnes, un chouïa de « Potter » avec des Voldemort qui secrètent de la brume, un zeste de poltergeist, du rite satanique (on aurait aimé voir surgir un Anthony Hopkins halluciné)
Un Bad trip orangé et court ( avec cette histoire de chronologies décalées sait-on jamais) mais carabiné pour le cauchemar
Donc un livre d'halluciné pour lecteur n'ayant pas le sens de l'orientation et n'ayant aucune notion du temps. Ce n'est pas notre cas !
Il est possible qu'avec les ans un lecteur perde ses facultés à s'émerveiller et se détourne de genres littéraires ici anticipation et en général new weird autrefois appréciés mais quand le fond n'est pas bon la forme emberlificotée n'arrange rien et le livre ne devient pas meilleur
C'est le cas pour ce livre Nous n'avons pas tellement aimé car il n'y pas grand-chose à se mettre sous la dent mis à part cette notion de temps fragmenté qui est un axe du livre mais aurait dû être le seul Axe autour duquel tourne tout le reste. Il n'a pas été assez exploité et a été noyé par d'autres préoccupations de l'auteur qui a voulu trop en faire
Trop de genres mélangé par Jeff Noon : SF, policier, sociétal (peu) , fantastique et fantasie (deux genres distincts), onirisme et le mélange a été un peu trop homogène
Trop de stéréotypes et une écriture conventionnelle qui véhicule des comportements archaïques dans un monde futuriste qui devrait posséder des codes nouveaux capable de nous interpeller et nous surprendre.
Ce manque d' imagination est venu plomber cette narration et ce n'est pas la police ( caractères spéciaux de Laure Afchain de l'éditeur « La volte » nous dit-on) du livre et sa conclusion un peu plus heureuse (on met tout dans le bouquet final ) qui va y changer quoi que ce soit
Même la première de couverture représente une ampoule à incandescence véritable has been technique une diode électroluminescente organique aurait été plus appropriée. le fond noir et la police colorée et non alignée, par contre, du plat verso sont de bon ton
Voilà tout ! un livre a peaufiner et à remettre sur le métier En attendant peut-être que « Vurt » sera mieux
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