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Critique de Trollibi


A l'heure où la canicule étouffe le Canada sous des températures allant jusqu'à 50°… A l'heure où des mini tornades et des pluies torrentielles ont surpris la Belgique… A l'heure où des fuites laissent présager que le prochain rapport du GIEC ne sera plus seulement alarmiste mais qu'il  osera dire sans détour que notre futur sera cataclysmique…

J'ai lu « Impact » d'Olivier Norek.

Une lecture de circonstances me direz-vous…Oui, et une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente, moi qui suis pourtant bien au fait de tout ce qui touche le climat et qui ai compris depuis bien longtemps l'imbécilité de notre société qui continue à grignoter les ressources terrestres et à hypothéquer l'avenir de nos enfants et des générations futures. Je m'égare ? Pas tout à fait…

Dans son roman, qui N'est PAS un polar (même s'il y a des flics dans l'histoire..), Olivier Norek met le doigt sur un cas de conscience : quand alerter ne suffit plus, quand la désobéissance civile pacifiste ne suffit plus, quand espérer que peut-être les choses finiront par changer ne suffit plus, quand la prise de conscience est trop brutale, peut-on basculer dans la  violence et le terrorisme pour réveiller les foules et provoquer le changement ? En gros, « la violence ne résout rien, mais réellement, la violence, elle vient d'où ? Est-ce que c'est mal si on élimine une personne quand on sait qu'elle aurait fait plus de mal encore si elle était restée en vie ? » (p.155) Voilà le dilemme face auquel se retrouvent les protagonistes de ce roman, le jour où Virgil Solal enlève le PDG de Total et où il lance par cet enlèvement un mouvement de désobéissance civile à travers l'Europe et le monde.

« Impact », ce n'est pas une dystopie, ni de la science fiction : c'est maintenant que ça se passe ! Sous couvert d'une fiction qui n'en est pas tout à fait une, c'est notre réalité qu'Olivier Norek étale devant nos yeux… Une réalité que nombreux de nos contemporains ne sont pas encore prêts à voir ni à accepter malheureusement. L'auteur s'est admirablement documenté et il ose prendre position. A travers la révolte de Virgil Solal, transparait sa propre révolte. En arriver à l'écoterrorisme est un pas qui semble infranchissable et pourtant le frontière pourrait vite être franchie car urgence il y a...

Sans spoiler la fin du roman, je dirai qu'elle est trop utopiste à mon goût moi qui suis actuellement dans une phase « pas d'espoir pour l'humanité ». (Je vais d'ailleurs blacklister ce livre à la maison, mon mari qui me l'a offert se changerait probablement en Virgil Solal après l'avoir lu…)

Les écrivains de fiction ne sont pas seulement là pour nous divertir, ils ont aussi un grand pouvoir : alerter leurs lecteurs des dérives de la société et de l'être humain, les faire réfléchir sur leurs propres incohérences et sur leur faculté à être source de changement, s'ils le désirent. C'est exactement ce qu'à fait Olivier Norek dans « Impact » et c'est peut-être en ce sens que ce roman plait moins aux inconditionnels de l'auteur et de ses histoires de flics : il nous met face à notre propre responsabilité à faire ou à ne pas faire bouger les choses.
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