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Critique de LesPetitesAnalyses


Tel un éléphant qui aurait une frousse bleue des souris, nos phobies sont d'étranges phénomènes qui ont le pouvoir de nous terrasser. On connaît les plus courantes comme l'agoraphobie ou la claustrophobie, elles vont jusqu'à ruiner la vie des personnes qui en sont atteintes. D'autres passent inaperçues jusqu'à ce qu'elles surgissent sans crier gare. Prenez, par exemple, cette personne que j'ai connue il y a fort longtemps et qui était atteinte d'ailurophobie. Il suffisait qu'elle tombe nez à nez avec l'image d'un chat pour qu'elle se mette dans un état dépassant l'entendement. Je pensais, naïvement, au début, qu'elle en rajoutait des tonnes. Que tout n'était qu'exagération pour se rendre intéressante jusqu'à ce que je comprenne qu'il s'agissait d'une réelle phobie. Elle ne pouvait pas encadrer le moindre félin. Elle, si calme dans n'importe quelle autre situation, pouvait littéralement faire une crise si elle avait le malheur de se retrouver en face d'un chat. La boule de poils avait beau se tenir à distance, rien ne pouvait la raisonner.

À contrario, l'auteur japonais Nosaka Akiyuki est l'exact opposé de cette personne. Il a d'ailleurs relaté des tranches de vie qu'il partageait avec ses matous dans un petit livre sobrement intitulé : Nosaka aime les chats.

L'écrivain japonais était habitué à vivre avec ses amis à moustaches et il faut dire qu'ils n'étaient pas deux ou trois mais plutôt six, au bas mot ! Cette compagnie occupait le quotidien de Akiyuki et, sans en avoir l'air, savait se rendre indispensable par le simple fait d'exister. Ce livre relate des épisodes de vie où se mêlent l'anodin et l'indispensable. Bien plus que des animaux de compagnie, les chats de l'auteur lui offraient des leçons de vie simples et diablement efficaces :

« Lorsqu'on a des animaux près de soi, la mort devient un événement naturel, il n'est pas besoin d'être un grand sage pour comprendre qu'il ne s'agit que de retourner d'où l'on vient. Pour peu que, durant la prime enfance, on ait vu vivre puis mourir un animal aimé, le terrain est déjà cultivé en nous pour envisager la mort en face […]

Dès qu'elles se sentent mal, les bêtes – mais je ne connais que les chiens, les chats, les petits ducs et les poissons – recherchent un coin où se dérober aux regards et attendent là, immobiles, sans manger. Quand la fin se présente, elles trépassent d'une manière aussi paisible que si elles s'endormaient. Notre colley Dada, un beau jour, à l'âge de quatorze ans, est tombé dans un état de somnolence, puis après un fort grondement, ses pattes se sont agitées deux ou trois fois, avec violence, on l'aurait cru filant à travers le désert, et il a rendu son dernier souffle. »

Même si ce livre évoque sa relation avec les chats, Nosaka Akiyuki laisse transparaître, de temps à autre, quelques événements qui ont jalonné la vie de l'auteur. Sans doute le plus structurant aura été le bombardement de la ville Kobé pendant la deuxième guerre mondiale. Il n'était alors qu'un enfant et s'en sortira, orphelin mais accompagné de sa jeune soeur. de son histoire il en tirera une nouvelle autobiographique qui deviendra un best seller, à savoir La tombe des lucioles.

Enfin, il est évident que Nosaka aime les chats s'adresse en particulier à ceux qui se passionnent pour nos amis les félins (et il faut croire qu'il y en a beaucoup au vu du nombre de vidéos de chats présentent sur Internet) mais peut-être pourra-t-il aussi séduire ceux qui veulent en savoir plus sur l'univers d'Akiyuki.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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