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3.85/5 (sur 702 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Kamakura , le 10/10/1930
Mort(e) à : Kamakura , le 10/12/2015
Biographie :

Akiyuki Nosaka est un romancier, chanteur et parolier japonais et ancien membre de la Chambre des conseillers.

Nosaka Akiyuki est orphelin de mère quasiment dès sa naissance. Son père le confie alors à une famille d'adoption, ce que Nosaka Akiyuki ne découvrira qu'après la mort (sous les bombardements américains) de ses parents adoptifs en été 1945.

A 14 ans, toutes ses certitudes effondrées, il doit survivre dans les décombres du Japon ; puis sa petite sœur meurt de malnutrition. Il fait du marché noir, vole... C'est la maison de correction, et le miracle, car comme dans une mauvaise histoire son père biologique refait son apparition, dans le rôle d'un vice-gouverneur de province !

Il peut dès lors faire des études, vivre une vie que l'on pourrait qualifier de "normale" par rapport à nos standards. Mais il abandonne rapidement ses études pour exercer toutes sortes de petits métiers (laveur de chiens...), allant même jusqu'à vendre son sang. Il finit par devenir parolier, pamphlétaire, boxeur, chanteur, scénariste, journaliste, romancier, nouvelliste, essayiste, mannequin de mode, manager d'un club de rugby... et même sénateur pour quelques mois avant de démissionner.

La célébrité est venue en 1963, avec la parution des Pornographes, qualifié par Mishima de "roman scélérat, enjoué comme un ciel de midi au-dessus d'un dépotoir".
Grotesque, tragique, comique, burlesque, mélancolie, horreur, mort, sexe, désespoir, excès, fantasmes : on trouve tout cela dans son oeuvre, volontiers provocatrice.

Patrick De Voos, traducteur de la Tombe des Lucioles, écrit dans son introduction : "un style inimitable - le traducteur a presque envie de dire intraduisible - que l'on reconnaît d'abord à son brassage de toutes sortes de voix, de langues, la plus vulgaire comme la plus classique, où se déverse par coulées enchaînées les unes aux autres le flot ininterrompu des images". Ses histoires ne sont pas linéaires, elles avancent par à-coups, reviennent brusquement en arrière, obliquent sans prévenir, brouillant la structure narrative.

"Le Tombeau des lucioles" est un film d'animation japonais de Isao Takahata du Studio Ghibli, sorti en 1988. Il est adapté de la Tombe des lucioles, nouvelle semi-autobiographique écrite en 1967 par Akiyuki Nosaka. En publiant, en 1967, La Tombe des lucioles, le jeune Nosaka Akiyuki acquiert la célébrité en se voyant décerner le plus prestigieux prix littéraire japonais : le prix Naoki.
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Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
La nuit venue, les grenouilles-taureaux coassaient dans le réservoir d’eau tout proche, et de part et d’autre du flot vigoureux qui s’en écoulait, parmi l’herbe drue, c’étaient des scintillements de lucioles juchées chacune au bout d’une feuille, il suffisait de tendre la main pour faire monter les petites lumières le long des doigts, « Regarde ! Essaie de la prendre ! », il en fit tomber une sur la paume de Setsuko, mais elle ferma si fort son poing qu’elle l’écrasa, une odeur âcre qui vous picotait les narines lui restait au creux de la main, au milieu des ténèbres lisses du mois de juin, à Nishinomiya certes, mais au pied de la montagne, où les bombardements on s’en souciait peu, comme du malheur des autres.
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Pour Toshio, l’Amérique, ce sont les hijiki d’Amérique, la neige tombée en plein été sur des ruines calcinées, les fesses musclées des soldats prises dans l’étoffe satinée de leur pantalon, la large main tendue pour un « Squeeze ! », du chewing-gum pour sept jours de ration de riz, « Hav’a good time », la photo de McArthur debout à côté de l’empereur qui ne lui arrive qu’à l’épaule .....p.115
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Mais déjà la faim n’était plus, la soif n’était plus, la tête pendait lourdement sur la poitrine, « Pouah, c’est dégueulasse», « P’têt ben qu’il est mort », « Quelle honte, laisser traîner ça dans la gare alors qu’les Américains peuvent arriver d’une minute à l’autre», ses oreilles qui seules tenaient encore à la vie pouvaient distinguer toute une variété de bruits, la nuit, quand tout retournait subitement au silence : des geta* résonnant dans le hall, le grondement du train passant au-dessus de sa tête, des pas s’élançant soudainement, la voix d’un petit gosse : « Mamaaan !», ou celle d’un homme, là tout près de lui, qui parle entre ses dents, le bruit des seaux d’eau déversés à toute volée par les employés de la gare, « Quel jour qu’c’est aujourd’hui ?», oui, quel jour ça pouvait-y bien être, combien d’temps qu’il était là ? dans une lueur de conscience il vit le sol en béton juste sous ses yeux, sans pour autant s’apercevoir qu’il gisait sur le côté dans une posture identique à celle qu’il avait quand il était assis, le corps plié en deux, les yeux obstinément fixés sur la fine couche de poussière qui, à la surface du sol, frémissait au rythme de sa faible respiration, et se demandant seulement « quel jour qu’y peut être, quel jour qu’c’est ?», Seita expira…

*Sortes de socques en bois.
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D’après ce que j’ai pu voir aux bains, la gamine est encore pucelle. – ça, y’a aucun doute là-d’ssus. – Quand on est seule au monde, qu’on a encore sa fleur, et qu’en plus on est jolie comme elle l’est… - Seize printemps, l’âge où la fleur s’éveille…
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Depuis les tendrons de douze, treize printemps, au duvet encore à peine apparent jusqu’aux vieilles routières de maison, en passant par les lisses comme des œufs et les velues comme des ourses, sans oublier les théâtreuses sur le retour et les nonnes dépravées en rupture de vœux, il avait goûté avec les unes et les autres à toute la palette des voluptés que le corps féminin peut offrir, moyennant quoi, à la longue, il s’était retrouvé avec des reins vidés, or ce jouisseur invétéré demeurait encore sur sa faim et à peine vit-il Tomi que, l’air concupiscent, il la serra contre lui, le membre déjà saillant, aux dimensions d’un avant-bras qui surprirent l’entremetteuse elle-même, puis, soulagé, se retira en laissant une vulve distendue : « eh bien, dites donc, c’est que vous me l’avez vilainement arrangée ! – Et mon cul ? N’importe comment, elle doit finir sous les pissenlits et nourrir les vers, pas vrai ? C’est égal, même une moule de trépassée, ça vous a du bon ! « lança-t-il insolemment avant de disparaître.
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A dix-neuf heures, ils se retrouvent dans le hall de l’hôtel N… ; déjà gris, Toshio s’excite, il est bien le seul : « Prenez donc les deux filles, si le cœur vous en dit ! Je vous abandonne ma part. Croyez-moi, mon vieux, c’est des Number one girl, qu’on nous amène… Du caviar ! You know… ? Des cavernes de caviar ! » Higgins ne semble pas comprendre, « Leur xxx, you know ? it’s like caviar… ! » Toshio ajoute pour être précis : « Vous voyez ?... Le ‘piège à poulpe’ ! » Cette fois, Higgins qui a pigé éclate de rire : « Ah, je croyais qu’ici on appelait ça la ‘moule’ »…
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Ces os blancs : ceux de la petite sœur de Seita, Setsuko, morte le 22 août au fond de la tranchée d'un abri antiaérien dans le quartier de Manchitani à Nishinomiya, d'une inflammation aiguë des intestins, si l'on en croit du moins la version officielle, car en réalité, percluse de tous ses membres à l'âge de quatre ans, c'était comme dans un profond sommeil qu'elle avait quitté ce monde, de la même manière que son frère en somme : dépérissement du à la nutrition.
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Les Higgings finiront bien par s'en aller, mais même partis, il y aura toujours un américain qui siégera au fond de moi, et cet américain, mon américain à moi, continuera chaque fois qu'il le peut à me trainer par le bout du nez en me faisant hurler : " Give me chemins-gum !", " Kyoû-Kyoû. ". Une allergie incurable aux Ricains.
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… à peine eut-il bondi vers l’entrée de la maison qu’il fut submergé par le fracas des bombes s’écrasant au sol puis, la première vague passée, il y eut cette illusion que le silence tout d’un coup était revenu, cependant que les B 29 n’en finissaient pas de pousser leurs mugissements oppressants.
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[...] avec un geste d'agacement l'employé agita la boîte à bonbons, qui émit un cliquetis, et quand, avec l'élan du base-balleur, il la lança en face de la gare, vers un coin obscur déjà envahi par l'herbe drue de l'été, au milieu des décombres laissés par l'incendie, le couvercle sauta sous le choc, une poudre blanche s'échappa, trois petits fragments d'os roulèrent, surprenant les vingt ou trente lucioles cachées dans les herbes, qui s'égaillèrent affolées en une nuée de scintillements avant de se calmer.
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