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Ah sacré Aldino. Il m'en a fait voir de toutes les couleurs !

C'est que l'homme est un brin spécial. Un peu maladroit, un peu égoïste, un peu direct, un peu torturé, il se démène comme il peut dans la vie avec ce qu'elle lui a donné. À la fois beaucoup et pas grand chose. Comme ces enfants qui pour certains grandissent à l'ombre et deviennent des adultes un peu perdus, tiraillés par le manque et les questions existentielles.

Aldino, le voyage avait mal commencé avec toi. J'ai eu du mal à te cerner et à comprendre combien tu étais empiété dans un fameux marasme qu'on appelle: la famille. Mais dés que tu as trouvé un peu de bonheur avec ta coccinelle rouge, je t'ai attrapé par la main et t'ai suivi dans ton envie de te libérer de tes chaînes et de ce poison que je nomme : les regrets. Regrets d'une mama qui t'aurait aimé autant que ton frère.

Le sort s'acharne sur le pauvre homme. Après s'être fait larguer par sa énième copine, il reçoit des sms d'un fantôme qui a la forme de sa mère défunte. À devenir fou.

Aldino s'accroche, pleure, injurie, mais avance comme il peut. On ne se refait pas mais on peut accueillir certaines rencontres avec sagesse et bienveillance.

Au rythme d'une vraie jukebox diversifiée, Tom Noti troque son costume mélancolique de Elles m'attendaient pour un t-shirt plus décontracté. Ballon de foot, musique, Tom Noti se veut plus léger, sans oublier son talent toujours présent pour fouiller la nature humaine dans ses ombres et ses lumières.

Un portrait d'homme sans édulcorant ni artifice. Quelqu'un qui se démène et qui frappe aux portes en espérant un peu de clémence. Ouvrez-lui la porte si Aldino vient frapper chez vous. Car tout le monde a bien besoin d'une seconde chance dans la vie.
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« 𝘈 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦𝘴, 𝘩𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴 𝘧𝘢𝘪𝘣𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘮𝘦𝘳𝘷𝘦𝘪𝘭𝘭𝘦𝘶𝘹
𝘘𝘶𝘪 𝘮𝘦𝘵𝘵𝘰𝘯𝘴 𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘨𝘳â𝘤𝘦 à 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘳𝘦𝘵𝘪𝘳𝘦𝘳 𝘥𝘶 𝘫𝘦𝘶
𝘐𝘭 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘲𝘶'𝘶𝘯𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘯 𝘱𝘰𝘴é𝘦 𝘴𝘶𝘳 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 é𝘱𝘢𝘶𝘭𝘦
𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘴𝘴𝘦 𝘷𝘦𝘳𝘴 𝘭𝘢 𝘷𝘪𝘦
𝘊𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘯 𝘵𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭é𝘨è𝘳𝘦… »

On a tous en nous quelque chose de Tom Noti

Ces fragments de vie du quotidien qu'il nous raconte avec ses mots à lui, à l'encre de ses yeux d'inspiration malicieuse et tendre à la fois, qu'on déguste comme un bon chocolat chaud un samedi soir sur la terre, assis sur le rebord du monde…

Quelle que soit la fumée, quelle que soit la musique… Parce que ce roman ne se lit pas. Il se murmure. Il se fredonne. Il se chante de chapitre en chapitre, comme une aquarelle musicale aux tonalités multiples. Sur la partition des sentiments humains qu'il construit avec justesse et décrypte à merveille, Tom Noti sait pianoter sur la gamme, nous faisant voguer des grands sourires aux larmes.

Pour Aldino, la vie débutera avec les emmerdes et Aznavour dans les oreilles, elle se parera d'espoirs et de déconvenues familiales et amoureuses, tout en traversant la France musicale au volant de sa Coccinelle orange, en fredonnant JJG, Cabrel, Lavilliers, Dalida, Souchon et tant d'autres.

Aldino n'est pas un aventurier… Il n'a pas voulu, comme son frère Primo, s'extraire du cocon familial… Ou peut-être n'y est-il pas parvenu. Peur de rien, non… Blues, oui... Aldino ne déchaîne pas les coeurs, avec son air de cocker battu… Entre ses amis, ses amours et ses emmerdes, il oscille entre gris clair et gris foncé, entre l'ombre et la lumière… On rit avec lui, on rit de lui, on voudrait tant qu'il soit un homme heureux.

Arrive alors Gabrielle, insouciante et belle, qui flotte dans son coeur comme une illusion de douceur. Et l'enfer qui devient comme un espoir.

Et puis il y a cette autre Elle.
Celle dont il ne vous parlera pas.
Celle qui lui envoie des SMS depuis l'Au-delà… Celle avec qui les chansons d'amour se sont tues il y a bien longtemps pour fait place aux silences.
Non, il ne vous parlera pas d'elle… A moins qu'au bout de ce rendez-vous, il ne découvre enfin les secrets inconnus à lire entre les lignes…

Oui, il ira à ce rendez-vous ! Et sur la bande FM de radio de la Cocc', les notes se feront alors plus blues, plus rock. Au son des guitares d'Hendrix, Orbison, van Halen, B.B. King, Santana, Rage Against The Machine, Deep Purple, Tom Noti nous emmène au vent, comme maintenus en apesanteur, pour nous livrer avec force et tendresse la débâcle des sentiments qui déchirent ces familles presqu'ordinaires.

Quarante-huit chapitres en références musicales. Toute la musique que j'aime. Et le R&B de Ben E. King pour épilogue.

« 𝘞𝘩𝘦𝘯 𝘵𝘩𝘦 𝘯𝘪𝘨𝘩𝘵 𝘩𝘢𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘦
𝘈𝘯𝘥 𝘵𝘩𝘦 𝘭𝘢𝘯𝘥 𝘪𝘴 𝘥𝘢𝘳𝘬
𝘈𝘯𝘥 𝘵𝘩𝘦 𝘮𝘰𝘰𝘯 𝘪𝘴 𝘵𝘩𝘦 𝘰𝘯𝘭𝘺 𝘭𝘪𝘨𝘩𝘵 𝘸𝘦'𝘭𝘭 𝘴𝘦𝘦… »

Et l'envie de rajouter un 49e chapitre à ce roman : 𝘓𝘦𝘴 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘹 𝘮𝘰𝘮𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘵𝘴 (𝘍. 𝘊𝘢𝘣𝘳𝘦𝘭).

Mamma Mia ! Ce roman est une rhapsodie bohémienne !

« 𝘐'𝘮 𝘫𝘶𝘴𝘵 𝘢 𝘱𝘰𝘰𝘳 𝘣𝘰𝘺, 𝘐 𝘯𝘦𝘦𝘥 𝘯𝘰 𝘴𝘺𝘮𝘱𝘢𝘵𝘩𝘺.
𝘉𝘦𝘤𝘢𝘶𝘴𝘦 𝘐'𝘮 𝘦𝘢𝘴𝘺 𝘤𝘰𝘮𝘦, 𝘦𝘢𝘴𝘺 𝘨𝘰, 𝘭𝘪𝘵𝘵𝘭𝘦 𝘩𝘪𝘨𝘩, 𝘭𝘪𝘵𝘵𝘭𝘦 𝘭𝘰𝘸
𝘈𝘯𝘺𝘸𝘢𝘺 𝘵𝘩𝘦 𝘸𝘪𝘯𝘥 𝘣𝘭𝘰𝘸𝘴, 𝘥𝘰𝘦𝘴𝘯'𝘵 𝘳𝘦𝘢𝘭𝘭𝘺 𝘮𝘢𝘵𝘵𝘦𝘳 𝘵𝘰 𝘮𝘦 »

On croyait savoir tout sur l'amour depuis toujours et voilà que, comme soufflée d'une sarbacane, Tom Noti nous envoie cette bombe humaine droit sur le coeur.
Un roman qui nous parle des relations mère-fils, de l'absence, des non-dits, des rancoeurs, de ces silences qui ne sont pas des chansons d'amour.

Entre jazz et java, entre rire et tristesse, quand la musique est bonne et que les mots bleus qui les accompagnent rendent les lecteurs heureux, on a juste envie de lui dire :

𝘠𝘰𝘶'𝘳𝘦 𝘴𝘪𝘮𝘱𝘭𝘺 𝘵𝘩𝘦 𝘣𝘦𝘴𝘵, Tom ! 😎


🎶🔸🎵🔸🎶🔸🎵


𝘕𝘰𝘴 𝘴𝘪𝘭𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘰𝘮𝘢𝘯𝘴 𝘥'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳
𝐓𝐨𝐦 𝐍𝐨𝐭𝐢
Éditions La Trace

En librairie le 09 novembre !
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Tom Noti a, une fois de plus, réussi à me séduire avec le personnage de son dernier roman à paraître le 8 novembre prochain.

Aldino n'a jamais eu de bol dans la vie, en tout cas, c'est ce qu'il nous annonce d'entrée de jeu.
Il se qualifie lui-même de mauvais frère, mauvais compagnon, ami approximatif.
Enfant déjà, il se sentait "hors-cadre", rien à faire sur la photo de famille.
Comment exister vraiment au côté d'un frère dont la perfection révèle, en contraste, ses propres déficiences ?
Il a bien essayé de faire de son mieux, de simuler de l'intérêt, de l'enthousiasme, mais n'est guère parvenu à convaincre, même ses parents.
Alors, il s'est muré dans le silence, réfugié dans la solitude, sa compagne, sa meilleure alliée contre les chocs et les blessures dont il est coutumier.
Ayant renoncé à suivre sa propre voie, à laisser s'exprimer sa passion pour la musique, il a fait carrière dans une société de recouvrement.
Sa vie amoureuse est loin d'être plus satisfaisante.
La procrastination dont il fait preuve décourage Emilie qui, à bout de force, le met à la porte et c'est chez son collègue et seul ami, Ludo, fan de karaoké et un brin fantasque, qu'il trouve refuge.

" j'ajoute aussi que, pour être tout à fait sincère, Emilie s'était déjà tellement occupée de moi. Tellement trop...Je l'avais sans doute usée. Comme Gladys avant. Comme Miranda. C'était plus fort que moi. Plus on s'occupait de moi, plus je me laissais aller à faire de moins en moins de choses. Je régressais sous la gentillesse. Je me ramollissais."

D'étranges textos d'origine inconnue vont un jour lui donner l'envie de faire bouger les choses, de mettre un peu de fantaisie dans la médiocrité de sa vie.
Il cède à quelques coups de folie, assuré de cette façon de conserver son statut de "mec irréfléchi".
C'est ainsi qu'il trimballe désormais sa nostalgie à bord d'une magnifique coccinelle orange.
Grâce à la jolie Gaby, il découvrira également qu'il existe autre chose que des relations faites d'enchaînements, de dépendances, de conditions.

Aldino parle de lui avec dérision.
Il nous attendrit autant qu'il nous fait rire.

Tom Noti signe ici un très beau roman sur les relations difficiles, les renoncements et les non-dits.
Tout ces silences qui emmurent l'âme, qui l'empêchent de rayonner, de vibrer.
Les chapitres sont courts, agréablement rythmés par des références musicales qui les introduisent et qu'on ne peut qu'écouter pendant la lecture.
Ils apportent une légèreté un peu mélancolique à un sujet sensible qu'une pointe d'humour vient agréablement relever.

Je remercie Babelio et les éditions La Trace pour l'envoi de ce très beau livre qui, je tiens à le souligner, est également une réussite esthétique !
C'est d'ailleurs un point fort de cette maison d'éditions...sans compter les pépites littéraires qu'elle recèle et que j'ai toujours eu, jusqu'ici, beaucoup de plaisir à découvrir.
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Tom Noti est un auteur qui s'intéresse à ses concitoyens, avec leurs petits (ou grands) malheurs et il le fait avec compassion, sans porter de jugement y ajoutant même des pointes d'ironie car sinon la vie serait trop triste. Il nous livre, comme dans Elles m'attendaient que j'avais beaucoup aimé, une tranche de vie et cette fois-ci, nous faisons la connaissance d'Aldino, 35 ans, employé dans une société de recouvrement et pour lui rien ne va plus. Emilie, lui demande de débarrasser le plancher, son travail l'assomme et, là, tout au fond sommeillent des souvenirs parentaux ambigus.

Alors quand il reçoit de mystérieux SMS maternels venus, croit-il d'outre-tombe puisque ses parents sont décédés, il s'agace, s'interroge, devient soupçonneux pour finir par être curieux de son expéditeur. Et à vouloir découvrir les autres il va apprendre à mieux se connaître et s'accepter avec une prise de conscience qui va bouleverser sa vie.

Au rythme des chapitres comme autant de refrains, Tom Noti nous entraîne dans le monde d'Aldino, ce trentenaire resté à la traîne d'un frère aîné, Primo, star des terrains de foot, alors que lui  enchaîne les relations éphémères, les échecs et les désillusions, refusant de grandir, de devenir adulte comme s'il ne parvenait pas à surmonter un sentiment de manque dans son enfance qui l'empêche d'avancer.

L'auteur compose ses romans avec des personnages qu'il habille d'une touche de poésie et de fantaisie : Marie, une cantatrice aphone, Ludo, l'ami de Aldino, en couple Gabrielle, une taxidermiste, le tout assaisonnée de paroles et de sa petite musique personnelle et vous obtenez une histoire qui se voulait légère mais prend des accents de prise de conscience.

J'ai eu un peu de mal en début de lecture à m'immerger dans le monde d'Aldino malgré les repères musicaux, malgré la façon dont Tom Noti s'amuse des mots, des expressions, des phrases et des situations, des humains et de leurs travers. Mais  Marie et sa douleur silencieuse sans compter Edward, le révélateur d'une passion enfouie, m'ont rattrapée comme ils l'ont fait pour Aldino et là j'ai senti que le roman prenait une autre tournure, jouait une autre partition, plus douce, plus sentimentale.

Plus ironique que son précédent roman qui m'avait particulièrement touchée, un peu rock-and-roll et surtout très sonore par la musicalité qu'il y glisse, donnant aux silences et événements des tempos différents comme peut l'être la vie. J'ai apprécié qu' il évite certains écueils ou stéréotypes auxquels on pourrait s'attendre (je ne suis pas très clair mais je vous laisse le découvrir sans rien dévoiler).

Tom Noti a une plume et un univers bien à lui pour parler de nous, notre société mais comme c'est un gentleman il le fait en mettant en mots nos maux, avec délicatesse et ce qu'il faut d'humanité pour les alléger.

J'ai aimé ce roman moins léger qu'il n'en à l'air, à bord d'une coccinelle orange pour mettre de la couleur dans la grisaille, de la musique à fond pour surmonter les silences et toujours la touche personnelle de Tom Noti, son style pour faire d'un personnage lambda un héros de roman.
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Il y a d'abord la couverture, une voiture d'un rouge orangé, la fameuse "coccinelle". Il y a aussi le titre, long comme un refrain musical "Nos silences ne sont pas des chansons d'amour" et derrière, il y a un auteur : Tom Noti. J'aime sa plume trempée dans la bienveillance et la sensibilité et je me plonge dans ses silences avec avidité.

"Tom Noti vit au creux des montagnes. Ses histoires racontent les gens qui avancent vaille que vaille, avec leurs sentiments en bandoulière et les casseroles qu'ils trimballent". Pourquoi trouver d'autres mots quand la quatrième de couverture dit aussi bien les choses. L'auteur nous conte l'histoire d'Aldino, qui, d'emblée, se définit ainsi "Il y en a qui naissent avec…une cuillère en argent… Un truc qui brille. Moi, non. Une cuillère en alu. Une assiette arcopal. Un bol de soupe de Minestrone…" Aldino a un grand frère, tellement plus brillant que lui, joueur de foot talentueux dans un grand club anglais. Aldino a un grand copain qui aime par-dessus tout chanter. Aldino a une grande amie, Emilie – non, plutôt sa petite amie – oui, mais qui finit par le jeter. Aldino a une mère qui lui envoie des SMS, et pourtant elle est décédée depuis un certain temps… Voilà pour le décor, les personnages et le ton.

Nous sommes le 3 Novembre 2020, et… avant même que le Beaujolais ne coule dans nos verres, le Noti nouveau va arriver dans deux jours. C'est un bon cru, de ceux qui se gardent longtemps et se bonifient en vieillissant. S'y révèlent des arômes d'amour, d'amitié, d'humour, mêlés à des notes de musique – les quarante-huit chapitres portent tous un titre de chanson – mais aussi de tristesse, de tendresse, de maladresse. Tendre et généreux, il est également fin, délicat, gouleyant, et laisse deviner une touche féminine. Parfaitement équilibré, son acidité, perçue dans certains propos, n'a d'égale que la douceur et la rondeur de ses personnages. Il s'agit là d'un ouvrage que je vous conseillerais bien de consommer sans modération, confortablement installés près d'une source de chaleur, et pour trinquer avec Aldino, fils d'une "Famille nombreuse et ritale" un verre de chianti à portée de main ou, pour ceux qui préfèrent les bulles une coupe d'Asti ou de Prosecco. Les écouteurs seront aussi utiles pour savourer la playlist en même temps que l'écriture simple, limpide mais terriblement efficace.

Léger et en même temps profond, moelleux comme un panettone, le dernier roman de Tom Noti se déguste lentement pour en profiter plus longtemps. Je l'ai beaucoup aimé, vous l'aurez deviné.

Lien : https://memo-emoi.fr
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J'aime Tom Noti. J'aime sa plume, ses mots, ses maux.

Encore une fois embarquée dans une bulle pour cette histoire qui marie à la perfection humour et remise en question. Sous un vernis un peu loufoque, nous suivons Aldino, adulte un peu paumé et poissard de compétition.
Sa vie est sur une voie de garage, il vient de se faire larguer et déteste son boulot. Une rencontre inattendue va mettre un grand coup de pied dans sa vie.

Le héros de cette histoire est ultra attachant, comme tous les personnages d'ailleurs. Tom Noti aborde avec tact et subtilité des thèmes difficiles comme l'amour maternel et les non-dits, le deuil, l'amitié et le désamour de soi. C'est bienveillant sans jamais être mièvre, c'est vraiment drôle par moment et ça fait du bien.

Si vous devez découvrir un auteur cette année, c'est lui.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Il est des romans dont il est difficile de parler tant nous avons l'impression de lire notre propre histoire. Celui-ci pour moi en fait partie. Je l'ai terminé il y a bientôt 2 mois et j'écris, je rature, je réécris. Parce que vous parlez de l'histoire d'Aldino, c'est aussi vous parler de moi, alors, je vais vous livrer un avis peut-être un peu fouillis. Mais j'espère que l'essentiel sera là, que vous ayez envie de le découvrir. C'est un roman qui a beaucoup résonné pour moi que ce soit dans les rapports d Aldino avec sa mère, mais celle également avec son frère Primo. Ce fût bouleversant pour moi car certains de ces mots ont également été prononcés au sein de ma famille.

L'histoire d Aldino, c'est celle d'un enfant qui aux prises avec un frère Primo parfait aux yeux de sa mère, et il cherche la reconnaissance dans les yeux de celle-ci. Il faut dire que cette famille est ce qu'on appelle une famille de "taiseux". Les sentiments ne sont pas dévoilés. On dit que "La parole est d'argent et le silence est d'or" mais les non-dits sont parfois source d'interprétations et de malentendus. Face à un frère footballeur international, marié avec des enfants, la vie d Aldino semble fade. de ruptures amoureuses en situations hasardeuses, Aldino vaque de domicile en domicile au gré de ses conquêtes. Il ne rentre pas dans le moule. de sa jeunesse, il garde le sentiment d'avoir tenté d'attirer l'amour et la reconnaissance maternelle au rythme de situations parfois hasardeuses. Et pourtant cette reconnaissance il ne l'a jamais eu. Sa mère est décédée et pourtant Aldino va recevoir des SMS de cette dernière.
Et puis, il va faire une rencontre, LA rencontre qui va changer sa vie et remettre en question tout ce qu'il a pu penser jusqu'à présent.

Un roman qui est à la fois drôle, touchant et émouvant servi par la plume délicate et sensible de l'auteur. Il traite non seulement de l'amour maternel mais également de la difficile place dans la fratrie que l'on soit l'aîné ou le p'tit dernier.
Beaucoup de chansons en tête lors de ma lecture, en le lisant vous comprendrez pourquoi.

J'ai tourné la dernière page le coeur lourd en laissant Aldino comme si je laissais une partie de moi.
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Cher Tom,

Parce qu'il faut bien commencer quelques part, que pour apprendre à se connaître il faut choisir l'instant de la rencontre.... Là, en l'occurrence le roman qui va déterminer si oui ou non de ce premier contact va naître une relation, celle d'une lectrice envers l'univers d'un auteur.
Tu as choisi pour moi, tu as proposé un titre. J'ai facilement accepté, je ne sais pas dire non (mais j'apprends) . J'ai laissé traîner, enfin je n'ai surtout pas vu le temps passé. Il file tellement vite et je reste persuadé que demain il sera temps.... Jusqu'à ce que demain devienne hier. Celui où j'ai enfin refermé la dernière page de ton récit...celui où j'ai fini par me demander pourquoi j'avais autant attendu.

J'aurais pu découvrir plus tôt ces petites phrases qui surgissent comme une évidence, qui touchent au coeur et que l'on ne rêve que de retenir. J'en ai aimé la sonorité, je m'y suis attardée,, les entendant retentir au fond de mon esprit avec chaque fois la même délectation. Et puis je crois que je suis tombée amoureuse. Les personnages parfaits ne m'émeuvent pas, ne m'apprennent rien. Aldino paraît si imparfait qu'il en devient totalement parfait. Attendrissant, sincère, un ou deux travers qui confortent mon idée que nous avons tous quelques bosses, quelques failles et que nous n'en sommes que plus riches, il a su me conquérir très rapidement, un rif de guitare plus loin, j'étais accro.

Je t'ai lu comme on écoute son album préféré, détendue, vibrant selon les modulations jouées, emportée par les vibrato, émue par les alternances de tempo, une partition efficacement interprétée qui scelle une relation littéraire maintenant établie...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Qu'il est doux, le chant de la caresse sur la joue, la caresse d'une mère pour son fils, et qu'il est tranchant, ce silence qui étouffe le geste, une vie entière en mode instrumental. "Le silence est juste inacceptable parce qu'on ne peut rien lui opposer à part le silence aussi."

Aldino pousse, maladroitement, au rythme syncopé des musiques qui l'ont bercé depuis son enfance à l'italienne, chaque morceau illustrant la déroute de ce petit frère grandissant dans une ombre gigantesque. Lui, déclaré incapable majeur par ses conquêtes, lassées de devoir palier ses maladresses et les âneries de sa vie cabossée, cherche la source de lumière dans cette forêt de catastrophes. Des catastrophes délicieuses pour le lecteur, des bleus à l'âme posés avec une grande tendresse par Tom Noti (un auteur aussi délicieux dans son écriture que dans ses échanges !).
Alors quand on avance de travers, et que les doutes plein les poches sur l'amour de vos parents vous fait pencher vers la mélancolie souriante, recevoir un message de votre mère, disparue depuis des années, pourrait bien rebattre les cartes !

"Qu'il était minable ce petit homme avec ses illusions ridicules. Rien ne changerait plus, tout était figé. Il faudrait s'y faire. Il faudrait accepter. Cet espoir de rien, d'une mère qui lui parle... pff, envolé. La réalité des choses est une enclume au bout d'une corde, un tramway. Elle laisse des marques indélébiles."

Ce livre est une playlist qui se lit avec un amour fou chevillé aux coeur, et un sourire léger accroché aux oreilles, un vrai délice, merci infiniment Monsieur Tom Noti, je viens de plonger dans un univers irrésistible !

"Le génie est l'erreur dans le système." Paul Klee

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"L'univers de Tom est celui d'un coeur qui dépose sans cloison, là,  sur chaque ligne qui fredonne, une prose douce comme la peau d'un bébé.  Une émotion brute, qui vous frappe , au dépourvu. Sans prévenir." David Zaoui  dans sa préface.

Après l'immense coup de coeur qu'avait été "Elles m'attendaient", j'avais un peu peur de lire ce nouveau roman. Mais c'était sans compter sur la délicatesse de l'auteur qui m'a cueillie évidemment avec l'histoire d'Aldino.
Irriguée par toutes les chansons qui servent de titres de chapitres et illustrent ses états d'âme, c'est une histoire de non dits et de silences,  de renoncements, de malentendus qui perdurent. C'est aussi une histoire de rencontre qui sauve, de main tendue et d'opportunité enfin de dire une partie de ce qui, resté sur le coeur comme un repas trop chargé sur l'estomac, a empêché de vivre pendant trop longtemps.
Le début du roman est plein d'humour, malicieux, un peu déconcertant quand on suit Aldino, auto proclamé looser, se comportant comme un adolescent capricieux, procrastinateur et râleur.  Puis il se met à recevoir des SMS  de sa mère morte depuis longtemps ! C'est le début d'une histoire de rédemption atypique toujours sur fond musical à bord d'une coccinelle orange.
Le roman bascule alors sur un autre registre, j'ai retrouvé l'auteur empathique capable de si bien analyser l'âme humaine, ses sursauts et ses remous. J'ai aimé Aldino en comprenant pourquoi et comment il en était venu à se détester au point de sciemment tout faire foirer dans sa vie...
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