Bicycle 3000

Bicycle 3000 - O Se Hyung

Je continue ma découverte de la bande dessinée, celle ci est un manhwa, c'est à dire une bande dessinée coréenne.

Le graphisme m'a plu, ce sont des dessins assez « simples » mais plein de charmes et tout en noir et blanc.
L'histoire est violente d'ailleurs dès les premières images, mais il y a quand même une histoire d'amitié qui apporte un peu de fraîcheur dans tout ce noir

Bicycle 3000 est un polar sud-coréen réalisé par O Se Hyung, inspiré d'une histoire vraie qui s'est déroulée aux environs d'un village perdu dans la campagne. Tout débute par la garde à vue de Yeong-Won, un jeune homme simple d'esprit soupçonné d'avoir assassiné la famille de Hui-Ju, une jeune fille avec qui il s'était lié d'amitié.

L'auteur va ensuite s'amuser à nous balader dans le temps, nous faisant ainsi découvrir les événements qui se sont déroulés lors de la semaine précédant le drame. Cette narration à coups de flash-backs qui ne respectent aucunement la chronologie s'avère tout d'abord assez déconcertante, mais permet d'entrer progressivement dans l'intimité sordide de cette famille. Les révélations sont faites au compte-goutte et le puzzle narratif proposé par O Se Hyung permet de comprendre les motifs de se crime. Si la narration est parfaitement maitrisée, le mystère s'avère cependant assez léger et l'intrigue finalement assez banale.

Visuellement, l'auteur parvient à distiller une ambiance envoûtante et inquiétante qui constitue l'un des attraits de ce polar sombre et glacial. Les planches dégagent un certain charme, tout comme ces nombreuses scènes contemplatives qui accompagnent ce one-shot qui se lit finalement très vite.

Une histoire trop banale, mais racontée de manière intelligente.
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Lancinant... peu d'actions et pourtant une atmosphère lourde. C'est normal, le suspect, Yeong-Won, est accusé de trois meurtres et d'un enlèvement. C'est ce grand jeune homme, balourd et un peu nigaud. Il est employé au marché de poissons et tourne autour de Hui-Ju, une jeune fille.
Tiré d'une histoire vraie, ce manga coréen offre une esthétique à cette révélation. Qui a tué? Lui pour sûr! Mais quand a-t-il commencé à devenir dangereux? Il attendait Hui-Ju à l'arrêt de son bus et il la raccompagnait chez elle. L'adolescente semblait attachée à ce grand gaillard. Quelle est donc cette relation? amicale?
Yeong-Won est interrogé avec force et violence. Les policiers voient en ce suspect un empoté sadique mais ne comprennent pas son silence, lui ne fait que regarder Hui-Ju dont il a tué toute la famille.

Le développement lent est très bien retranscrit par ses flash-back et ses pauses sur ces instantanés. Nous revoyons plusieurs fois Yeong-Won sur son vélo ou la scène de Hui-Ju venue le voir le soir chez lui. L'auteur amène le tout avec de belles mises en scène. Sa jeune fille presque sans visage (la couverture la montre même sans yeux ni bouche) est comme effacée. Les espaces vides, le gris et le flou prennent plus de place: la pluie, le sentier, les murs des maisons. L'air benêt de Yeong-Won attire sur toutes les pages.
Ma grande émotion de lecture découle plus de ce que ce manga relate un film asiatique que j'ai vu (film coréen sûrement), j'en connaissais donc tous les éléments. Ici le sordide ressort, l'évidence aussi, puis le ressenti de Yeong-Won mais avec un peu moins de puissance. Je me rappelais d'une très grande finesse d'émotions du tueur, ici juste une impression.
Il n'est reste pas moins que ce manga apporte une relecture des quiproquos bien agréable même si un peu poisseuse.
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La première fois que je suis passée devant ce manhwa, la couverture ne m'a pas attiré, des couleurs froide, une illustration forçant l'intrigue. Et après ouverture du livre au milieu, je n'ai pas été vraiment convaincue par les dessins. On le retourne, mais pas non plus de synopsis, cependant, je n'avais pas grand chose à faire alors je l'ai pris et je l'ai lu.

On commence par un interrogatoire de policiers énervés, des personnages trainant ici et là, un grand qui semble paumé qui n'a pas l'air de comprendre pourquoi il est là. On nous livre les informations du final macabre, les questions arrivent, les acteurs sont face à nous, que s'est-il donc passé ?

Nous retournons en arrière, nous découvrons les liens entre les personnages, les relations qu'ils entretiennent, comment ils se perçoivent.

L'histoire en elle-même est triste, tragique, mélodramatique, on s'attache au couple atypique que l'on nous présente, de la protection et de l'attirance que les deux personnages principaux se portent. Mais quelque chose manque à l'appel, on ressent un malaise en voyant l'héroïne seule chez elle, on le comprend et on nous le montre sans nous le montrer. La violence derrière cette porte est crue, le silence et les agissement de certains sont poignant.

Mais, l'histoire reste dans un sens assez stéréotypée, elle n'apporte pas quelque chose, c'est triste, le peu d'espoir est complètement écrabouillé comme un trèfle à quatre feuilles. On n'a pas l'impression que les personnages grandissent bien au contraire, il reste confiné dans leur vie d'enfant, ils ne grandissent pas.

Les dessins sont eux différents de ce que l'on peut voir d'habitude, la narration nous habitue à eux. Les expressions sont là dans les yeux noirs de la jeune fille, mais elle est vide. le style va avec l'histoire, le côté très "pure" des cases font ressortir le vide et le froid ambiant.

Néanmoins, malgré ses défauts il n'est pas foncièrement mauvais, mais il y a très peu de suspense, la fin n'en est pas vraiment une, ou bien au contraire on pourrait aussi dire. le livre est cependant un joli objet, la couverture est dure, le papier doux. L'ouvrage n'est pas extraordinaire mais laisse un sentiment profond.
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