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C'est l'été. Il fait terriblement chaud dans cette petite ville fantôme d'Irlande...
Dans un lotissement poussiéreux qui ne sera jamais achevé et où aucune maison n'est terminée, au milieu donc du chantier en cours, des poubelles et des gravats, vit une famille pauvre et isolée. Ils arrivent tout juste d'un pays lointain (l'Allemagne sans doute). Il y a les parents, Paul et Helen et leur fille, et Martina, la soeur jumelle d'Helen.
Le jour des portes claquent sans cesse et l'eau est mystérieusement coupée ; le soir, l'électricité ne fonctionne qu'occasionnellement ; la nuit, des visages apparaissent à la lisère des bois, des bruits perturbent le sommeil des résidents, pourtant ils sont seuls à habiter à cet endroit.
Et puis le mystère s'épaissit quand un à un, les membres de la famille disparaissent sans laisser de traces...

D'autres personnages traversent le roman comme Slatery, l'ancien propriétaire du terrain qui se croit encore chez lui, Flood, le promoteur, et son neveu Marcus qui est vigile et vit à deux pas du lotissement en chantier, dans une caravane.
C'est Flood qui a permis à la famille de s'installer-là, avant que la maison soit investie par une famille qui doit arriver d'ici quelques semaines.

Un soir, le narrateur entend des coups violents frappés à sa porte. Il ouvre sur une gamine de 12 ans complètement affolée, décharnée, avec des mots écrits sur tout le corps : son père vient de disparaître lui-aussi. Elle est seule, tous les membres de sa famille sont partis à présent.
C'est un prêtre : il appelle aussitôt les flics. Mais ceux-ci ne veulent pas placer la gamine ce soir-là. C'est le week-end et, vu son traumatisme, ils pensent que ce serait pire encore et que le père va peut-être rentrer.
Le prêtre n'a pas d'autres choix que de garder la petite chez lui, une nuit, puis deux...et elle disparaît à son tour.
Il sera accusé... de quoi exactement, le lecteur émet des hypothèses au fur et à mesure que le narrateur, mis à l'écart dans un endroit isolé de tous, nous raconte sa propre vision des choses. le lecteur plonge alors dans l'histoire surprenante de cette famille pas comme les autres, qui enchaîne les drames familiaux.

Voilà un premier roman étrange, voire inquiétant où tout est dans l'ambiance. Les non-dits s'accumulent...tout se joue dans les détails, par petites touches qui insidieusement nous rapprochent d'une vérité toujours remise en question.
L'écriture est toute en ressenti et émotion. le lecteur est aux aguets. Il attend la révélation qui ne vient pas. Il imagine, tire ses propres conclusions, devance l'enquête en cours.
Le lecteur ne saura jamais, ni le prénom exact de la petite fille qui se fait appeler comme sa mère, ni où et pourquoi tous les membres de sa famille sont partis... ni où elle-même s'en est allée.
Tout ce que l'on sait c'est que pour cet homme d'église, la vie a basculé, le soir où la petite fille est venue frapper à sa porte. Rien ne sera plus comme avant...
C'est surprenant mais addictif. Un auteur à découvrir et que je suivrais avec grand plaisir. Une belle découverte de ce début d'année...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Un texte étrange. Une écriture étrange. Une histoire étrange. Et pourtant, on y tombe tellement profondément qu'on veut savoir, nous aussi, ce qu'il en est. Pour cette fillette, pour cette famille, pour cette ville, pour ce prêtre aussi.
C'est un livre de sensation, plus qu'un livre de récit. Tout nous sera dit, mais rien aussi peut-être. Tout sera vécu, mais dans quelle réalité? Ce roman, mi-enquête mi-tranche de vie me rappelle sur beaucoup de points « Lolita », de Nabokov. Je ne peux même pas vous dire pourquoi, peut-être les souvenirs que j'ai du début de ce livre qui se colle dans l'ambiance à celui-ci. Je ne parle absolument pas de l'histoire, juste la sensation moite et collante que j'en retire. Ce flou, et cette poésie.
Vous ne saurez rien ou peut-être tout, mais un peu comme de la sueur sur votre peau, vous resterez un moment avec ce livre qui vous colle. Ce genre de livre qui, parce qu'il dit tout et rien, vous entraine à construire le reste dans votre esprit dès les dernières lignes lues…
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Avis mitigé sur cette lecture qui reste un mystère pour moi. Je ne peux pas m'expliquer les raisons de l'intrigue, le point final de cette histoire. Aucune réponse n'est apportée à mes questions mais peut-être c'est le principe même de ce roman. Un roman suggestif où les secrets, non-dits et disparitions s'accumulent.
J'aurai même du mal à catégoriser ce roman : fantastique, thriller, drame… Peut-être que j'ai loupé certains éléments clefs de l'intrigue par manque d'attention ou incompréhension de certains détails subtils mais je suis vraiment passé à côté de la conclusion de roman. En clair : je n'ai rien compris à la fin !
Une famille s'installe dans une maison témoin dans un pavillon résidentiel quelque part en Irlande au fond d'une allée terreuse. En période de canicule, « la plus chaude de la mémoire humaine », la poussière recouvre peu à peu les fenêtres, les rares meubles et les courriers qui s'amoncellent dans cette maison où vivent Helen, son mari Paul, la soeur-jumelle de Helen, Martina, et la gamine. Après leur installation, des évènements inexpliqués se produisent dans la maison témoin : des portes qui claquent, des visages qui apparaissent au bout du jardin, des voisins bruyants qui n'existent pas… Jusqu'à la disparition soudaine d'Helen.
Un jour, le narrateur, homme d'Église, recueille la fillette sans nom terrorisée, les cheveux sales, les ongles longs, les dents jaunis et des inscription sur le corps. Il connait déjà son histoire. Qui est-elle? Elle ne ressemble à rien d'autre sur Terre.
J'ai d'abord trouvé la narration très brouillonne, décousue et dure à suivre. Je me suis ensuite laissé embarquer dans les passages plus fluides. Mais tout au long du roman je suis restée avec mes questionnements. Qu'arrive-t-il à cette famille ? Pourquoi ces disparitions ? Les événements inexpliqués sont-ils d'ordre fantastique ? de quoi accuse-t-on le narrateur ?
Ce que j'ai apprécié, outre certains passages très prenants, c'est l'atmosphère qui change des romans de ce type. J'ai l'habitude de lire des récits « qui font peur » avec des actions fantastiques, des évènements inexpliqués, des histoires de fantômes dans un univers sombre, froid, ancien… Une grande maison abandonnée, des jours de pluie ou de neige sans fin. Ici nous sommes dans un climat étouffant, caniculaire, dans une maison neuve entourée d'autres habitations où les habitants comme le bitume fondent…
Alors j'ai aimé lire ce roman, je ne me suis pas ennuyé une seconde, c'était une lecture très sympa mais j'ai encore beaucoup de questionnements ! Si quelqu'un veut m'éclairer je serai ravie d'échanger !
Lien : https://eemmabooks.wordpress..
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On frappe à la porte.
C'est le début de soirée. L'été est caniculaire.
Une jeune fille, 12 ans, sale, abimée, avec des mots écrits sur le corps, maigre comme une cause sans idée, fait irruption dans la vie du narrateur.

Un roman inquiétant, animé de forces invisibles, de murmures sibyllins, d'apparitions sépulcrales.
Une langue toute en tension, des phrases sur le fil, des sentiments abrasifs.
Secrets, non-dits et ambiances intrigantes, le doute plane, les disparitions se multiplient.

Conor O'Callaghan sait, avec cette écriture solaire faite de sensations et de ressentis, tresser son histoire comme une malle de secrets enfouis, prompt à nous suspendre à ces lèvres closes dont n'émane que la partie visible de l'imperceptible.

On se laisse guider par les rênes de cette atmosphère évanescente. Envoutante et magnétique.
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Traduit par Mona de Pracontal

Un lotissement poussiéreux, en cours de construction mais déjà mort avant d'avoir eu le temps de naitre. Une chaleur harassante qui fond le bitume et brûle la peau. Nous sommes quelque part en Irlande. :) (Ca commence fort !) Une porte dont "le bois trembl[e] sous les coups" par "un mois d'août le plus chaud de mémoire humaine". "De l'autre côté de la porte sur le seuil au milieu de nulle part, se [tient] une histoire que tout le monde connaissait déjà." le premier personnage de cette histoire est "une gamine d'une douzaine d'années. (...), essoufflée, la peau sur les os", "le ventre, le sternum, et la naissance des côtes à l'air. (...). "Les dents jaunes, les ongles noirs et trop longs. Sa peau (...) brûlée par le soleil (...). "De vrais mots (...)griffonnés sur sa peau par douzaine, en bleu, effilochés sur les bords, brouillés par la sueur et quasiment illisibles (...)". Cette gamine paniquée, vient signaler la disparition de son père, au narrateur qu'elle ne connaît pas, mais qui habite non loin dans ce lotissement déglingué, dans un "banal pavillon des années 1970 en bordure de la départementale". Elle sait à peine comment elle s'appelle, "Helen (...). Ils disent ça". La narrateur l'interroge sur la disparition : "Il est là, derrière toi et la fois d'après il avait disparu." Cette gamine parle un anglais "lyophilisé", "comme si chacune de ses phrases sortait de l'emballage sous vide où elle était restée des années durant et s'avérait presque trop bien conservée." Une bien étrange apparition !

"Etrange", est l'un des qualificatifs qui vous poursuit pendant toute votre lecture. le narrateur appelle le poste de police local pour signaler ce qui arrive. On ne sait pas grand chose de plus sur le narrateur, si ce n'est que c'est un homme d'église. Des indices nous indiquent les préludes d'un nouveau drame.
Le chapitre suivant plonge dans l'histoire de cette famille irlandaise vivant dans cette "zone en friche". Une famille partie à l'étranger, ("au-delà", comme ils disent), puis revenue, logeant dans un pavillon-témoin. Paul et Helen, leur fille sans prénom, et la soeur jumelle d'Helen, Martina, qui les suit partout comme une sangsue. Une famille mystère dont personne ne sait grand chose mais dont tous les journaux ont parlé ensuite. Flood, le géant barbu en chemise à carreaux, entrepreneur qui loge la famille ; Marcus, son neveu, "jeuneot" aux cheveux peroxydés chargé du gardiennage de nuit, dans une caravane en haut du lotissement ; Slaterry, l'ancien propriétaire du terrain. Tout est étrange dans ce lotissement où la famille est la seule résidente, dans ce pavillon-témoin, même si Flood annonce qu'une famille des Midlands doit venir y habiter bientôt, "simple question de jours". La nuit, on entend des bruits sourds et répétitifs, sans être capable d'identifier leur provenance, des portes qui bougent. Peut-être les Polonais qui habitent pas loin. Les Polonais que Paul prétend avoir vus. Mais seulement lui. Des objets se volatilisent. Helen disparaît et c'est l'engrenage jusqu'à ce que la gamine vienne secouer la porte du narrateur.

Le livre que nous lisons est l'histoire écrite par cet homme d'église à la demande de son frère, lui demandant d'écrire sur ce qu'il a vu, après l'accusation dont il a été victime. "Accrochez-vous à une histoire assez longtemps et l'histoire ne vous lâchera plus. Elle est devenue comme un jardin privé où je retourne dans ma tête et m'assieds seul. J'y apporte des modifications de temps en temps : je taille ici, plante ailleurs. J'ai tellement retouché que je ne peux plus discerner avec certitude entre les fleurs qui étaient là et celles que j'ai introduites. J'ai pris l'ossature de la gamine et j'y ai planté des couleurs, des textures, des faits accessoires dont elle n'avait sûrement pas pu me faire part devant ma cheminée."

Conor O'Callaghan est poète. Il est né en Irlande du Nord en 19698. Rien d'autre sur terre est son premier roman paru en VO en 2016.
Une plume à la forte puissance suggestive, dont le magnétisme inquiétant vous emporte. Un roman d'ambiance à la lisière du gothique (à moins qu'il n'y soit totalement, d'ailleurs!). Une atmosphère de Far West à la poussière caniculaire aussi, où une famille habitant un lotissement fantôme nourrit tous les fantasmes. J'ai adoré ! Parfaite lecture pour Halloween si vous voulez découvrir de la vraie belle littérature irlandaise à cette occasion !

"Une poussière orange, venue du chantier, recouvrait absolument tout : les fenêtres, les meubles, les bouteilles et les boites de conserve, leurs emballages et même les assiettes sales dans l'évier, les chaises longues à l'arrière, les enveloppes dans le hall."

Un auteur ensorcelant à suivre, c'est certain !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Un village en Irlande. Un lotissement inachevé au fond d'une impasse. C'est dans la maison témoin que loge un couple revenu de l'étranger, avec leur fille et la soeur de la femme. Sous une chaleur étouffante et anormale, le temps se dilate, acquiert la porosité de la poussière du chantier en suspens. Un drame va se jouer là, en plusieurs actes, celui de disparitions inexpliquées : la mère d'abord, puis sa soeur, enfin le père. Reste la jeune fille qui va aller demander de l'aide au prêtre du village. Lequel homme d'église, à l'image du village entier, connaissait le drame vécu par la famille. Alors il raconte les disparitions avec ses mots, en ces journées torrides où une chape de plomb s'est appesantie sur le village entier.

« Rien d'autre sur terre » est le premier roman du poète irlandais Conor O'Callaghan, paru en anglais en 2016. C'est un roman troublant, doté d'une écriture poignante et ciselée.

L'auteur pose à merveille dès l'entame l'atmosphère particulière qui aura court tout au long de l'intrigue : une chaleur écrasante, un lotissement en chantier, inachevé, voire délaissé, au fond d'une impasse. Une maison témoin dans laquelle s'installe une famille atypique, en marge, avec deux soeurs jumelles. L'auteur effleure les trajectoires de chacun, donne quelques indices mais n'explique pas les disparitions successives. Bien des mystères se font jour, en creux des mots, la maison devenant le support des angoisses de chacun : les portes se referment bizarrement, des lettres apparaissent, tracées sur les fenêtres sales, des polonais emplissent les nuits d'une musique bruyante, sans qu'on ne puisse jamais les voir, des coups sont frappés aux portes, mais personne n'est derrière.

Et quand tour à tour, les protagonistes disparaissent, le surnaturel fait effraction dans le vide laissé par l'absence. Et puis le prêtre va jouer sa partition à un moment, rajoutant au trouble, l'accusation qu'on lui porte n'étant que suggérée, jamais pleinement explicitée.

Ce roman est troublant car il joue sur l'ellipse, l'ambigu et peut laisser un sentiment de mal être, d'inachevé. Pour autant, il est porté par une écriture merveilleuse, l'empreinte du poète est palpable en lisière des phrases qui content, tantôt la couleur particulière de l'obscurité d'un mois de mai, son grain spécial, tantôt la qualité d'un espace chargé d'absence.
Intriguant, déroutant, mystérieux, « Rien d'autre sur terre » est aussi très beau dans le temps suspendu d'une chaleur qui distord les esprits.
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Premier roman de cet auteur, Rien d'autre sur terre est une écriture pleine de délicatesse. La plume de Conor O'Callaghan est magnifique, suggestive, poétique et addictive. Les ressorts de l'intrigue relèvent de l'étrange, du bizarre.
Rien d'autre sur terre, caractérise cette petite fille de 12 ans, qui vient tambouriner à la porte d'un prêtre, le narrateur. Décidément, cette fillette, rattachée à une famille tout aussi peu ordinaire,ne ressemble à rien d'autre sur terre. Les événements, sous un fond teinté de bizarrerie, se déroulent dans une atmosphère anxiogène.
J'aime ces écritures qui laissent toute la place à l'imaginaire du lecteur. Je vais sans doute être attentive à l'actualité littéraire de cet auteur.

Challenge Multi-Défis 2019
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Je dois être particulièrement sensible aux auteurs irlandais, à l'Irlande peut-être plus largement, sans jamais y avoir mis les pieds.

Un très beau livre, tout en subtilité,en évocation, en non-dits. Une écriture très poétique, qui nous entraîne à sa suite. On est avec le narrateur. Par touches subtiles, on découvre les lieux, les paysages, les personnages.

On imagine. Parce tout n'est jamais que suggéré. Beaucoup de questions, pas toutes les réponses, mais pas de frustration chez le lecteur.

Une belle réussite pour ce premier roman de Conor O'Callaghan, dont j'espère qu'il n'a pas été le dernier.
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Histoire tourmentée d'un prêtre qui voit un jour une jeune fille lui demander asile, pour ensuite disparaitre avec sa famille, provoquant une interminable enquête de la police qui soupçonne le prêtre d'être responsable de sa disparition. Description toute en nuance des états d'âme d'un homme d'église, peu à peu relégué par sa hiérarchie.
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Un prêtre se voit confier la garde d'une petite fille dont la famille a étrangement disparu.
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