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Critique de jmb33320


« Il décida de creuser la tombe sous le figuier, parce que le vieillard serait bon pour les figues. le sol était sablonneux à la surface et dur comme de la brique en dessous, et, en le frappant, la bêche rendait un son métallique. Cent kilos de montagne morte à enterrer, pensa-t-il, un pied sur la bêche et penché en avant, les yeux fixés sur le ciel blanc à travers les feuilles des arbres. »

C'est Francis Marion Tarwater, un adolescent perturbé qui tente de creuser cette tombe. Il a environ 14 ans et vivait avec son grand-oncle dans une clairière à l'écart de tout. le corps à enterrer c'est celui de ce fanatique religieux, fou à lier. Il l'avait tout simplement enlevé, encore bébé, au seul membre de sa famille encore vivant : son oncle Rayber, libre penseur. Tarwater n'a quasiment connu personne d'autre que ce grand-oncle. Et il est tout aussi dangereux que lui.

Sa soudaine liberté le pousse alors à rechercher Rayber. D'autant plus que son grand-oncle lui avait confié une mission quasi-prophétique : baptiser par tous les moyens le fils de Rayber, un enfant atteint d'un handicap mental.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu du Flannery O'Connor et je pensais que ce roman pourrait aujourd'hui me paraître vieillot ou dépassé. J'ai lu par exemple il y a quelques mois « le Diable, tout le temps » de Donald Ray Pollock, qui boxe dans la même catégorie et qui m'avait sonné. Cette chère Flannery, allait-elle encore être à la hauteur ? Je ne vous fais pas languir plus longtemps : oui, elle garde pour moi une longueur d'avance sur toute la concurrence dans le registre des thrillers métaphysiques fortement marqués par un christianisme exacerbé.

Evidemment, d'autres lecteurs pourraient objecter que toute cette symbolique est bien lourde : eau et feu, folie et meurtre, bien et mal, douleur et devoir moral. Ils pourraient aussi juger que le style est ampoulé et que le références bibliques, omniprésentes, ne facilitent pas la tâche d'un lecteur qui les ignorerait…

Pour ma part ce roman m'a fait forte impression, tout comme, il y a très longtemps, la lecture de « Les braves gens ne courent pas les rues », un recueil de nouvelles inégalable dans ce genre cruel. Ici, tout comme chez Donald Ray Pollock, tous les personnages sont des bourreaux en puissance. le Mal mène le monde, c'est la seule leçon à en tirer.
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