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Critique de daniel_dz


Un recueil de treize nouvelles de Joyce Carol Oates, je vous recommanderai avec enthousiasme pour les trois dernières, mais moins pour les autres, dont j'ai trouvé le niveau assez inégal.

De Joyce Carol Oates, j'avais lu « Blonde », il y a 20 ans. Je cherchais alors une biographie de Marylin et c'était donc le thème plus que l'auteur qui m'avait attiré. En entendant certaines et certains chanter les louanges de Joyce Carol Oates, je l'ai gardée sur ma pile et je me suis laissé tenter par « Trahison », au hasard d'une brocante, sans me demander si c'était le meilleur choix.

Il s'agit d'un recueil de treize nouvelles. « Trahison » est le titre de l'une d'entre elles, tandis qu'en version originale, le recueil a reçu le titre d'une autre nouvelle, « Lovely. Dark. Deep » (« Beaux, sombres, profonds »). Ces choix sont cohérents avec mes impressions de lectures: ce sont les deux textes que j'ai préférés. « Trahison » dresse le portrait d'un jeune homme qui se découvre une passion pour les bonobos, passion qui atteindra un excès surprenant, et dans « Beaux, sombres, profonds », on assiste à l'interview d'un grand écrivain par une jeune femme, où la jeune femme d'abord effacée et dominée par l'écrivain, prend peu à peu le dessus d'une manière inattendue.

Dans ces deux textes, j'ai retrouvé les qualités que j'apprécie dans les nouvelles: une langue précise, ciselée, soutenant un récit rythmé, qui maintient l'attention du lecteur, jusqu'à un dénouement qui culmine comme une cerise sur un gâteau de plaisir de lecture. Excellent !

J'ai retrouvé ces qualités dans la dernière nouvelle, « Patricide » dans laquelle une femme se dévoue à servir d'assistante à son père, écrivain nobélisé mais aussi grand coureur de jupons, qui entamera une relation avec une jeunette qui finira par bouleverser la vie de sa fille. L'étude psychologique de ce texte-là est remarquable, surpassant les deux nouvelles que j'ai citées plus haut. Néanmoins, le texte était un poil trop long par rapport à mes attentes lorsque je lis une nouvelle; je n'ai pas retrouvé la fine pièce d'orfèvrerie à la langue efficace que j'apprécie chez d'autres auteurs de nouvelles.

Cette tendance à la longueur m'a d'ailleurs déçu dans la plupart des autres textes du recueil, dont j'ai trouvé le niveau inégal. Incontestablement, Joyce Carol Oats est une auteure dont la réputation n'est pas surfaite, mais plusieurs nouvelles m'ont laissé un sentiment de textes « alimentaires » écrits par une plume dont l'expérience lui permet d'appliquer des recettes qui assureront un certain succès au produit, mais dans lesquels je n'ai senti ni génie, ni émotions qui sortiraient des tripes et pas du cerveau (cela me fais songer à « Ada » d'Antoine Bello; voyez le commentaire que j'ai posté le 12 avril 2017). Je pense par exemple aux nouvelles dont la chute est que l'un des personnages a rêvé tout ou partie de l'histoire.

Les bonnes pages, dont je me suis véritablement régalé, m'incitent à garder Joyce Carole Oates sur ma pile, mais j'attends vos suggestions sur l'un ou l'autre titre qui ne risque pas de me décevoir !
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