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3.83/5 (sur 3540 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boston, Massachusetts , le 25/03/1970
Biographie :

Antoine Bello est un écrivain et entrepreneur français.

Né de parents français, il jouit de la double nationalité française et américaine.

Il fait des études de commerce (diplômé d'HEC en 1991). Encore étudiant, il fonde la société Hors Ligne, plus tard rebaptisée Ubiqus, qui rédige des compte rendus écrits pour les organisateurs de réunions. Pendant 15 ans, il se consacre au développement d'Ubiqus qui est aujourd'hui un groupe de 500 salariés, présent en France, en Belgique, en Angleterre, aux États-Unis et au Canada.

En 1993, la nouvelle "Manikin 100" remporte le Prix du Jeune Écrivain. Avec quatre autres textes, elle est publiée en 1996 aux Éditions Gallimard dans un recueil intitulé "Les Funambules", récompensé par le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet.

Deux ans plus tard, Antoine publie son premier roman, "Éloge de la pièce manquante", un roman policier abstrait qui se déroule dans le monde fictif du puzzle de vitesse. Le livre remporte un beau succès critique et public et sera traduit dans huit langues.

"Les Falsificateurs" (2007), "Les Éclaireurs" (2009) et "Les Producteurs" (2015) narrent l'ascension d'un jeune Islandais dans les rangs d'une organisation secrète internationale, le Consortium de falsification du réel. "Les Éclaireurs", le plus grand succès public d'Antoine à ce jour, reçoit le Prix France Culture Telerama en 2009.

En 2014, "Roman américain" décrit les mécanismes du capitalisme moderne à travers l'exemple d'un marché méconnu : le négoce de polices d'assurance-vie.

Il est fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2015.

Il est aussi le créateur du site de classements rankopedia, aujourd'hui disparu et du site de paris sportifs The Sports Oracle.

Bello a cédé tous ses revenus issus des droits d’auteur des années 2014, 2015 et 2016 à la Wikimedia Foundation. Il a qualifié dans ses interviews Wikipedia de « service public » et de « plus beau projet porté par l'humanité depuis l'invention de l'écriture ».

Antoine vit aujourd'hui à New York. Il a quatre enfants. Il est traduit dans 14 langues.

son site : http://www.antoinebello.com/wikipedia
page Facebook : https://www.facebook.com/Antoine-Bello-63350140465/
Twitter : https://twitter.com/antoinebello
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Entretien avec Antoine Bello à propos de son ouvrage L’homme qui s’envola



30/05/2017


L’homme qui s’envola raconte l’histoire de Walker, un homme à qui tout réussit, mais qui choisit de mettre en scène sa mort pour échapper à un quotidien qui l’emprisonne. Comment sont nés ce personnage et cette histoire ?


De mon expérience personnelle. Je vis toute tentative d’appropriation de mon temps comme un viol. Je me méfie des prétendus devoirs que l’on aurait envers sa famille, ses amis, ses relations, les inconnus. Walker a encaissé ces brimades pendant des années, jusqu’au jour où elles lui sont devenues intolérables. Il ne part pas par caprice, mais pour sauver sa peau.



Malgré l’amour que porte Walker pour sa famille, il choisit de disparaître. S’en vient alors une grande remise en question de la part de Sarah, l’épouse, ébahie de n’avoir pas su cerner son mari. Pensez-vous que l’on connaisse vraiment les gens avec qui l’on vit ? Pourquoi cette question vous a-t-elle intéressée ?



Non, on ne connait pas les gens avec qui l’on vit. On se connaît à peine soi-même. Dans plusieurs de mes livres, j’ai traité de l’incapacité à restituer ses expériences ou à faire partager ses émotions. On touche là au mystère du langage, cet outil imparfait qui nous donne l’illusion que la communication est possible.



Poursuivi par un détective qui refuse de croire à sa mort, Walker entame une intense course poursuite, digne d’un véritable polar. Avez-vous déjà été tenté par ce genre littéraire ? En êtes-vous lecteur ?



Oui, bien sûr. Les polars ont un immense mérite : ils racontent une histoire. C’est devenu si rare qu’il suffit d’insérer une quête ou une traque dans un roman pour qu’on lui colle l’étiquette de polar.



Une fois échappé, Walker ne trouve donc dans un premier temps absolument pas la liberté qu’il enviait, effrayé par l`hypothétique découverte de son plan. Sans dévoiler la fin du roman, pensez-vous qu’il est vain de courir après la liberté ?



Walker n’avait pas envisagé qu’il serait traqué, ou en tout cas sûrement pas avec cette intensité. Mais il se dit qu’il n’a pas fait tout ça pour baisser les bras au milieu du gué. Et donc, il continue à fuir. Je ne crois pas qu’il soit vain de rechercher la liberté. Pour certains, cela passera par un travail intérieur, pour d’autre par le dépaysement. Le ressort, c’est la quête, pas nécessairement la fuite.



Et vous, qu’est ce qui pourrait vous faire tout plaquer ?



La question est plutôt ce qui pourrait me faire rester ! Et la réponse est : les gens que j’aime.



Antoine Bello et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?


Jules Verne.


Quel est l’auteur qui vous a donné envie d’arrêter d’écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?


Gustave Flaubert. Marquis de Sade.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Les Thibault, tome 1 (1/3) : Le Cahier gris - Le Pénitencier..., de Roger Martin du Gard.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


Fictions, de Jorge Luis Borges.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


La Chartreuse de Parme.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs?


La grève : Atlas shrugged, d’Ayn Rand.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Le Grand Meaulnes.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


"Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Hindou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu`il m`a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J`adopte tous les usages, je parle toutes les langues." (Le comte de Monte-Cristo, tome 1 , Alexandre Dumas).



Et en ce moment que lisez-vous ?


Cercueils sur mesure, de Truman Capote.






Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez L`homme qui s`envola de Antoine Bello aux éditions Gallimard :


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Vidéo de

Une revue de la trilogie d'Antoine Bello (Les Falsificateurs, les Eclaireurs et les Producteurs).

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Il ronchonna contre la télévision qui refusait de s'allumer avant de réaliser qu'il tenait la télécommande de la hi-fi. A Noël, Rosa avait fait entrer le foyer Logan dans le XXIe siècle en installant haut-parleurs, thermostats et capteurs variés dans toutes les pièces. Tablette en main, elle avait montré à ses parents comment pousser d'un clic la température dans la chambre de Léon ou mesurer le taux d’humidite dans le garage. Frank, qui n'avait rien demandé, continuait de trimballer son poste de radio portatif de la salle de bains à la cuisine. Et quand il avait chaud, il ouvrait la fenêtre.
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Expliquez-moi par quel tour de force vous avez réussi à convaincre une militante socialiste d'émigrer en Amérique.

— Curieusement, je n'ai pas eu à insister beaucoup. La réalité économique reprenait peu à peu ses droits. En 84, Mitterrand a changé de Premier ministre : Mauroy, le champion de la classe ouvrière, a laissé sa place à Fabius un jeune technocrate né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Le soir même, Nicole faisait ses valises.

Quelle impétuosité !

La vérité, c'est que l'idée de s'installer aux États Unis — berceau, comme chacun sait, de toutes les injustices — la titillait depuis son retour de Sacramento. «Au moins, là-bas, blaguait-elle, il y aura toujours du boulot pour une marxiste. » Nous nous sommes mariés à Paris, elle a obtenu son visa dans la foulée et nous avons mis le cap sur la Vallée.
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L'économie n'avait jamais fabriqué autant de milliardaires. Des gamins de 25 balais touchaient le jour de l'introduction en Bourse de leur start-up l'équivalent de mille ans du salaire d'un postier. Ils célébraient leur triomphe en s'achetant des îles privées et des équipes de sport.
Trop jeunes pour comprendre l'intérêt de la philanthropie, trop certains de leur génie pour admettre qu'ils avaient gagné à la loterie du capitalisme, ils menaient une existence vide de sens, à la mesure de la crétinerie souvent abyssale de leurs produits.
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Thomas Edison déposa mille brevets avant d’inventer l’ampoule électrique, Winston Churchill perdit cinq élections avant de devenir Premier ministre, la première entreprise automobile de Henry Ford fit faillite et Van Gogh ne vendit qu’une toile de son vivant. Qu’on ne compte pas sur moi pour déposer les armes.
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Une dépanneuse se fraya un chemin tonitruant jusqu'au lieu de l'accident. Bientôt, le bouchon se résorba. En passant devant l'épave calcinée d'un coupé Maserati, Frank se demanda quand l'enrichissement des entrepreneurs avait cessé de refléter leur contribution au bien général. Les fondateurs de Hewlett-Packard ne recherchaient pas la fortune ; elle était venue progressivement à eux, fruit de produits innovants et de clients satisfaits. Même richissimes, Bill Hewlett et Dave Packard avaient continué à vivre de manière frugale. Ils considéraient les employés de HP comme des membres de leur famille tout en discutant d'égal à égal avec les chefs d'Etat. Leurs fondations caritatives avaient injecté des centaines de millions de dollars dans l'économie locale; des hôpitaux, des écoles, d'innombrables bâtiments portaient leur nom.

L'économie n'avait jamais fabriqué autant de milliardaires. Des gamins de vingt-cinq balais touchaient le jour de l'introduction en Bourse de leur start-up l’équivalent de mille ans du salaire d'un postier. Ils célébraient leur triomphe en s'achetant des îles privées et des équipes de sport. Trop jeunes pour comprendre l'intérêt de la philanthropie, trop certains de leur génie pour admettre qu'ils avaient gagné à la loterie du capitalisme, ils menaient une existence vide de sens, à la mesure de la crétinerie souvent abyssale de leurs produits. Grâce à des montages juridiques obscènes mais légaux, ils payaient moins d'impôts qu'une femme de ménage et réinvestissaient les économies réalisées dans la construction de palaces flottants immatriculés dans des paradis fiscaux. Ils s'offraient des virées dans l'espace comme d'autres un week-end à Vegas, flambaient dans les casinos au bras de starlettes écervelées et présentaient leur application de livraison de sushis comme le remède à tous les maux de la planète.
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— Savez-vous combien de scientifiques dans le monde planchent sur l'hypothèse d'une collision entre un astéroïde et la Terre ? Trente ! Moins que le nombre d'employés d'un McDonald's ! Que répondront-ils à votre avis quand les Nations unies leur demanderont de dérouter une météorite lancée à pleine vitesse vers New York?

— Augmentez notre budget !

— On leur fournira tout l'argent nécessaire.

Ils calculeront la trajectoire de la météorite avec une exquise précision ; ils se fendront de quelques conseils de bon sens — ne restez pas chez vous au moment de l'impact, stockez du riz et de l’eau ; surtout, ils se lamenteront sur ce qu'ils auraient pu faire si on leur avait donné les mêmes moyens au moment où ils les réclamaient. Les meilleurs plans d'urgence se préparent au calme, de même que les batailles les moins sanglantes sont celles qu'on gagne sans les avoir livrées.
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— De quoi avez-vous parlé ?
— D'abord de mes études. La criminologie fascine, encore un coup de pot. J'ai eu droit aux questions habituelles sur les tueurs en série. Nicole a prétendu qu'ils étaient un produit de la société américaine — je me rappelle encore sa formule : «Les rejetons toqués du capitalisme et du culte des armes à feu». J'ai répondu que l'Europe comptait son lot de mabouls et que Landru et le docteur Petiot auraient pu en remontrer à Ted Bundy.
— Ç'a dû lui river son clou !
— Penses-tu ! Elle a répliqué que l'abolition de la peine de mort en France entraînerait à terme la disparition des crimes de sang.
— Là, elle s'est un peu avancée. Le taux d'homicide par habitant a beau avoir reculé de 23% depuis 1980, on déplore encore 700 morts par an dans l'Hexagone.
— Ça, nous l'ignorions tous les deux ! De toute façon, j'ai vite compris que Nicole ne portait pas le gouvernement américain dans son cœur. Sa haine de Reagan n'avait d'égale que celle qu'elle vouait à Margaret Thatcher — elle les comparait à des vampires se nourrissant du sang des travailleurs. Elle rejetait en bloc la ligne politique de la Maison-Blanche : le soutien à Israël, la course aux armements, le boycott des Jeux olympiques de Moscou...
— Hum,'à moins qu'elle n'ait menti sur sa demande de visa je vois au moins trois raisons pour lesquelles on aurait du lui refuser l'entrée sur le territoire américain.
- C'était avant le 11 Septembre, les États-Unis toléraient encore vaguement la contradiction. Et puis la Californie a toujours penché à gauche. Les copines de Nicole n'avaient d'ailleurs pas l'air choquées par ses positions radicales.
— Et vous ?
— J'avoue ne pas m'être posé la question sur le moment. La véhémence de cette étrangère qui malmenait ma langue et tirait à boulets rouges sur le pays qui lui offrait l'hospitalité me subjuguait. Elle donnait l'impression d'avoir tout lu, invoquait dans la même tirade la déclaration des droits de l'homme et Simone de Beauvoir, et tordait les faits avec un aplomb inouï quand ça l'arrangeait.
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Walker voulait plus de temps pour lui, sans avoir de comptes à rendre ; il en faisait une question de principe. Tant que cette revendication ne serait pas satisfaite, il se sentirait comme Gulliver, cloué au sol par une armée de lilliputiens qui entravaient ses mouvements et le vidaient, lentement mais sûrement, de sa force.
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"Il chérissait sa liberté par dessus tout.Il aurait tué pour la préserver.
Tué ou abandonné sa famille.
Il ne connaissait qu'une trajectoire : la ligne droite."
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— Le viol est à l'époque mieux toléré par les femmes et par la société...
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— L'héroïne y prend un certain plaisir et pardonne à son assaillant, qu'elle finit souvent par épouse. Tandis que dans les années 80, les femmes commencent à se débattre, à griffer leurs agresseurs, quand elles ne portent pas carrément plainte.

[...]

Frank, qui avait passé sa vie à lutter contre l'exploitation sous toutes ses formes, se sentit gagné part une vague de dégoût.
— C'est dégueulasse !
— Quoi donc ?
— De créer un cerveau si puissant pour le farcir de romans à l'eau de rose. De lui faire croire que le monde se divise entre vierges effarouchées à la recherche du grand frisson et baroudeurs au visage buriné par le soleil. Ada a des droits, après tout !
— Des droits ? rebondit Weiss. Je ne savais pas que les intelligences artificielles avaient des droits. Les hommes, les animaux, la forêt amazonienne à la limite, mais les ordinateurs, vous me l'apprenez.
Frank regretta d'être monté sur ses grands chevaux mais ne désarma pas pour autant.
— Vous m'avez très bien compris, reprit-il en baissant d'un ton. Ada n'a aucun repère. Elle tient le viol pour un hobby inoffensif et le divorce pour une calamité. En plus, Caldwell lui a donné carte blanche pour inventer n'importe quoi. Vous serez bien avancé quand elle fera tomber la neige à Pointe-à-Pitre ou qu'elle transformera le Texas en monarchie. Que ferez-vous d'elle alors ?
— Nous la reformaterons et nous recommencerons à zéro, dit calmement Weiss.
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