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Critique de Zora-la-Rousse


Zombi est une des fictions les plus effrayantes qui m'ait été donnée de lire.
Pourtant, du thriller, de l'horrifique, j'en ai pratiqué, et ma PAL me réserve à l'avenir encore de belles surprises du genre...
Mais là, ce livre-là, il est fantastiquement insoutenable.

Quentin est un jeune trentenaire, issu d'une famille bourgeoise, qui a connu quelques déboires ; du moins, de son point de vue… Il a en effet été reconnu coupable d'une agression sexuelle envers un jeune mineur et soumis à deux ans de probation. Soutenu par sa famille qui veut croire en un simple accident de parcours, il occupe un emploi de gardien dans une des propriétés familiales, convertie en résidence pour étudiants étrangers.
Il suit une thérapie, rencontre régulièrement son agent de probation, entretient des rapports en apparence ordinaires avec ses locataires ou sa famille. Mais derrière cette façade sociale construite de toutes pièces, et avec efforts, se cache un tueur en série à l'ambition claire : créer son propre zombi, un esclave personnel à jamais soumis à ses fantasmes et imaginé comme suit : « Un vrai ZOMBI serait à moi pour toujours. Il obéirait à tous les ordres & les caprices. En disant « Oui, maître » & « Non, maître ». Il s'agenouillerait devant moi les yeux levés en disant : « Je t'aime, maître, il n'y a que toi, maître. ». Et les essais s'enchaînent...

Comment ne pas penser à Jeffrey Dahmer dont j'avais lu l'histoire grâce à Derf Backderf. Vrai, la référence de base est déjà terrible mais ce récit réussit à aller au-delà… Déjà parce que le récit est à la première personne, comme une entrée directe dans l'esprit dérangé du jeune homme ; ensuite parce que l'écriture de Joyce Carol Oates installe avec un talent incroyable une sorte d'inconfort de lecture avec notamment l'utilisation de l'esperluette ou de petits dessins enfantins ; enfin, car l'aveuglement familial décrit combiné à la perversité de Quentin ne nous offre aucune sortie de secours.
C'est donc là un ouvrage d'une noirceur extrême qui nous laisse sans espoir ni explication. Pas de recul possible ni d'échappatoire, il ne reste que l'acceptation. C'est d'une froideur clinique, factuelle. C'est stupéfiant.
Cette auteure n'en finira jamais de me surprendre...
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