AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de svecs


Au début, j'aimais beaucoup les romans de Yoko Ogawa. Il se dégageait un charme indéfinissable de ses romans et de ses nouvelles. Souvent, ses récits continuaient de m'accompagner longtemps après avoir refermé le livre. Je pense que la meilleure manière de définir son style serait d'en faire une chroniquese de l'entre-deux. Elle se situe sue la frontière ténue entre le rien et le basculement. Ses histoires se déroulent dans ce territoire trouble qui précède le déséquilibre. S'il y a une forme de lenteur contemplative, il semble toujours qu'un événement est sur le point de se produire. On le pressent, mais de manière très inconsciente.
Réussir de telles histoires demandent une alchimie particulière. Yoko Ogawa la possède indéniablement. Mais, à l'instar d'Amélie Nothomb, ce qui faisait son originalité est devenu une technique. Soit le lecteur adhère sans réserve à ce procédé, soit il finit par se lasser. C'est ce qui m'est arrivé avec Amélie Nothomb. Je suis incapable ne fut-ce que d'ouvrir un de ses roimans depuis des années, tant elle me semble être devenue une caricature tirant indéfiniment à la ligne. de la même manière, j'essaye de temps en temps de relire un roman de Yoko Ogawa et depuis quelques temps, je me eurte à cette impression de redite. Pourtant, je reconnais la qualité de l'écriture et cette capacité à faire surgir quelque chose à partir de ce qui semble n'être que du vent.
Dans Manuscrit Zéro, elle se livre à un exercice dangereux: celui de l'auto-fiction. Elle tient une sorte de journal qui relate sa difficulté à s'atteler à son prochain livre. Elle relate un dîner dans un restaurant spécialisé dans les mousses, une visite d'une exposition de bonzaï, sa mère mourante... Mais il est évident que la fiction l'emporte vite. Les récits glissent dans une ambiance étrange, à la limite du fantastique et non dénue d'humour. Je pense par exemple à son périple dans un festival d'art contemporain qui n'est pas sans évoquer Dino Buzzatti. Dans une atmosphère d'irréalité, nous suivons un double fictionnel de l'autrice qui s'incruste dans des fêtes d'écoles, assiste à une compétition de sumo d'un genre particulier, se rend dans un bain public... Encore une fois, je retrouve son style, je reconnais son talent, mais je trouve cet ensemble de micro-fictions terriblement vain et par moment franchement ennuyeux. Décidément, j'ai de plus en plus de mal avec Yoko Ogawa.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}