"il n'existe, à mon avis, aucune bonne raison philosophique de dévaloriser complètement l'amour physique et de survaloriser l'amour romantique"
L’amour ne se commande pas, il n’est pas soumis à la volonté individuelle.
L’amour prend patience, l’amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil,il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt,Il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune,Il ne réjouit pas de l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité.
Aimer, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas.
L'amour pourrait-il perdre le sens ascétique, religieux, élitiste qui s'est imposé à travers les figures de l'amour romantique, moral, céleste ?
Pourrait-il devenir physique, éphémère, démocratique ?
De la même façon que le bonheur, l'amour pourrait-il être désacralisé, débarrassé de l'exigence d'éternité ?
Je ne vois pas pourquoi ce serait impossible.
Resterait-il à savoir si ce serait souhaitable !
Les raisons d’aimer sont des raisons comme les autres. Elles appellent une évaluation qui nous permettra de décider si elles sont bonnes ou mauvaises.
Aimer, c’est ressentir une certaine forme d’admiration pour l’aimé. Mais on peut aimer quelqu’un sans l’admirer, en méprisant profondément son caractère, en étant dégoûté par son apparence et ses habitudes.
L’amour nous laisserait entrevoir la possibilité d’un monde plus solidaire, où tout ne serait pas calcul intéressé, où l’on accepterait de donner sans rien attendre en retour.
Alors que les définitions de l'amour devraient contribuer à éclairer ce sentiment, tout donne à penser qu'elles ont été spécialement conçues pour le rendre encore plus obscur.
Il faudrait préférer le sexe avec amour au sexe sans amour car l’amour rendrait les relations sexuelles plus heureuses, plus gratifiantes, plus réussies.
C’est pourquoi, au-delà de tout moralisme, le sexe avec amour serait bon et le sexe sans amour mauvais.