Il s'agit de la "pierre de Bybon". De forme cylindrique, la pierre pèse 143,5 kilos et se trouve aujourd'hui au Musée d'Olympie en Grèce. Elle porte cette inscription: "Bybon, fils de Phorys, m'a soulevée et lancée d'une seule main. "
Occupé à traire les vaches, le jeune réalisa que la bête d'un seul coup, le chargeait tête baissée, excitée sans doute par quelque farceur. "L'animal fonçait sur moi à la course, quand, évitant le choc en me jetant de côté, je parvins à le saisir par les cornes. Puis réunissant toutes mes énergies, je lui tordis le cou et le couchai sur le flanc."
Une loi non écrite voulait que dès l'âge de douze ans parfois moins, les enfants devaient renoncer à l'instruction pour participer è l'effort familial. À Lowell, au moment où les Cyr s'installaient dans les conditions que l'on sait, les deux tiers des enfants de moins de seize ans travaillaient dans les filatures, proportion qui atteignit les trois quarts deux ans plus tard. Qui plus est, l'État du Massachusetts avait fixé à dix ans l'âge minimal pour le travail en usine, avec le résultat que l'on découvrit des enfants de moins de dix ans dans des entreprises de coton, "la plupart d'entre eux canadiens-français".
La femme était asservie à une cause sacrée: la revanche des berceaux. "Mariées à quatorze ans, elle étaient mères à quinze, puis elles l'étaient de nouveau tous les dix-huit mois, jusqu'à l'âge de quarante-cinq ans", écrivait en ce temps Napoléon Bourassa.
Qui plus est, les historiens de l'époque et ceux d'aujourd'hui s'entendent sensiblement sur le fait que la société canadienne-française a valorisé à l'extrême la force physique et les hommes forts.
Ajoutons à l'époque où vécut Louis Cyr, la démonstration de la force physique avait alors valeur de symbole biblique, puisqu'elle incarnait un don de Dieu et valait à celui qui en était investi d'être émule du Samson de l'Ancien Testament.