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«  La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme, car non seulement elle sait attirer les clients, mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que «  La Doctrine » et des mots comme « Abomination ».....

1968.
Le Nigeria et la jeune république du Biafra se déchirent. Les conflits ethniques deviennent chaque jour plus meurtriers . La population sombre dans le désespoir ...
Ijeoma, a 11ans lorsque la guerre civile éclate.
Son père meurt, victime d'un bombardement .
Sa mère , désarmée, bouleversée, impuissante et abattue lui demande d'aller vivre quelque temps à Newni, village voisin où elle sera hébergée par un professeur de grammaire et son épouse.
Au coeur de cet océan de violence Ijeoma rencontre Amina , une jeune orpheline .
Les fillettes tombent amoureuses , tout simplement .
Mais au Biafra, en 1970, l'homosexualité est un crime, Une « Abomination »punie de lapidation ou immolation sur un bûcher , ce qui arrivera à une connaissance d'Ijeoma ....
Commence alors pour Ijeoma un long combat pour réussir à vivre ses désirs et à comprendre qui elle est..La haine de soi d'abord puis la honte, les constants efforts pour cacher et comprendre ce que l'on attend d'elle , enfin la puissance des sentiments envers et contre tous...
Car, tous , pères , mères, cousins, cousines, se chargent de rappeler à Amina et Ijeoma que leur relation aux yeux de Dieu et de la loi est criminelle ...
S'aimer en dépit de l'opprobe ?
Une existence prisonnière du mensonge, Comment affronter les conséquences d'un amour reprouvé ? est- ce - cela la seule issue qui s'offre à jamais ? Qui sera vainqueur ?

Ijeoma s'interroge sur la pression des traditions et des superstitions , des interdits, du poids culpabilisant et dévastateur de la religion omniprésente, de l'intolérance de la Société Nigériane , des appels systématiques et référents à Dieu et à la Bible ...
La majorité des Igbos sont chrétiens , soumis et asssujettis à la religion...

C'est un roman d'apprentissage à la voix puissante et singulière, foisonnant et bouleversant de courage et de quête de soi, un plaidoyer vibrant pour la Liberté d'Aimer....À quel Prix ?
Ijeoma , une personne forte et courageuse face au pouvoir politique et à la religion toute puissante....prières constantes et passages à l'église parfois plusieurs fois par jour ...
Le livre regorge de passages bibliques et de Amen .., de demandes de protection et de supplications à Dieu ....

En 2014, Goodluck Jonathan , le président du Nigeria , a signé une loi criminalisant les relations entre personnes du même sexe , rendant ces actes passibles de 14 ans de prison et même dans le Nord du pays , la lapidation est toujours prévue....
Le Nigeria est le deuxième pays le plus religieux , immédiatement suivi par le Ghana.
Cet ouvrage est aussi une réflexion sur le devenir du Nigeria ....
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Si nous vivions dans un monde idéal, 'Sous les branches de l'udula' ne serait "que" un roman d'apprentissage. Mais notre monde est loin d'être idéal...

Ijeoma, son héroïne, a donc été confrontée à des tragédies alors qu'elle était encore petite. La guerre du Biafra, d'abord, qui lui a pris son père en même temps que son insouciance, et dont l'auteure décrit bien les enjeux aberrants et l'ambiance terrifiante.

L'homophobie, ensuite. Celle d'un pays traditionaliste qui condamne encore officiellement les relations entre personnes du même sexe et celle de sa mère, chrétienne igbo tellement imprégnée de la Bible qu'elle ne parvient plus à penser par elle-même sur ce sujet...

De fait, la vie d'Ijeoma, jeune fille igbo qui aime les filles, est loin d'être facile. Mais les émotions du lecteur sont à la hauteur de la dureté de sa vie à elle... On ne se repose donc pas vraiment sous les branches de cet udula, mais il est beau et poignant.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique (et toutes mes excuses pour les quelques jours de retard).
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Ijeoma a la malchance d'être née au mauvais endroit
au mauvais moment : son récit commence en 1968, alors que la guerre civile est engagée, que les biafrais meurent de faim, périssent sous les bombardement, la torture et les exactions. le pays est alors peuplé de pas moins de 250 ethnies dont les Igbos, dominants, favorisés par le régime britannique et christianisés par les missionnaires. le père d'Ijeoma est tué lors d'un bombardement et sa mère décide de l'envoyer chez un couple de ses amis qui l'emploieront comme bonne.
C'est là qu'elle rencontre Amina, une jeune Haoussa qui n'a plus de famille et qui sera employée pour travailler avec Ijeoma. C'est alors qu'Ijeoma découvre son homosexualité. Surprise par ses maîtres lors d'ébats avec Amina, elle est renvoyée chez sa mère. S'ensuit une longue période de morale pour la jeune fille, par une mère qui brandit la bible et qui l'oblige à retenir les passages montrant combien l'homosexualité est une « abomination ». I
jeoma est pourtant certaine de sa préférence pour les femmes. Sa vie sera dominée par cette orientation et elle devra lutter, se cacher, adopter une attitude compatible avec la vie en société de cette époque et de ce pays sous peine d'être sauvagement lynchée.

Un récit que je n'ai pu m'empêcher de parcourir avec les yeux d'une lectrice de 2019 en France où aujourd'hui, la population dans sa majorité, admet que l'on peut aimer une personne de sexe identique, admet que ces situations ont toujours existé, sait que ce n'est ni une maladie ni une « abomination » comme le précise apparemment la bible que l'on interprète pour faire passer des idées. d'autres personnages l'analyseront très bien au cours du roman. L'analyse et le ressenti d'Ijeoma sont passionnants.

Un autre personnage m'a semblé très intéressant : la maman d'Ijeoma : meurtrie par la guerre, la famine, la perte de son mari, active malgré tout, anxieuse à l'idée de perdre sa fille en raison de son homosexualité, personnage formaté qui montre une foi chrétienne à soulever les montagnes, omniprésente, voire envahissante, et toutefois refuge pour Ijeoma.

Un roman que je recommande !

Challenge MULTI-DEFIS
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Il est des petits bouquins qui sont super agréables à lire car ça change des habitudes, c'est anti conformiste, original et tellement bourré de délicatesse à l'écriture.
L'histoire se déroule au Nigeria dans les années 70, suite à la guerre civile dans le pays.
Mais l'histoire n'est pas banale, Ijeoma notre petite Nigériane n'est pas attirée par les garçons mais par les filles, cela dit, dans ces pays l'amour pour le même sexe est fortement pénalisé et les sanctions de mort très fatales.
Bien évidemment, la barrière de la religion est toujours prépondérante, le jugement sévère et traité comme Abomination.
Eh oui, incroyable tout de même d'en être encore à ce stade de jugement...
Malgré tout ce que je déplore dans ces cultures où la religion est un frein à l'évolution, j'ai beaucoup aimé et je tire mon chapeau à l'auteure qui a fait preuve de courage pour exposer de tels faits et qui soutient d'une autre part la communauté LGBT.
J'espère que ce roman fera un long chemin et ouvrira un peu plus les esprits les plus étroits de certains.
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Chinelo Okparanta qui vit depuis l'âge de 10 ans aux États-Unis, n'a pas oublié son pays d'origine, le Nigeria, où se déroule Sous les branches de l'udala, Ce livre m'a enthousiasmé dès les premières lignes parce qu'il m'a plongé au coeur d'un pays africain, s'attachant surtout à la vie de tous les jours de gens simples, plutôt de la classe moyenne.

D'abord, c'est en pleine guerre du Biafra, état sécessionniste du Nigeria, que commence l'histoire d'Ijeoma, jeune fille vivant à Ojoto. En 1967, les combats commencent et se poursuivent durant trois ans avec pour conséquence directe une famine terrible.
Hélas, le père d'Ijeoma, désespéré devant la tournure des événements, ne fait rien pour éviter d'être tué sous les bombardements. Commencent alors les prières – les igbos peuplant le Biafra sont en majorité chrétiens – et les appels à Dieu avec la Bible comme référence bien trop systématique.
La délicatesse des descriptions, la douceur du style de Chinelo Okparanta et sa précision dans chacun des moments importants emportent mon adhésion. C'est Ijeoma qui raconte et qui pose l'évidence de son attirance sexuelle pour les personnes de son sexe grâce à Amina qu'elle rencontre alors qu'elle est placée chez un professeur et sa femme. Découvertes, elles sont séparées et la mère d'Ijeoma entre en jeu. Elle parle d'abomination, se réfère à la Bible et gâche le bonheur de sa fille.
Devant les interdits de la religion et les tabous en vigueur dans la société nigériane, Ijeoma réagit bien, se pose les bonnes questions, s'insurge devant l'attitude soumise des paroissiens qui disent toujours « Amen », à l'église.
L'auteure parle de leur amour, de leurs rêves, du plaisir physique. Hélas, la suite n'est pas sans rebondissements qu'il faut découvrir, comme ces légendes africaines distillées tout au long du récit.
Si l'action se déplace ensuite à Port Harcourt, en 1980, c'est Chibundu, l'ami d'enfance d'Ijeoma qui voit le plus clair. Réaliste, il affirme : « La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme car non seulement elle sait attirer les clients mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que la doctrine et des mots comme abomination. » Hélas, Ijeoma ne parvient pas à se dégager de cette gangue inculquée depuis l'enfance et maintenue par sa mère.

Si j'ai bien aimé l'ensemble de ce roman, c'est l'assujettissement à la religion d'une personne aussi courageuse et forte qu'Ijeoma qui m'a navré. Faut-il toujours se référer à des livres dits sacrés pour contester un ordre établi ? L'héroïne a prouvé qu'elle était formidable dans un pays où les relations entre personnes de même sexe sont criminalisées, un pays le plus religieux d'Afrique après le Ghana. Inutile de remercier Dieu pour cela !

PS : Livre découvert dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire de Lecteurs.com.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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C'est par le plus grand des hasards que j'ai lu Sous les branches de l'udala de Chinelo Okparanta. A vous je peux vous l'avouer un végétal en U ...et que ce fut une belle rencontre!
Ijeoma a onze ans au début de ce roman nous sommes en 1968 , la guerre fait rage au Biafra, les forces nigérianes bombardent le Biafra, son père meurt et Ijeoma est confiée à une famille "amie" où elle servira de servante, croisera la route d'Amina et découvrira l'abomination telle que décrite dans la Bible, pêché méritant aux yeux de tous la mort ...
Chinelo Okparanta, arrivée aux U.S.A à 10 ans, née au Nigeria après la guerre, élevée parmi les Témoins de Jéhovah, nous raconte son pays, ses petites gens, les rivalités ethniques, les amours interdites, les amours "obligatoires", le poids des traditions, le rôle de génitrice attribué aux femmes, et surtout toujours et encore le carcan de la Religion. Je la cite:« La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme, car non seulement elle sait attirer les clients, mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que « La Doctrine » et des mots comme « Abomination »....
Un roman fascinant magistralement écrit que je vous recommande chaleureusement.
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Sous les branches de l'Udala est une histoire vraiment touchante ou l'on découvre l'histoire d'Ijeoma, forcée de réprimer son orientation sexuelle en raison de pressions familiales et sociales, principalement dépendantes de diktats religieux et de croyances profondément ancrées dans le contexte historique et politique du Nigeria des années 60 a nos jours.

J'ai été très triste pour Ijeoma, qui pendant les trois quarts du roman, se sent en fait seule, écrasée par la culpabilité et la pression de sa mère et de la société. le résultat : un mariage malheureux et étouffant, que l'auteure décrit avec des coups de pinceau efficaces et violents.

Même si la fin apporte une petite note positive pour l'héroïne, l'homosexualité est toujours sévèrement punie au Nigeria.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Qui s'en souvient ? Guerre du Biafra : 6 juillet 1967 -15 janvier 1970. Ce conflit fera un à deux millions de morts. Un massacre des populations. Une famine épouvantable. Les intérêts internationaux sont en jeu : le sous sol du Biafra est riche de pétrole. Les vieilles tensions ethniques et religieuses demeurent . le territoire le Biafra disparaît. Il est officiellement "réintégré" au sein du Nigeria.
Il y a la guerre, il y a l'enfance, il y a l'amour, les coeurs et les corps. La guerre a peut être ses raisons mais l'amour n'a pas de loi. La vie est là malgré tout.
La vie pousse et grandit, lie et renoue. A travers ses mots, Chinelo Okparanta réactive la mémoire, et nous fait découvrir la complexité, mais également la force des âmes.
Un magnifique roman.

Astrid Shriqui Garain
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En 1968, en pleine guerre entre le Nigeria et le Biafra, le père de la jeune Ijeoma est victime d'un raid aérien. Restée seule, avec des ressources qui vont s'amenuisant, sa mère ne voit d'autre solution que de placer l'adolescente chez le professeur et sa femme, des amis de la famille. Là, Ijeoma fait la connaissance d'une fille de son âge, et se rend compte qu'elle est attirée par elle. Quand cette relation scandaleuse est découverte et la jeune fille renvoyée auprès de sa mère, celle-ci entreprend de longues leçons autour de la Bible pour la remettre dans le droit chemin. Car le poids de la religion est énorme. Plus tard, en pension, Ijeoma et Amina se retrouvent…
Le roman retrace la parcours de la jeune fille, puis jeune femme, de 1968 à 1980. Portée par une belle écriture, l'histoire d'Ijeoma, dont elle-même est la narratrice de longues années plus tard, ne manque pas de force ni d'une grande tension, car sa vie, lorsqu'elle fréquente d'autres jeunes femmes, est constamment menacée. Tout doit rester parfaitement secret, les lapidations sont monnaie courante et considérées comme « normales » pour punir ces « abominations ». L'auteure tente de donner les clefs pour comprendre la psychologie des personnages, et y réussit fort bien avec Ijeoma et avec les jeunes gens, des deux sexes, de sa génération, peut-être un peu moins avec les personnes plus âgées, quoique le portrait de la mère d'Ijeoma aille en s'affinant au fil des pages.
Si l'évolution des mentalités est lente, très lente, elle commence justement par l'amour maternel ou l'amour filial, qui sont les premiers à faire preuve d'une certaine compréhension. Publié en 2015, il est précisé en note du roman que la loi, au Nigéria, punit d'emprisonnement les relations entre personnes du même sexe, et que la lapidation est toujours prévue dans les états du Nord.
Plus que nécessaire, un très beau roman, très prenant, qui rappelle que ce qui peut sembler acquis dans les pays occidentaux, et encore, si peu, reste totalement occulté, car hors-la-loi, dans d'autres contrées.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Roman initiatique d' une jeune lesbienne nigériane, dans un milieu et une époque violente (La guerre civile du Biafra, et la période qui a suivi), ce livre parle d'amour, de haine et de mort pour des jeunes filles souvent orphelines par la guerre, dans une société sclérosée par la religion (ici chrétienne), les préjugés ethniques et les coutumes rétrogrades dans lequel les femmes sont à la fois les victimes et les bourreaux.
Ce livre est écrit à la première personne, et l'émotion est prête à sourdre derrière chaque événement, chaque rencontre. Bien écrit, dans un style dynamique et coloré, les rebondissements de l'intrigue arrivent à nous tenir en haleine. Une tranche de vie d'une nature contrariée, mais avec beaucoup d'optimisme. L'épilogue est un peu surprenant et du coup, on attendrait volontiers une suite...
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