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EAN : 9782714475954
384 pages
Belfond (23/08/2018)
3.99/5   104 notes
Résumé :
Ijeoma a onze ans lorsque la guerre civile éclate au coeur de la jeune république du Nigeria. Son père est mort et sa mère, aussi abattue qu'impuissante, lui demande de partir quelques temps et d'aller vivre à Nweni, un village voisin. Hébergée par un professeur de grammaire et son épouse, Ijeoma rencontre Amina, une jeune orpheline. Et les fillettes tombent amoureuses. Tout simplement. Mais au Biafra, dans les années 1970, l'homosexualité est un crime. Commence alo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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«  La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme, car non seulement elle sait attirer les clients, mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que «  La Doctrine » et des mots comme « Abomination ».....

1968.
Le Nigeria et la jeune république du Biafra se déchirent. Les conflits ethniques deviennent chaque jour plus meurtriers . La population sombre dans le désespoir ...
Ijeoma, a 11ans lorsque la guerre civile éclate.
Son père meurt, victime d'un bombardement .
Sa mère , désarmée, bouleversée, impuissante et abattue lui demande d'aller vivre quelque temps à Newni, village voisin où elle sera hébergée par un professeur de grammaire et son épouse.
Au coeur de cet océan de violence Ijeoma rencontre Amina , une jeune orpheline .
Les fillettes tombent amoureuses , tout simplement .
Mais au Biafra, en 1970, l'homosexualité est un crime, Une « Abomination »punie de lapidation ou immolation sur un bûcher , ce qui arrivera à une connaissance d'Ijeoma ....
Commence alors pour Ijeoma un long combat pour réussir à vivre ses désirs et à comprendre qui elle est..La haine de soi d'abord puis la honte, les constants efforts pour cacher et comprendre ce que l'on attend d'elle , enfin la puissance des sentiments envers et contre tous...
Car, tous , pères , mères, cousins, cousines, se chargent de rappeler à Amina et Ijeoma que leur relation aux yeux de Dieu et de la loi est criminelle ...
S'aimer en dépit de l'opprobe ?
Une existence prisonnière du mensonge, Comment affronter les conséquences d'un amour reprouvé ? est- ce - cela la seule issue qui s'offre à jamais ? Qui sera vainqueur ?

Ijeoma s'interroge sur la pression des traditions et des superstitions , des interdits, du poids culpabilisant et dévastateur de la religion omniprésente, de l'intolérance de la Société Nigériane , des appels systématiques et référents à Dieu et à la Bible ...
La majorité des Igbos sont chrétiens , soumis et asssujettis à la religion...

C'est un roman d'apprentissage à la voix puissante et singulière, foisonnant et bouleversant de courage et de quête de soi, un plaidoyer vibrant pour la Liberté d'Aimer....À quel Prix ?
Ijeoma , une personne forte et courageuse face au pouvoir politique et à la religion toute puissante....prières constantes et passages à l'église parfois plusieurs fois par jour ...
Le livre regorge de passages bibliques et de Amen .., de demandes de protection et de supplications à Dieu ....

En 2014, Goodluck Jonathan , le président du Nigeria , a signé une loi criminalisant les relations entre personnes du même sexe , rendant ces actes passibles de 14 ans de prison et même dans le Nord du pays , la lapidation est toujours prévue....
Le Nigeria est le deuxième pays le plus religieux , immédiatement suivi par le Ghana.
Cet ouvrage est aussi une réflexion sur le devenir du Nigeria ....
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Si nous vivions dans un monde idéal, 'Sous les branches de l'udula' ne serait "que" un roman d'apprentissage. Mais notre monde est loin d'être idéal...

Ijeoma, son héroïne, a donc été confrontée à des tragédies alors qu'elle était encore petite. La guerre du Biafra, d'abord, qui lui a pris son père en même temps que son insouciance, et dont l'auteure décrit bien les enjeux aberrants et l'ambiance terrifiante.

L'homophobie, ensuite. Celle d'un pays traditionaliste qui condamne encore officiellement les relations entre personnes du même sexe et celle de sa mère, chrétienne igbo tellement imprégnée de la Bible qu'elle ne parvient plus à penser par elle-même sur ce sujet...

De fait, la vie d'Ijeoma, jeune fille igbo qui aime les filles, est loin d'être facile. Mais les émotions du lecteur sont à la hauteur de la dureté de sa vie à elle... On ne se repose donc pas vraiment sous les branches de cet udula, mais il est beau et poignant.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique (et toutes mes excuses pour les quelques jours de retard).
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Ijeoma a la malchance d'être née au mauvais endroit
au mauvais moment : son récit commence en 1968, alors que la guerre civile est engagée, que les biafrais meurent de faim, périssent sous les bombardement, la torture et les exactions. le pays est alors peuplé de pas moins de 250 ethnies dont les Igbos, dominants, favorisés par le régime britannique et christianisés par les missionnaires. le père d'Ijeoma est tué lors d'un bombardement et sa mère décide de l'envoyer chez un couple de ses amis qui l'emploieront comme bonne.
C'est là qu'elle rencontre Amina, une jeune Haoussa qui n'a plus de famille et qui sera employée pour travailler avec Ijeoma. C'est alors qu'Ijeoma découvre son homosexualité. Surprise par ses maîtres lors d'ébats avec Amina, elle est renvoyée chez sa mère. S'ensuit une longue période de morale pour la jeune fille, par une mère qui brandit la bible et qui l'oblige à retenir les passages montrant combien l'homosexualité est une « abomination ». I
jeoma est pourtant certaine de sa préférence pour les femmes. Sa vie sera dominée par cette orientation et elle devra lutter, se cacher, adopter une attitude compatible avec la vie en société de cette époque et de ce pays sous peine d'être sauvagement lynchée.

Un récit que je n'ai pu m'empêcher de parcourir avec les yeux d'une lectrice de 2019 en France où aujourd'hui, la population dans sa majorité, admet que l'on peut aimer une personne de sexe identique, admet que ces situations ont toujours existé, sait que ce n'est ni une maladie ni une « abomination » comme le précise apparemment la bible que l'on interprète pour faire passer des idées. d'autres personnages l'analyseront très bien au cours du roman. L'analyse et le ressenti d'Ijeoma sont passionnants.

Un autre personnage m'a semblé très intéressant : la maman d'Ijeoma : meurtrie par la guerre, la famine, la perte de son mari, active malgré tout, anxieuse à l'idée de perdre sa fille en raison de son homosexualité, personnage formaté qui montre une foi chrétienne à soulever les montagnes, omniprésente, voire envahissante, et toutefois refuge pour Ijeoma.

Un roman que je recommande !

Challenge MULTI-DEFIS
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Chinelo Okparanta qui vit depuis l'âge de 10 ans aux États-Unis, n'a pas oublié son pays d'origine, le Nigeria, où se déroule Sous les branches de l'udala, Ce livre m'a enthousiasmé dès les premières lignes parce qu'il m'a plongé au coeur d'un pays africain, s'attachant surtout à la vie de tous les jours de gens simples, plutôt de la classe moyenne.

D'abord, c'est en pleine guerre du Biafra, état sécessionniste du Nigeria, que commence l'histoire d'Ijeoma, jeune fille vivant à Ojoto. En 1967, les combats commencent et se poursuivent durant trois ans avec pour conséquence directe une famine terrible.
Hélas, le père d'Ijeoma, désespéré devant la tournure des événements, ne fait rien pour éviter d'être tué sous les bombardements. Commencent alors les prières – les igbos peuplant le Biafra sont en majorité chrétiens – et les appels à Dieu avec la Bible comme référence bien trop systématique.
La délicatesse des descriptions, la douceur du style de Chinelo Okparanta et sa précision dans chacun des moments importants emportent mon adhésion. C'est Ijeoma qui raconte et qui pose l'évidence de son attirance sexuelle pour les personnes de son sexe grâce à Amina qu'elle rencontre alors qu'elle est placée chez un professeur et sa femme. Découvertes, elles sont séparées et la mère d'Ijeoma entre en jeu. Elle parle d'abomination, se réfère à la Bible et gâche le bonheur de sa fille.
Devant les interdits de la religion et les tabous en vigueur dans la société nigériane, Ijeoma réagit bien, se pose les bonnes questions, s'insurge devant l'attitude soumise des paroissiens qui disent toujours « Amen », à l'église.
L'auteure parle de leur amour, de leurs rêves, du plaisir physique. Hélas, la suite n'est pas sans rebondissements qu'il faut découvrir, comme ces légendes africaines distillées tout au long du récit.
Si l'action se déplace ensuite à Port Harcourt, en 1980, c'est Chibundu, l'ami d'enfance d'Ijeoma qui voit le plus clair. Réaliste, il affirme : « La religion est le marché le plus ancien et le plus juteux jamais créé par l'homme car non seulement elle sait attirer les clients mais aussi comment les contrôler avec des outils tels que la doctrine et des mots comme abomination. » Hélas, Ijeoma ne parvient pas à se dégager de cette gangue inculquée depuis l'enfance et maintenue par sa mère.

Si j'ai bien aimé l'ensemble de ce roman, c'est l'assujettissement à la religion d'une personne aussi courageuse et forte qu'Ijeoma qui m'a navré. Faut-il toujours se référer à des livres dits sacrés pour contester un ordre établi ? L'héroïne a prouvé qu'elle était formidable dans un pays où les relations entre personnes de même sexe sont criminalisées, un pays le plus religieux d'Afrique après le Ghana. Inutile de remercier Dieu pour cela !

PS : Livre découvert dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire de Lecteurs.com.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Il est des petits bouquins qui sont super agréables à lire car ça change des habitudes, c'est anti conformiste, original et tellement bourré de délicatesse à l'écriture.
L'histoire se déroule au Nigeria dans les années 70, suite à la guerre civile dans le pays.
Mais l'histoire n'est pas banale, Ijeoma notre petite Nigériane n'est pas attirée par les garçons mais par les filles, cela dit, dans ces pays l'amour pour le même sexe est fortement pénalisé et les sanctions de mort très fatales.
Bien évidemment, la barrière de la religion est toujours prépondérante, le jugement sévère et traité comme Abomination.
Eh oui, incroyable tout de même d'en être encore à ce stade de jugement...
Malgré tout ce que je déplore dans ces cultures où la religion est un frein à l'évolution, j'ai beaucoup aimé et je tire mon chapeau à l'auteure qui a fait preuve de courage pour exposer de tels faits et qui soutient d'une autre part la communauté LGBT.
J'espère que ce roman fera un long chemin et ouvrira un peu plus les esprits les plus étroits de certains.
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critiques presse (4)
LaCroix
30 novembre 2018
Pendant la guerre du Biafra, une adolescente nigériane coupée de sa famille découvre l’amour avec sa meilleure amie et doit en affronter les lourdes conséquences.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
26 octobre 2018
Roman d’apprentissage incarné par une héroïne découvrant son homosexualité dans une famille et une société qui la réprouvent, Sous les branches de l’udala se lit aussi comme une pétillante réflexion sur le devenir du Nigeria.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
12 octobre 2018
Après la mort de son père, Ijeoma, l'héroïne de Chinelo Okparanta, fait la rencontre d'Amina. En pleine guerre du Biafra, les deux filles vont s'aimer en dépit de l'opprobre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
05 septembre 2018
Chinelo Okparanta rouvre le thème des liaisons dangereuses. Ici, c'est de l'homosexualité dont il est question, tout autant que de l'entêtement des hommes et de leurs lois, de l'entêtement de l'amour aussi. De cette lutte millénaire, qui sortira vainqueur ?
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je m’interrogeais sur la bible dans son ensemble. Peut-être toute cette histoire était celle d’une certaine culture, caractéristique d’un lieu et d’une époque précis, ce qui rendait les choses difficiles à comprendre aujourd’hui, et encore moins applicables. Par exemple, l’Exode. « Tu ne fera pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère ». Le deuteronome le dit aussi. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Quelle valeur cela avait-il pour les gens de l’époque ? Est- ce que bouillir un chevreau dans le lait de sa mère était une métaphore pour condamner le manque de sensibilité, le fait d’avoir un cœur de pierre? Ou était-ce une référence à un ancien rituel que plus personne n’accomplissait aujourd’hui ? N’empêche, c’était là, dans la bible, susceptible d’être Interprété de toutes les manières qui plaisaient aux gens.
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« Alentour, un assortiment de couleurs: rouge vif, bleu, vert.Orange et violet... »
« Tous les tons intermédiaires.Les devantures—-et tout ce qu’elles contenaient —étincelaient.
Des couleurs et encore des couleurs, qui dansaient en harmonie dans la lumière du soleil éclatant de l’après-midi .Mais les routes étaient encore humides de la pluie matinale, partout de la gadoue. »
« A la saison de l’harmattan, les vents du Sahara soufflaient, soulevant des trombes de poussière ,et ces nuées obscurcissaient l’atmosphère, les arbres et les buissons devenaient alors aussi irréels qu’un mirage et le soleil une tache indéfinie dans le ciel. »
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Papa m’a saisie par les bras en me regardant droit dans les yeux. D’une voix très douce, il a déclaré : « Je veux te dire quelque chose. Rien que tu ne saches déjà, mais je veux te le répéter pour être sûr que tu t’en souviennes. Que tu n’oublies pas.
— Quoi ? ai-je demandé en m’interrogeant sur ce que je savais déjà mais risquais d’oublier.
— Je veux que tu saches que ton papa t’aime énormément. Je veux que tu le saches toujours et que tu ne l’oublies jamais. »
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D’apres la legende, les enfants devenus esprits, las de flotter sans but entre le monde des vivants et celui des morts, aiment à se rassembler au-dessus des udalas, ces arbres qui portent les pommes étoiles blanches. En échange de cet asile, ils accordent une fertilité exceptionnelle à toute femme ou fille qui passe un moment sous l’un de ces udalas. Ils lui donnent des fils et des filles autant que son cœur en désire.
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C'est là que j'ai compris : Chidinma et moi, toutes les deux, nous étouffons sous le poids de quelque chose qui nous écrasait , quelque chose de lourd, de pesant, la pression des traditions, des superstitions, de toutes les légendes.
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Videos de Chinelo Okparanta (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chinelo Okparanta
Auteure du roman de la rentrée littéraire Belfond "Sous les branches de l'udala", Chinelo Okparanta nous raconte comment d'où lui vient son intérêt pour la littérature engagée. En savoir plus sur le roman "Sous les branches de l'udala" : https://bit.ly/2Lbglm8
Dans la lignée d?Imbolo Mbue et de Chimamanda Ngozi Adichie, la découverte coup de c?ur d?une voix puissante et singulière. Nommé pour de nombreux prix littéraires, porté par une atmosphère foisonnante où se bousculent les sensations, un roman bouleversant de courage sur la quête de soi, le poids dévastateur de la religion et des traditions, et la force éperdue de l?amour.
+ Lire la suite
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